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dimanche 22 mai 2016

Seuls Two de Éric Judor et Ramzy Bédia (2007)



Gervais est la risée de son service. Petit policier maladroit et incompétent, il n'a de cesse de traquer Curtis, un cambrioleur plein de malice qui en fait voir de toutes les couleurs à Gervais. Un jour, une fois de plus, Gervais croise la route de son pire ennemi. Cette fois-ci, la course-poursuite semble bien engagée, mais dès que le policier met les pieds sur les Champs-Élysées, il se retrouve tout seul. Il n'y a plus âme qui vive dans les rues de la capitale. Enfin, pas tout à fait puisqu'en dehors de Gervais, il demeure également la présence de Curtis qui une fois de plus a fait des siennes en s'emparant d'un véhicule de formule 1. Malgré l'incongruité de la situation, Gervais garde à l'esprit qu'il lui faut à tout pris mettre la main sur Curtis afin de l'enfermer derrière les barreaux d'une prison alors que celui-là même profite justement des circonstances pour se jouer du policier lancé à ses trousses dans un Paris qui leur appartient désormais totalement...

Éric et Ramzy plongés tout deux dans une comédie pseudo-fantastique, cela a de quoi éveiller les sens. On imagine bien évidemment pas les deux hommes changer de registre, d'autant plus qu'ils sont eux-mêmes les réalisateurs ainsi que les scénaristes auprès de Philippe Lefebvre et Lionel Dutemple. De l'incongruité, on en trouve déjà dans le titre : Seuls Two !!! allez savoir ce qu'il a pu leur passer par la tête ce jour-là. Afin d'obtenir un résultat consistant à promener leur personnage respectif dans un Paris totalement vidé de ses habitants, la ville a bloqué durant le tournage, les automobilistes ainsi que les piétons.

Le cadre de jeu de Seuls Two est un immense bac à sable, un terrain de jeu extraordinairement élargi qui a permis à Éric et Ramzy de s'éclater à loisirs, et le film a tout de même coûté quant à lui la modique somme de dix-huit millions d'euros.

Il m'aura fallut tout de même le voir trois fois dont une seule, intégralement. Pourquoi ? Parce qu'à la toute première vision, l'ennui a été tel qu'au bout d'une demi-heure, et ne supportant pas le vide scénaristique de ce long-métrage, j'ai dû, avec un certain mépris, arrêter le film, remettant ainsi à plus tard le projet d'écrire un article dessus. La seconde fois, m'étant endormi approximativement au même moment, je n'ai pu assister aux élucubrations du duo de comiques. Ça n'est donc qu'après quelques années de patience que j'ai enfin décidé d'y revenir et de le visionner, cette fois-ci, jusqu'au bout. Deux comprimés de vitamine C et une heure trente-quatre après le démarrage de Seuls Two, le constat est là : le film n'est pas si mauvais qu'on le dit. Du moins, qu'une partie du public l'affirme en l'assassinant sans autre forme de procès. Forcément, les personnages incarnés par le duo ne transpirent jamais l'intelligence. En même temps, ça n'est pas ce qu'on leur demande.

Le principal soucis de Seuls Two tient dans sa première demi-heure. Un calvaire. D'un ennui rarement égalé, cette première partie a sans doute fait fuir une partie de ceux qui désormais considèrent le film comme un pur navet. Si l'on s'en tient à cette partie uniquement, effectivement, Seuls Two est triste à mourir. Il y a pourtant dans ce cinéma, quelque chose qui rapproche ce film d'un auteur génial qui lui aussi, malheureusement, rencontre parfois des difficultés avec un public pas forcément rallié à sa cause : Quentin Dupieux. Car Seuls Two est absurde, oui. Surréaliste, bien évidemment. Mais s'il est terriblement inefficace dans sa première partie, le film gagne curieusement en intérêt par la suite et se révèle en réalité un très bon divertissement. Comme quoi, il faut savoir parfois se faire violence et aller jusqu'au bout. Les gags sont en nombre et quelques scènes sont irrésistiblement drôles (la scène du commissariat lorsque Gervais demande à son supérieur (l'acteur Benoît Magimel) de lui laisser une dernière chance). A voir donc...


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