Lors d'une conférence,
la médium et télépathe Helga Ulmann ressent la présence d'un
assassin parmi l'assistance venue la rencontrer. Sa désignation
condamne la parapsychologue à mourir des mains-mêmes de l'assassin
le soir-même alors qu'il s'est introduit dans son appartement. Alors
qu'il rentre du travail, le professeur de piano Marcus Daly aperçoit
tout en haut de l'immeuble où il habite sa voisine mourir sous ses
yeux. Se précipitant dans l'appartement de la victime, il la trouve
inanimée, plusieurs bris de verre enfoncés dans la gorge. Lorsque
la police prend la relève, Marcus a un étrange sentiment. Il est en
effet persuadé que sur l'un des murs manque un tableau.
Dès lors, le professeur
de piano enseignant au Conservatoire de Turin va se mettre au défi
d'éclaircir cette zone d'ombre et pourquoi pas, de confondre le
meurtrier. Lors de son enquête il fait la connaissance du professeur
Giordani qui participait à la conférence donnée par Helga Ulmann
ainsi que celle de la journaliste Gianna Brezzi qui aimerait
participer aux recherches de Marcus.
Tout en essayant de se
remémorer ce qu'il a vu sur le mur de la voyante, le jeune homme
enquête auprès d'un certain Bardi, mais aussi d'une femme se
prénommant Amanda. Malheureusement pour Marcus, et pour la jeune
femme elle-même, le tueur devance le pianiste et tue celle qui
pourrait faire avancer l'enquête. C'est ensuite au tour de Giordani
de payer de sa vie sa curiosité. L'enquête de Marcus l'emmène
jusqu'à une demeure abandonnée où un drame s'est joué il y a très
longtemps et qui pourrait avoir un rapport direct avec la série de
meurtres qui secouent la ville de Turin...
Après deux westerns, trois gialli formant une trilogie animalière
(dans le titre), un policier et une comédie dramatique, le cinéaste
Dario Argento revient en 1975 après une légère interruption (d'une
année seulement) avec ce qui demeure sans doute comme son meilleur
film, ou en tout cas, le meilleur l'un des tout meilleurs gialli de
l'histoire. Si l'acteur David Hemmings fait partie du casting, ça
n'est pas tout à fait par hasard. De l'aveu même du cinéaste, le
film de Michelangelo
Antonioni Blow-Up
dont l'intrigue est à peu de chose près similaire à celle de
Profondo Rosso, a servi de référence pour l'écriture
de celui-ci. Outre les sempiternels meurtres à l'arme blanche (ici
un hachoir), le film est une passionnante enquête menée
conjointement avec l'actrice Daria Nicolodi que rencontre à ce
moment-là Dario Argento. De ce film découlera une relation, et de
cette relation naîtra la célèbre Asia Argento.
Pour que tienne
l'intrigue jusqu'à la dernière minute, Dario Argento échafaude une
intrigue parsemée de détails à côté desquels le héros lui-même
va passer. Il y a tout d'abord cette troublante impression qui lui
comprime le cerveau, persuadé qu'il est d'avoir oublié un détail
fondamental se trouvant dans l'appartement de la première victime
(la voyante interprétée par l'actrice Macha Méril). Puis c'est
lors de son exploration de l'angoissante demeure qu'il oublie d'aller
jusqu'au bout dans son exploration de la peinture recouverte de
plâtre. Ensuite, c'est au tour de la pièce invisible de cette
maison qui l'oblige à y revenir une seconde fois. Dario Argento n'a
pas simplement décidé de faire de son enquêteur du dimanche un
poissard puisqu'il n'est pas le seul à être victime de malchance,
le professeur Giordani passant dans un premier temps lui aussi à
côté d'un élément qui à son importance lors de sa visite dans la
salle de bain de la seconde victime, Amanda.
Superbement mis en scène,
Profondo Rosso est en la matière, la quintessence du
genre Giallo. Chaque détail est mis en œuvre pour que le puzzle
conserve toute sa cohérence, le cinéma horrifique italien de
l'époque nous ayant habituellement accoutumé à de nombreuses
invraisemblances non seulement d'un point de vue scénaristique mais
également dans l'approche que font les cinéastes et les interprètes
de leur personnage. La partition musicale est assurée par le
légendaire groupe italien Goblin et par Giorgio Gaslini. Si d'un
point de vue esthétique Dario Argento explosera les limites
artistiques du genre dans les œuvres à venir, pour le reste,
Profondo Rosso est un sans faute...
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