Pologne 1940.
Michal voit son épouse, leur fils et sa belle-mère mourir sous ses
yeux et ceux de son père sans qu'il puisse rien y faire, caché à
l'orée d'une forêt. Les responsables de ce massacres sont
allemands. Alors qu'il venait tout juste de revenir chez eux après
avoir été guérit du typhus, Michal quitte leur propriété et
arrive en ville où il est pourchassé par une police collaborant
avec l'ennemi nazi. Blessé et réfugié dans un immeuble, il monte
jusqu'au dernier étage avant de s'écrouler sur le sol. Il entend
alors des pas puis une fusillade. Un innocent vient de faire les
frais de celui que la police pourchassait.
Une jeune femme enceinte
sort en hurlant de son appartement et crie à l'erreur. On vient de
tuer son époux. Ramenée chez elle par l'occupant, Michal la
retrouve dès que ses poursuivants ont quitté l'immeuble. Marta est
désemparée et bientôt les premières contractions se font
ressentir. La jeune femme accouche sur son lit, aidée par Micha qui
finit par s'évanouir des suites de sa blessure à l'épaule.
Lorsqu'il reprend des forces, Marta le bande. Reprenant peu à peu
des forces, Michal s'engage dans la résistance sous le nom de
« grizzly ». L'ancien assureur prend un emploi
dans un cabinet afin de nourrir des poux infectés par le virus du
typhus afin de trouver un remède.
Michal attend avec
impatience que le chef de la résistance, « aveugle »',
lui confie une mission. Lorsque ce jour arrive, on lui ordonne de se
rendre dans un hôpital et d'en faire évader un homme qui n'est
autre que l'époux de Marta qu'il croyait mort...
Tout premier long-métrage
d'Andrzej Zulawski, La Troisième Partie de la Nuit se
situe bien dans la lignée de sa filmographie à venir. Déjà, ses
thèmes de prédilections, l'amour et la mort, transpire dans cette
œuvre qui malgré quelques moments de pure violence et d'hystérie
n'apporte rien de véritablement passionnant dans une carrière qui
connaîtra des hauts et beaucoup de bas, surtout pour les nombreux
allergiques au cinéma du polonais.
Filmé dans une Cracovie sinistrée, Zulawski se nourrit de ses
propres doutes et de l'expérience de son père durant la seconde
guerre mondiale puisqu'en effet, ce dernier à lui-même servit de
cobaye afin d'endiguer le typhus qui faisait des ravages à l'époque.
Le fait est que le premier long-métrage du cinéaste ne parviendra à
convaincre que ses fans purs et durs. Comme cela sera très souvent
le cas, les acteurs et actrices théâtralisent chacune de leurs
interventions. La scène est comme très souvent chez Zulawski d'une
froideur stupéfiante. Décors sombres, crasseux, marqués par une
guerre impitoyable, L'austérité de La Troisième Partie de la
Nuit est notamment appuyée par la partition musicale de
celui qui composera la bande-son de quelques œuvres importantes du
cinéaste (Possession, Mes
nuits sont plus belles que vos jours).
La
Troisième Partie de la Nuit
divise, c'est certain. Entre ceux qui ne trouveront pas davantage
matière à réfléchir sur ces litanies mystiques dont nous abreuve
chaque fois les personnages d'Andrzej Zulawski et les assidus qui lui trouveront des
excuses parfois peut-être justifiées, le premier film du cinéaste
polonais possède déjà les éléments qui définiront son empreinte
plus tard. On peut ou pas adhérer. Et même si l'on est loin
d'atteindre le degré d'intensité émotionnelle de L'Important
c'est d'Aimer
ou du sentiment d'horreur qui nait après la vision d'un film tel
que Chamanka,
La Troisième Partie de
la Nuit
demeure une œuvre essentielle puisqu'elle a ouvert la voie à un
cinéma transgressif dans lequel l'amour et la mort sont indissociables...
J'aime beaucoup cette nouvelle mise en page.
RépondreSupprimerTrès bon article : je ne connaissais pas ce cinéaste, mais je vais me pencher dessus.... du moins sur les "hauts", vu la nuance que tu apportes.
Je suis assez content de cette nouvelle mise en page. J'y ai passé suffisamment de temps dessus. Concernant Zulawski, je suis embêté et ne sait pas lequel de ses films te conseiller en premier. Disons que d'un avis tout personnel, je pencherais plutôt pour la folie et l'hystérie collective de "L'Amour Braque", "Possession" ne serait-ce que pour l'une des scènes les plus traumatisantes de l'histoire du cinéma (rien que ça), "Chamanka", aussi, qui, s'il n'est pas le meilleur de son auteur est particulièrement effroyable. En réalité, tout ou presque est histoire de gout (ou de dégout). On aime ou pas. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que tu vas passer à sale moment. Disons que si tu veux commencer en douceur, je te conseille "L'important c'est d'Aimer", et surtout pas le très ennuyeux "La Fidélité" que je devrai un jour chroniquer ici. Tout comme La Note Bleue" d'ailleurs qui est une œuvre très difficile à cerner... Bon courage très cher ami...
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