Professeur de littérature
et de lettres modernes, Frédéric Game intègre un nouvel
établissement scolaire après avoir rencontré des problèmes au
lycée Baudelaire. Durant l'accueil des professeurs par la directrice
et Bonnet, le censeur, ce jeune professeur aux méthodes originales
fait la connaissance de Michel, professeur d'arts plastiques, de
Gérard, professeur d'éducation physique et sportive, et de Francis,
documentaliste et responsable, aux côtés de la déléguée
syndicale Josiane, du centre de documentation et d'information. Dès
cette première journée, Frédéric se fait remarquer en arrivant en
retard. Puis se sont ses élèves qu'il tente d'élever au dessus de
leur habituelle façon d'étudier.
Frédéric, Michel,
Gérard et Francis vont très vite monter un tripot au sein du CDI
contre l'avis de Josiane. Se mettant à dos la plupart des plus vieux
enseignants et de la hiérarchie, ils vont fomenter des stratagèmes
afin de vider l’établissement de ses professeurs les plus
récalcitrants, du moins ceux qui pointent les travers de ces quatre
révolutionnaires de l'enseignement...
P.R.O.F.S
fait partie de ces comédies cultes des années quatre-vingt que l'on
ne se lasse jamais de revoir. Signé Patrick Schulmann dont la mort
prématurée en 2002 à l'âge de 53 ans a remis en question le
projet d'une suite pourtant prévue de longue date, le film est
l'exemple type de long-métrage parfaitement jouissif qui contentera
avant tout les réfractaires à toute forme d'ordre. Bourré de
scènes cultes, P.R.O.F.S
est surtout l’œuvre d'une bande de copains qui s'en donnent à
cœur joie en inversant les rôles professeurs/élèves, ces derniers
se révélant finalement beaucoup moins amusant que ceux censés leur
servir d'exemple. Patrick Bruel, le professeur à la gueule
d'ange, Laurent Gamelon, l'éducateur physique et sportif un peu
bourru, Fabrice Luchini en professeur d'arts plastiques intellectuel
et Christophe Bourseiller en documentaliste amorphe et peu enclin à
faire son métier.
L'éducation
a été souvent malmenée sur notre territoire. Sans avoir envie
d'aborder la frange dramatique du sujet et en se basant uniquement
sur les œuvres humoristiques, on ne peut pas dire que l'éducation
ait toujours beaucoup inspiré leurs créateurs. On se souviendra
pourtant des Sous-Doués
de Claude Zidi, du Maître d’École de
Claude Berri avec Coluche, des Diplômés du
Dernier Rang
de Christian Gion déjà avec Patrick Bruel, mais aussi dernièrement
de la renaissance du genre à travers les plutôt mauvais
Profs 1 et
2
apparemment très inspirés par les films de Claude Zidi et de
Patrick Schulmann.
Face
à nos quatre principaux interprètes, le cinéaste convoque Guy
Montagné, Jean-René Gossart, Etienne Draber ou encore Charlotte
Julian. Des personnages détestables, représentation parfaite de
cette société qui marche droit et refuse la moindre aspérité.
Plus qu'une comédie, P.R.O.F.S est
une critique cynique de notre société dont le cadre scolaire sert
d'exemple.
On
ne compte plus les scènes d'anthologie : Le professeur de
philosophie Charles Max (!!!) tondu et rasé afin de ressembler au
dictateur Hitler, Gérard se rasant la moitié du crâne et donnant
son cours de plongée entièrement nu devant le regard effaré de ses
élèves et d'un inspecteur, Francis redéfinissant, la prof de
physique projetée au plafond de sa classe durant une expérience
chimique ou encore Michel redéfinissant le principe du Land-art en
décorant la cours de récréation à l'aide de centaines de
couches-culotte. Et que dire de Frédéric qui sèche les cours comme
le ferait un élève, ou Francis qui décide de ne plus venir au
lycée, sans raison particulière, mais comme il le précise au
téléphone, parce qu'il se trouve trop gros !!!
P.R.O.F.S
est donc définitivement une comédie culte, aux nombreuses répliques
savoureuses et nantie de certaines situations fort pittoresques. Un
régal !
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