Rien ne va plus entre
Camille et Éric. Ils sont tous les deux les parents d'une jeune
adolescente. Noyant son chagrin dans l'alcool depuis que sa mère est
morte, Camille voit son couple se désagréger jusqu'à la rupture,
inévitable. La veille du nouvel an, Éric annonce à Camille qu'il
la quitte. La jeune femme part retrouver ses amies de toujours,
Josepha, Louise et Alice alors qu'elles s'apprêtent, lors d'une
soirée costumée, à fêter la nouvelle année. Mais une fois de
plus, Camille ne peut s'empêcher de boire et tombe dans un coma
éthylique. Lorsqu'elle se réveille plus tard, elle constate qu'elle
a été projetée plus de vingt ans en arrière, dans les années
quatre-vingt.
Elle a conservé son
corps de femme de quarante ans tandis qu'autour d'elle, toutes ses
amies son redevenues les adolescentes qu'elles étaient dans le
passé. Mieux : ses parents sont en vie. Elle qui avait peur en
2008 de ne plus se souvenir de la voix de ses parents à décidé de
les enregistrer. Camille a également l'intention de mettre de
l'ordre dans sa vie afin de ne pas répéter les mêmes erreurs. Elle
retrouve Éric pour la première fois mais fait tout pour le fuir.
Quant à sa mère, elle a bien l'intention de tout faire pour
prévenir la rupture d'anévrisme dont elle va être bientôt la
victime et qui la mener à sa propre mort...
Camille Redouble
est le sixième long-métrage (si l'on tient compte du téléfilm
tourné en 1997, Petites), de sa principale interprète,
l'actrice et réalisatrice française Noémie Lvovsky. Entourée par
les excellents acteurs et actrices, Samir Guesmi, Yolande Moreau,
Michel Vuillermoz, Denis Podalydès et de jeune interprètes qui
n'ont rien à envier à leur talent, Judith Chemla, Julia Faure,
India Hair et Riad Sattouf (dans l'irrésistible rôle du metteur en
scène), Noémie Lvovsky nous conte une histoire pleine de nostalgie
et d'une candeur que l'on a trop tendance à mettre de côté de nos
jours.
Si le film possède
quelques faiblesses scénaristiques, on ne peut qu'adhérer à cette
histoire simple mais rondement menée qui nous transporte à l'époque
du Walkman et des écouteurs oranges, du Bombers, et des posters de
Marilyn Monroe et James Dean placardés sur les murs de la chambre de
Camille. Si la l'actrice et réalisatrice aurait pu se contenter de
faire de Camille Redouble qu'une simple et naïve
comédie, le film se révèle en réalité beaucoup plus profond
qu'il n'y paraît. Son héroïne fait face aux erreurs du passé tout
en tentant de les réparer. Mais sans jamais se laisser aller à la
facilité, Noémie Lvovsky n'essaie jamais de poétiser ce que son
personnage tente de reconstruire. Avec beaucoup de maturité, et bien
que l'élément fantastique viennent quelque peu empiéter le récit
à travers ce voyage dans le temps, elle n'idéalise jamais le
principe en conservant à l'esprit qu'un futur déjà écrit ne peut
être modifié, ou si peu (l'enveloppe renfermant la cassette audio).
Si Guesmi, Moreau,
Vuillermoz et Podalydès se révèlent comme à leur habitude
d'excellents interprètes, on demeure également séduits par
l'interprétation du jeune trio formé par Judith Chemla, Julia Faure
et India Hair qui campent les trois amies de jeunesse de Camille.
Mais le plus fort sans doute dans Camille Redouble est
la capacité de Noémie Lvovsky à nous émouvoir, et notamment
durant la scène où elle confrontée à sa mère la veille du jour
de sa mort. Une très beau moment d'émotion qui nous révèle une
Yolande Moreau très éloignée de l'esprit Deschiens.A ce titre,
Camille Redouble est une belle réussite...
On aurait pu croire que ce thème allait nous transporter dans une énième comédie de "campus" où l'humour est basé sur le décalage des générations et les gags sur l'évolution des technologies et des mœurs, mais ce film n'y tombe jamais... l'émotion y est toujours présente et certaines scènes sont même très touchantes... J'étais tellement plongée dans l'histoire que j'aurais voulu que le film se prolonge encore et encore...
RépondreSupprimer