Après deux expériences
navrantes (A Nymphoid Barbarian In Dinosaur Hell et
Surf Nazis Must Die), j'ai eu le choix entre bannir
définitivement la firme Troma Entertainment ou remonter aux sources
en jetant un œil au troisième volet des aventures du Toxic
Avenger ou
me remémorer l'expérience traumatisante que fut celle vécue il y a
plus de vingt ans lors de la projection de Combat
Shock de
Buddy Giovinazzo. L'ovni d'un catalogue qui en lui-même, est déjà
bien loin de proposer des œuvres classiques. Et puis non, j'ai
décidé de persévérer, de marcher vers l'inconnu. Vers ces titres
étranges qui me tendaient les bras : qui-y-a-t-il en effet de
plus évocateur qu'un Killer Condom
(en français, le préservatif tueur), qu'un Tromeo
et Juliet,
ou comme ici, un Decampitated ?
Le
sujet de ce dernier est pourtant tout bête et maintes fois abordé
au cinéma. Étant produit par Troma, on pouvait cependant imaginer
le pire et le meilleur pour cette œuvre signée D. Matt Cunningham
et interprétée par une bande de parfaits inconnus. Un slasher
forestier pas tout à fait digne de représenter le genre et encore
moins d'égaler les classiques du genre mais tout de même, au regard
des deux déceptions que furent les longs-métrages réalisés par
Brett Piper et Peter George et citées plus haut, mieux Decampitated
ne se révèle pas si mauvais que ça. Et puis, ça reste du Troma,
donc on est prévenus d'avance.
Sept
amis décident de partir camper dans la forêt et ce, malgré une
légende terrifiante entourant le camp de Decamps Acres. Le casting
ressemble davantage à une bande de copains décérébrés célébrant
un genre fortement encombré, celui du slasher donc, et ce, lors d'un
concentré d'âneries carrément jouissives. On peut se demander dans
quelle mesure il s'agit ici d'un véritable film plutôt que d'une
pellicule tournée dans la dérision la plus totale.
Lorsqu'une
œuvre est estampillée Troma, l'avantage est que l'on sait déjà ce
que renferme le projet. Decampitated
ne déroge donc pas à la règle. C'est gore, drôle, totalement
barré mais aussi, et c'est certainement le plus important,
totalement assumé. Les scènes d'horreur sont relativement
sanglantes quoique assez médiocres dans l'ensemble. Le peu de moyens
forçant l'équipe à trouver des techniques afin de pallier au
manque évident de matériaux de base, les démembrements sont filmés
hors champs, les personnages « embrassant »
alors littéralement les bords du cadre afin de planquer leurs
membres arrachés.
Apparemment
(et je pense pouvoir dire qu'il s'agit d'une certitude), aucun des
interprètes ne semble avoir foulé avant Decampitated,
les planches d'un théâtre. S'il n'y a pas de héros à proprement
parler, quelques personnages se détachent du lot, à commencer par
Mike Hart qui interprète le rôle de Garrett. C'est lui qui fait
principalement le show. Atteint par un sens inné de la réplique
débile, il conserve cette même trajectoire qui veut que la bonne
humeur demeure même en cas de mort atroce. D'ailleurs, à ce propos,
et malgré la violence (toute relative) de certaines scènes, les
victimes ont la fâcheuse habitude de survivre à des blessures
pourtant extrêmement graves.
En
fait, ce que l'on pourrait principalement reprocher au film de D.
Matt Cunningham, c'est sa durée. Une heure trente de gags tournant
en boucle, cela fait un peu long, et même beaucoup si l'on tient
compte du fait que réduit à l'état de court-métrage, Decampitated
aurait été bien plus digeste. Mais le cinéaste ayant décidé de
réalisé une œuvre d'un peu plus de quatre-vingt dix minutes, il
arrive parfois que l'ennui nous gagne...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire