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mercredi 9 novembre 2016

TROMA : Cycle Improbable: Surf Nazis Must Die ! de Peter George (1987)



Des combats épiques, une mise en scène flamboyante autant inspirée par Kubrick que par toute la vague post-nucléaire et post New-York 1997 italienne des années quatre-vingt. De grands acteurs, pour de grands personnages. Charismatiques, viriles, et surtout beaux comme des dieux. D'immense actrices, belles à mourir, aussi talentueuses que les stars d'autrefois. Un scénario béton, écrit à quatre mains, par les plus illustres scénaristes américains. Des décors dignes des plus grands péplums. On pense notamment à Ben Hur, Les Dix Commandements, ou plus près de nous, à La Planète des Singes, Les Dents de la Mer ou Seul sur Mars...

Seul sur Mars... en fait, il est très certainement plus sûr d'imaginer un titre tel que « Seuls dans la Salle », quelques amateurs de péloches miteuse à l'époque de la sortie de ce Surf Nazis Must Die ! au titre pourtant diablement évocateur, étant les seuls capables de tenir devant cette indigence cinématographique. Un bousin qui fort heureusement, n'aura pas réussi à faire du tort à l'industrie dont l'on parle ici et encore moins à la firme Troma Entertainment qui le produisit. Le film de Peter George est une véritable catastrophe en terme de cinéma, et un véritable supplice en terme de réalisation, d'interprétation, et sur la grande majorité de ses aspects. Oubliez donc tous les superlatifs et les comparaisons (pauvre Kubrick, il doit se retourner dans sa tombe) . Surf Nazis Must Die ! est un monstrueux navet. Une expérience cinématographique dont l'on ressort indemne. Heureusement sauvé par un invraisemblable nombre de piqûres de rappel (comprendre par un nombre conséquent de visionnages nanardesques), votre serviteur est dont allé au bout de l'expérience.

Tel un Alex, figé devant une succession d'images atroces, j'ai donc tout mis de mon côté pour que le film estampillé Troma ne finisse pas de m'achever après l'expérience A Nymphoid Barbarian In Dinosaur Hell. Préparé psychologiquement à subir des dégats collatéraux, je peux désormais l'affirmer : je suis prêt à tout encaisser. Peut-être même une nouvelle vision de Raiders of the Living-Dead, c'est dire si Surf Nazis Must Die ! a autant d'effets qu'une séance de chimio. Une œuvre qui peut détruire vos convictions autant qu'elle peut vous aider à poursuivre votre chemin sans encombre au cœur de l'obscure univers du nanar.
Surf Nazis Must Die ! constitue un tout dans le vide, et le « négationnisme intellectuel ». Un film qui, sans un minimum de protection peut vous lobotomiser sans une chance de retour en arrière. C'est bien simple, il ne s'y passe rien. Une bande de nazis, que nous, cul-terreux de la planète France avons eu le bon goût de traduire par nasty (qui en anglais, je le rappelle, veut dire méchants) sème la terreur aux alentours d'une plage. Un quartier général convoité par des bandes rivales et bientôt le théâtre d'un massacre orchestré par une grosse mama « black » venue venger la mort de son enfant tué par l'un des hommes d'Adolf, le chef des NAZIS, hein !

Vous notez la références ? Adolf, oui, mais Eva, également. Et pour enfoncer le clou, Mengele. Le célèbre (et immonde) criminel de guerre qui officiait comme médecin dans le camp de concentration d'Auschwitz durant la Seconde Guerre mondiale. Avec des personnages aux patronymes aussi évocateurs, forcément, Surf Nazis Must Die ! doit être un sacré brûlot. Tu penses... L’œuvre de Peter George accumule les situations grotesques. C'est vulgaire, jamais drôle, excessivement mal interprété, mis en scène à la truelle et parfois totalement débile (faire de ses nazis des surfeurs à tout de même quelque chose d'extraordinairement, et fondamentalement osé, non?). Quant aux prises de vue, aux cadrages, le cinéaste (une dénomination, ici, tout à fait absurde) expérimente, innove, au risque de perdre ses personnages dans les décors. Entre ce plan ou trois « ninjas » se préparent au combat, s'entraînant derrière un décor pour lequel Peter George n'a visiblement pas trouvé de meilleur angle de prise de vue, et la dispute entre deux hommes filmés de si loin que l'on a l'impression que l'image à freezé, on demeure pantois d'admiration devant une telle accumulation de maladresses. Surf Nazis Must Die ! demeure sans doute comme l'une des pires productions Troma. Sans doute faudra-t-il une bonne dose d'alcool et de stupéfiants pour que la grande majorité d'entre nous soit en mesure de le suivre jusqu'au bout. Bon, ben moi, je retourne voir Dirty harry...

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