Lamberton,
petite ville américaine où les pelouses sont verdoyantes et où la
quiétude semble être la première des impressions que donnent les
lieux, un homme arrose son jardin avant d'avoir une attaque. A
l'hôpital où il séjourne, son fils Jeffrey Beaumont lui rend
visite. Après avoir quitté l’hôpital, ce dernier flâne dans la
campagne avoisinante et trouve dans un coin herbeux une oreille
coupée. Curieux, il décide de l'emporter avec lui et se rend au
commissariat de la ville afin d'en faire part aux autorités. Après
que le médecin légiste local ai constaté qu'elle a été coupée à
l'aide d'une paire de ciseaux, Jeffrey emmène l'inspecteur auquel il
a eu affaire à l'endroit même où il a trouvé l'oreille.
Le
soir même Jeffrey se promène dans une rue tranquille de la ville et
frappe à la porte de l'inspecteur chargé de l'enquête qui lui
promet de lui donner tous les détails de l'affaire une fois qu'elle
sera résolue. Dehors il rencontre la fille de ce dernier qu'il
connaît depuis l'enfance et la questionne au cas ou cette dernière
serait au courant de certains détails concernant l'enquête. Elle
lui parle d'une certaine Dorothy Vallens qui serait mêlée à
l'affaire. Elle accepte alors de le conduire jusqu'à l'appartement
de celle-ci et, attisé par la curiosité, il se fait un devoir
d'épier l'inconnue et découvre que l'apparente tranquillité de
Lamberton n'est qu'une façade et qu'elle cache en son sein de biens
étranges personnages...
Pénétrer
l'univers si particulier de David Lynch n'est, pour beaucoup de
monde, pas chose aisée. Il demande un effort de concentration, de
patience, d'interrogation et de curiosité pour se livrer au
cinéphile envieux d'en connaître d'avantage sur celui qui depuis
une trentaine d'années triture les méninges de nombre de personnes
en mal d'évasions cinéphiles. Depuis ses premiers courts-métrages
jusqu'à son dernier film "Inland Empire", le cinéaste
nous convie à l'exploration d'un univers sans cesse en expansion
qu'il est intéressant de décortiquer image par image ou au
contraire définitivement insupportable d'essayer d'analyser lorsque
l'on ne s'y est pas préparé longtemps à l'avance et ce, avec
conviction. Regarder l'un de ses rares films tortueux et
labyrinthiques, c'est prendre le risque de se perdre, à l'image de
ses héros, dans les méandres d'histoires alambiquées et de
personnages aux destinées troubles, de celles qu'on ne rencontre que
très rarement dans la vie de tous les jours.
Alors que le cinéma semble parfois se perdre définitivement dans l'irraisonnable légèreté de scénarios insipides et dans d'insolvables jeux d'acteurs zombifiés par d'indigentes répliques, David Lynch lui, nous offre une approche toute personnelle du septième art. Lorsqu'un génie jette un regard sur le monde qui l'entoure, il offre aux spectateurs conquis les plus belles images qui leur soit offertes à la contemplation. Parler de ce film et de tant d'autres est avant tout un désir de partager l'amour du septième art et pourquoi pas de faire découvrir et aimer des films qui malheureusement passent très souvent sous le nez de ceux qui arrivent à se contenter de ce qu'on leur sert sur de disgracieux plateaux d'argent et à grands renforts de publicité et de bandes annonces grasses et mensongères.
Blue
Velvet fait partie de cette catégorie d’œuvres inclassables même
si elle demeure aujourd'hui dans sa filmographie comme l'une des plus
évidente (et rare) à déchiffrer. Inutile de revenir sur
l'interprétation magistrale des acteurs
employés ici puisque le cinéaste continue à se fier à des
interprètes majeurs du cinéma américain (Isabella
Rossellini, Kyle MacLachlane, Dennis Hopper,
Laura Dern, Dean Stockwell).
La musique signée angelo badalamenti participe elle aussi grandement
à l'élaboration de ce rêve (cauchemar?) éveillé qui plonge le
commun des mortels dans un univers cérébralement et physiquement
éprouvant. Une très granderéussite...
Je recommence, j'ai dû faire une fausse manoeuvre tout à l'heure : Blue Velvet, film magistral, ne m'a pourtant pas beaucoup inspiré lors de la rédaction de mon mémoire. En revanche, Elephant Man m'a fourni l'une de mes meilleures analyses, malgré ses allures de classicisme... Dans mon top 3 : Eraserhead, Twin Peaks Fire Walk With Me et Lost Highway. Parmi ceux que j'aime le moins : Dune, que je trouve mauvais ; Mulholland Drive que je trouve inabouti (et pour cause, il s'agirait d'un pilote de série).
RépondreSupprimerPour répondre à ta question de la nouvelle mouture de ton blog : le point positif, c'est l'interactivité ; le point "négatif" : la police grise sur fond gris...
Merci de m'avoir donné ton opinion sur ce qui va et ne va pas selon toi. Je vais profiter du week-end pour modifier la couleur de la police de chaque article. Autant dire que j'ai du boulot devant moi car outre les quelque trois-cent vingts articles déjà publiés, il en existe 122 de prévus + 26 brouillons. Donc plus de 450 à modifier. J'en frémis d'avance. Tu as vu? J'ai jouté ton blog dans la section "ailleurs..." Au moins, je serai au courant avant tout le monde de l'arrivée de nouveaux articles écrits de ta plume...
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