Gervais est la risée de
son service. Petit policier maladroit et incompétent, il n'a de
cesse de traquer Curtis, un cambrioleur plein de malice qui en fait
voir de toutes les couleurs à Gervais. Un jour, une fois de plus,
Gervais croise la route de son pire ennemi. Cette fois-ci, la
course-poursuite semble bien engagée, mais dès que le policier met
les pieds sur les Champs-Élysées, il se retrouve tout seul. Il n'y
a plus âme qui vive dans les rues de la capitale. Enfin, pas tout à
fait puisqu'en dehors de Gervais, il demeure également la présence
de Curtis qui une fois de plus a fait des siennes en s'emparant d'un
véhicule de formule 1. Malgré l'incongruité de la situation,
Gervais garde à l'esprit qu'il lui faut à tout pris mettre la main
sur Curtis afin de l'enfermer derrière les barreaux d'une prison
alors que celui-là même profite justement des circonstances pour se
jouer du policier lancé à ses trousses dans un Paris qui leur
appartient désormais totalement...
Éric et Ramzy plongés
tout deux dans une comédie pseudo-fantastique, cela a de quoi
éveiller les sens. On imagine bien évidemment pas les deux hommes
changer de registre, d'autant plus qu'ils sont eux-mêmes les
réalisateurs ainsi que les scénaristes auprès de Philippe Lefebvre
et Lionel Dutemple. De l'incongruité, on en trouve déjà dans le
titre : Seuls Two !!! allez savoir ce qu'il a
pu leur passer par la tête ce jour-là. Afin d'obtenir un résultat
consistant à promener leur personnage respectif dans un Paris
totalement vidé de ses habitants, la ville a bloqué durant le
tournage, les automobilistes ainsi que les piétons.
Le cadre de jeu de Seuls
Two est un immense bac à sable, un terrain de jeu
extraordinairement élargi qui a permis à Éric et Ramzy de
s'éclater à loisirs, et le film a tout de même coûté quant à
lui la modique somme de dix-huit millions d'euros.
Il m'aura fallut tout de
même le voir trois fois dont une seule, intégralement. Pourquoi ?
Parce qu'à la toute première vision, l'ennui a été tel qu'au bout
d'une demi-heure, et ne supportant pas le vide scénaristique de ce
long-métrage, j'ai dû, avec un certain mépris, arrêter le film,
remettant ainsi à plus tard le projet d'écrire un article dessus.
La seconde fois, m'étant endormi approximativement au même moment,
je n'ai pu assister aux élucubrations du duo de comiques. Ça n'est
donc qu'après quelques années de patience que j'ai enfin décidé
d'y revenir et de le visionner, cette fois-ci, jusqu'au bout. Deux
comprimés de vitamine C et une heure trente-quatre après le
démarrage de Seuls Two, le constat est là : le
film n'est pas si mauvais qu'on le dit. Du moins, qu'une partie du
public l'affirme en l'assassinant sans autre forme de procès.
Forcément, les personnages incarnés par le duo ne transpirent
jamais l'intelligence. En même temps, ça n'est pas ce qu'on leur
demande.
Le principal soucis de
Seuls Two
tient dans sa première demi-heure. Un calvaire. D'un ennui rarement
égalé, cette première partie a sans doute fait fuir une partie de
ceux qui désormais considèrent le film comme un pur navet. Si l'on
s'en tient à cette partie uniquement, effectivement, Seuls
Two est
triste à mourir. Il y a pourtant dans ce cinéma, quelque chose qui
rapproche ce film d'un auteur génial qui lui aussi, malheureusement,
rencontre parfois des difficultés avec un public pas forcément
rallié à sa cause : Quentin Dupieux. Car Seuls
Two est
absurde, oui. Surréaliste, bien évidemment. Mais s'il est
terriblement inefficace dans sa première partie, le film gagne
curieusement en intérêt par la suite et se révèle en réalité un
très bon divertissement. Comme quoi, il faut savoir parfois se faire
violence et aller jusqu'au bout. Les gags sont en nombre et quelques
scènes sont irrésistiblement drôles (la scène du commissariat
lorsque Gervais demande à son supérieur (l'acteur Benoît Magimel)
de lui laisser une dernière chance). A voir donc...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire