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lundi 23 mars 2015

Shell de Scott Graham (2013)



Âgée de seulement dix-sept ans, la jeune Shell vit dans une station-service plantée en pleines Highlands écossaises et construite pour sa mère par son père. Mais depuis qu'elle est âgée de quatre ans, Shell vit seule avec son père Pete depuis que sa mère les a abandonné tous les deux. Entièrement dévouée à son père pour lequel elle éprouve un amour qui dépasse de loin celui de père-fille, Shell l'aide à tenir la station-service. Mis les clients sont rares, et à part Hugh qui passe une fois par mois pour retrouver ses fils que dont son ex-femme à la garde et le Adam qui travaille dans la région, peu sont ceux qui s'arrêtent dans le coin.

Pete fait de régulières crises d’épilepsie. Depuis que son épouse est partie, il arrive difficilement à faire surface. Quand à Shell, elle a appris au fil des années à remplace sa mère. Au point même de vouloir parfois prendre sa place dans le lit de son père. Mais Pete s'y refuse. Jusqu'à un soir où, victime d'une nouvelle crise d'épilepsie, il confond Shell avec sa femme...

Visuellement et d'un point de vue strictement narratif, Shell est une œuvre forte. Puissante mais aussi relativement austère. Les Highlands écossaises servant de décor à ce drame renforcent l'aspect solitaire des protagonistes. Des personnages vivant en marge de la société et sensiblement perdus en un temps imprécis que la toute première phrase de l'actrice Chloe Pirrie vient confirmer. « On doit être vendredi » prononce-t-elle avec son charmant sourire, comme rassurée de trouver enfin quelqu'un à qui parler. L'image presque monochrome vient accentuer la sensation de froideur que dégage le cadre terriblement austère du lieu dans lequel à été tourné le film.

Les dialogues sont rares mais concis. L'histoire va droit à l'essentiel, sans chichis et seuls les regards des deux principaux suffisent à nous faire partager leurs sentiments. Comme ces visages perdus qui toisent la route au moindre bruit de moteur, comme si la mère de l'enfant et l'épouse de l'homme délaissé allait revenir après treize ans d'absence. Il y a aussi cette peur qui transpire de Pete (Joseph Mawle) à l'idée que Shell pourrait un jour décider de partir. Et ce regard un peu timide mais motivé par l'amour du jeune Adam (Iain De Caestecker) envers Shell.

Les amateurs de films d'actions qui risquent de s'endormir devant cette histoire qui paraît aussi plate que les paysages qui lui servent de décors. La mise en scène est à la hauteur du cadre : léthargique, lente et statique. Très peu d'événements viennent éveiller ce « rêve » un peu flou. La vie de ses personnages s'écoule à la même vitesse. C'est peut-être pourquoi les quelques micros anecdotes qui perturbent le quotidien finissent par avoir sur nous-même un impact parfois saisissant. Il se passe tellement peu de choses que cela laisse finalement tout le temps dont a besoin le cinéaste pour développer l psychologie de ses personnages. Et pourtant... oui, pourtant, lorsque l'histoire se termine, on a la sensation de ne pas en savoir davantage qu'au début.

Shell prouve à lui seul qu'avec un minimum de moyens et de formidables interprètes on peut donner naissance à une grande œuvre... 


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