De la fiction...
Deux des principaux
activistes de l'entreprise multimédia new-yorkaise Vice focalisant
toute son attention sur l'information, l'art et la culture de manière
agressive acceptent d'accompagner leur ami et photographe Patrick
Carter jusqu'à une communauté que sa jeune sœur Caroline a rejoint
à la suite de sa lutte contre une addiction au drogues. Située dans
le Mississippi rural, cette dernière est dirigée par un homme
mystérieux appelé Père par ses fidèles. C'est lorsque Patrick
reçoit une lettre de Caroline l'invitant à venir lui rendre visite
que l'homme et ses deux amis Sam et jake décident de prendre l'avion
puis de monter à bord d'un hélicoptère afin de rejoindre le petit
village dans lequel vivent en autonomie le gourou et ses disciples.
Mais dès leur sur le terrain, les trois amis sont accueillis par une
bande armée de fusils. Des gardiens veillant à ce que personne ne
viennent la petite vie tranquille des deux centaines d'habitants
d'Eden Parish.
Une fois parcourus en
camion les derniers kilomètres, les trois hommes sont accueillis par
la sœur de Patrick qui leur fait visiter les lieux et leur vante les
bienfaits de cette vie en communauté. Le soir-même, alors qu'une
cérémonie s'apprête à être célébrée, celui que tout le monde
vénère montre enfin son visage. Acceptant le jeu de l'entrevue, il
répond aux questions de Sam devant une salle comble. Mais alors
qu'ensuite la fête bat son plein, une toute jeune fille confie à ce
dernier un bout de papier sur lequel sont inscrits les mots
Aidez-nous...
Si le résumé de cette
histoire rappelle aux plus anciens un fait divers tragique s'étant
déroulé le 18 novembre 1978, cela n'est pas le fruit du hasard. En
effet, The Sacrament est basé sur les événements qui
se déroulèrent en fin d'année 1978 dans la communauté de
Jonestown dirigée par son fondateur Jim Jones qui poussa plus de
neuf cent personnes au suicide par ingestion d'une dose de cyanure de
potassium. Ti West a beau faire partie du paysage horrifique actuel
(il a réalisé en collaboration avec d'autres cinéastes les
surévalués The ABCs of Death et V/H/S
ainsi que la médiocre suite du plutôt réussi Cabin Fever),
The Sacrament est une déception. Un mécontentement
lié à des attentes qui n'aboutissent finalement pas du tout malgré
un premier tiers qui augure le meilleur pour la suite mais qui
retombe ensuite comme un soufflet trop vite sorti du four. Jusqu'à
ce que les trois journalistes (les acteurs Joe Swanberg, AJ Bowen,
Kentucker Audley) découvrent qu'il se cache parmi les adeptes des
mécontents, l'intrigue est bien menée, voire, presque passionnante.
L'arrivée sur les lieux, l'apparente tranquillité, et l'interview
du curieux personnage campé par l'acteur Gene Jones que l'on a pu
découvrir dans le film des frères Coen No Country For Old Men
sont des moments très plaisant à regarder. Mais dès lors
que l'assaut est donné contre ces journalistes trop curieux et que
le futur suicide collectif est proposé comme choix unique aux
adeptes de cette secte dirigée par un prophète faussement
pacifiste, tout va de travers. Le problème vient du fait que le
spectateur n'a pas le temps de s'attacher aux personnages. En situant
son intrigue durant la toute dernière journée vécue par les
journalistes et les membres de la secte, il rend sa démarche vide de
toute émotion et l'on assiste au massacre avec un détachement
total. Un sujet pareil aurait mérité plus de profondeur et un film
d'une durée suffisante pour que nous soient décrit le mécanisme
complet débutant par la vampirisation des sujets par le maître des
lieux jusqu'à la chute de ce dernier et de son assemblée. Mais tel
n'étant pas le cas, The Sacrament est une grosse déception...
… à la réalité
Né le 13 mai 1931 et
mort quarante-sept ans plus tard à Jonestown, Jim Jones est connu
pour avoir été le fondateur du groupe religieux le Temple du
Peuple qui connut une fin tragique puisque 908 de ses adeptes y
ont trouvé la mort en se suicidant, leur gourou étant lui-même
retrouvé abattu à l'aide d'une arme à feu. Lorsque l'on parle de
suicide collectif, cela est vrai pour une partie des adeptes
puisqu'il fut constaté que certains d'entre eux furent abattus
eux-même d'une balle, démontrant ainsi qu'ils n'avaient pas choisi
d'en finir avec la vie contrairement à ceux qui ingérèrent leur
dose de cyanure de potassium. C'est après que le représentant Leo
Ryan se soit rendu sur place avec une équipe de journalistes que la
machine parfaitement huilée du gourou a commencé à dérailler.
Tombés dans un piège duquel Jim Jones ne pouvait les laisser
s'extraire, Leo Ryan ainsi qu'un cameraman, un reporter de la NBC, un
photographe et l'un des membres de la communauté sont tués par des
hommes de main du pasteur. Un événement qui va précipiter la chute
du Temple du Peuple dans lequel presque un millier de
personnes ont trouvé la mort et parmi lesquelles on découvrit les
corps d'environ trois cent enfants...
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