Planté sur place par
sa petite amie, l'anglais Jack a traversé une bonne partie de la
France à pieds afin de rejoindre son pays d'origine. Parvenu jusque
dans la région de la Somme, il croise la route de Véronique, une
jolie jeune femme qui vient de rencontrer des problèmes avec un
homme qui l'a prise en stop à quelques lieues de là. Après avoir
fait connaissance, Jack et elle font route ensemble vers le nord.
Orpheline, Véronique n'a qu'un désir, celui de quitter cette
région. C'est en faisant du stop qu'ils tombent nez à nez elle et
Jack sur un automobiliste qui leur propose de les emmener dès le
lendemain vers Calais s'ils acceptent de venir dîner et dormir chez
sa femme et lui. D'abord réticente, Véronique accepte cependant de
suivre Jack qui consent volontiers à se rendre chez cet homme jovial
quoiqu'un peu curieux.
Arrivés dans l'immense
demeure de leur hôte, celui-ci leur présente son épouse. Ils sont
ensuite accompagnés jusqu'à leur chambre respective et le soir-même
sont conviés à prendre le repas en compagnie de ce couple étrange
formé par d'un français et d'une américaine. Durant le repas, Jack
et Véronique assistent à une scène de ménage entre le couple et
le repas se termine dans des bris de verre. Jack et Véronique
rejoignent chacun leur chambre, mais durant la nuit, cette dernière
retrouve l'anglais dans la sienne et lui fait l'amour. Durant la
nuit, Jack entend le bruit d'un moteur. Dehors, le propriétaire de
la maison rentre d'une escapade nocturne. Au petit matin, lorsque le
jeune homme se réveille, Véronique n'est plus dans sa chambre...
Road Games
est le septième et avant dernier long-métrage du cinéaste et
scénariste anglais Abner Pastoll. Œuvre franco-britannique
interprétée par les acteurs français Joséphine de La Baume,
Frédéric Pierrot et Féodor Atkine, ainsi que par l'irlandais
Andrew Simpson et la grande Barbara Crampton qui commença sa
carrière aux côtés de Brian de Palma dans Body Double
et fit le bonheur des amateurs de films gore en jouant dans les
classiques de l'horreur Re-Animator et From
Beyond, Road
Games est pour le coup un
film définitivement border line.
En fait, on ne sait trop s'il faut crier au chef-d’œuvre ou au
nanar tant les sentiments qui traversent cette œuvre constamment sur
le fil du rasoir se bousculent. Entre railleries provoquées par des
situations, des dialogues et une gestuelle qui confinent souvent à
la parodie, et une ambiance parfois glaçante, on ne sait trop sur
quel pied danser.
Road
Games est un survival qui nous emmène sur une voie inattendue. Alors
même que les apparences sont trompeuses, on a beau identifier les
habitants du coin comme des individus ayant perdu la tête à force
de vivre reclus dans leur belle maison de campagne, la vérité se
trouve pourtant ailleurs. Bien que parfois grotesques, les dialogues
ont cette particularité d'imprimer une certaine forme d'humour,
volontaire ou pas (mais je préfère imaginer la première
hypothèse), qui donne toute son originalité au film d'Abner
Pastoll. On trouvera dans cette œuvre les références que l'on
voudra, de Massacre à la Tronçonneuse
pour l'immense demeure (bien que le décor soit ici plutôt sobre en
comparaison), en passant par un final qui rappelle la conclusion du
Basic Instinct
de Paul Verhoeven. On notera le rôle à contre-emploi de l'acteur
Féodor Atkine qui campe ici un paysan payé par l'état pour
ramasser le corps des animaux trouvés morts sur la route. Road
Games est
au final un film surprenant. Pas vraiment un classique du genre mais
assez mystérieux pour garantir aux amateurs de passer un agréable
moment...
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