On ne peut pas dire que
Karim Hussain fasse partie des grands noms du septième art. Il a
pourtant déjà à son actif plusieurs films, dont ce très curieux
Subconscious Cruelty datant de 1999. Une œuvre qui dépasse
outrageusement les limites de l'érotisme pour nous plonger dans un
récit pornographique baigné d'une aura lumineuse particulièrement
écœurante ! Quelques scènes gore gratinent le tout de leur
aspect cradingue et font de ce film une œuvre à ne pas mettre
devant tous les yeux.
Bizarrement,
Subconscious Cruelty arbore des
contours similaires au Begotten
de E. Elias Merhige. Ici aussi on assiste à la lente agonie d'un
être dont la charge se révèle véritablement éprouvante.
On
veut nous faire croire ici que lorsque l'hémisphère droit de notre
cerveau a l'ascendant sur le gauche, nos penchants pour le sexe et le
sang sont exaltés. Et afin de mettre en images ces propos qui nous
sont contés par la voix léthargique du personnage principal, on
nous sert un homme d'abord amoureux de sa propre sœur, et qui va
finir par la détester. S'ensuit une longue séance de torture
intérieure (aussi bien du point de vue visuel (couleurs criardes et
décors morbides) que du rythme imposé (événements longs à venir
et récit du personnage peu intéressant)). La femme tombe enceinte
(de son frère ? De ses nombreux amants de passage ?). Le
frangin ressasse ses intentions futures. Celles qui prendront forme
lors de l'accouchement. Hussain déborde de générosité lorsqu'il
s'agit d'enfreindre la morale. La séance (déjà bien glauque) vire
au cauchemar lorsque le frère aide sa sœur à accoucher mais
tranche la carotide du bébé à peine sorti du ventre de sa mère.
Forçant sa sœur à boire le sang de son propre enfant, celle-ci ne
meurt !
Le
réalisateur allège ensuite son propos en montrant quelques
individus gambader sur l'herbe. Un souffle d'air qui rappelle
l'heureuse période peace and love des
années soixante-dix. Sauf qu'ici la
session se termine par un acte copulatif avec la terre. Sans
commentaire...
Subconscious Cruelty
est constitué de quatre segments de cet ordre. Soit des scènes
graphiquement difficiles à supporter (le summum de l'horreur étant
atteint lors du dernier acte durant lequel un pseudo Christ se fait
littéralement dévorer par des vampes. L'avant dernier acte n'aynt
rien de bien fameux à proposer en terme de scénario se contente de
montrer un homme d'affaire e masturber devant des vidéos
pornographiques (dont on ne nous cache rien).
Bref,
Karim Hessain réalise une œuvre violente, transgressive, abjecte,
malsaine et assez mal mise en scène. Quand au scénario, il
n'invente rien (voir Begotten)
et n'est prétexte qu'à une succession de scènes gore et
pornographiques émaillées d'un propos pseudo-intellectuel de
mauvais goût. Pourtant, les amateurs de films trashs risquent d'y
trouver de quoi soulager leur appétit de sang et de provocation. Ce
que, sans doute, à cherché à provoquer le cinéaste...
Alors là... j'hésitais entre cocher "passionnant" et "navrant" tant l'article était bon pour un film aussi navrant. Ca ne donne pas envie de voir ce truc en tout cas : et pourtant, question pornographie gore, j'ai eu l'occasion de voir et revoir "Salo ou les 120 journées de Sodome".
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