Après dix générations
de destruction, de meurtre et de corruption, Dieu décide de mettre
un terme à l'existence de celui qu'il a créé à son image :
l'homme. Afin d'assurer la conservation de toutes les espèces
animales vivant sur notre planète, il fait appel à Noé, fils de
Lamech et descendant de Seth, le fils d'Adam. Aidé par les
Veilleurs, des géants de pierre, Noé débute la construction d'une
gigantesque arche qui accueillera deux spécimens, mâle et femelle,
de chaque espèce animale. Son épouse Naameh et leurs trois fils,
dont Shem et Ham, suivent le patriarche dans son périple qui le
guide tout d'abord vers une grotte où vit son grand-père
Mathusalem, auquel Noé confie les rêves terribles qu'il a fait
récemment et dans lesquels la mort se mêle au chaos. En route, la
famille tombe sur un charnier au milieu duquel ne survit plus qu'une
toute jeune fillette prénommée Iula.
Bien des années plus
tard, et alors que Noé érige l'immense arche en compagnie des siens
et des Veilleurs, Tubal-Cain, autoproclamé roi des territoires
voisinant le chantier, décide de faire partie de ceux qui seront
choisis pour repeupler la planète une fois le futur déluge arrivé
à terme. Mais Noé est d'un tout autre avis et refuse çà
Tubal-Cain le privilège de faire partie du futur équipage de
survivants. Car ce que sait déjà Noé, et bien avant même sa
propre famille, c'est que le créateur à choisit de ne donner aucune
chance à l'espèce humaine en la condamnant à disparaître à
jamais. Trop agée, Naameh n'enfantera plus, quand à Ila, une
blessure vieille de nombreuses années l'a condamnée à la
stérilité...
Noé, c'est
tout d'abord un rêve de gamin. Celui de Darren Aronofski, le
réalisateur derrière ce projet. Depuis, l'âge de treize an, le
mythe le fascine mais ce n'est que depuis sept ans qu'il imagine le
porter à l'écran. Le financement tardant à arriver, le cinéaste
imagine en compagnie de Ari Handel, proche collaborateur, une bande
dessinée qui verra le jour grâce au talent du dessinateur Niko
Henchiron. Concernant la version cinématographique, Si Russel Crowe
campe avec justesse le rôle titre, il n'était, au départ, pas
prévu pour l'interpréter. Christian Bale puis Michael Fassbender
étaient pressentis mais c'est finalement l'acteur du Gladiator
de Ridley Scott qui a empocher le rôle. De ce point de vue, rien à
redire. Russel Crowe est convainquant et joue à merveille le
personnage tel qu'il a été pensé par le cinéaste. On retrouve
Jennifer Connely dont le visage rappelera d'excellents souvenirs à
tous ceux qui ont eu le bonheur (et l'effroi) de découvrir le second
long-métrage de Darren Aronofski, le traumatisant Requiem For
A Dream.
Beaucoup de reproches ont
été fait sur l'adaptation du mythe de Noé par le réalisateur.
C'est peut-être pourquoi il vaut mieux aborder le film en faisant
abstraction du passage biblique et ne se contenter que du résultat
qui, d'un point de vue visuel est à couper le souffle. The
Wrestler et Black Swan, les deux précédentes
œuvres de Darren Aronofski demeurant à ce sujet, plutôt timides
malgrés leurs indéniables qualités. En fait, Noé ressemble dans
ses flash-back et visions mystiques, plus près de The
Fountain, sans doute l'une des deux plus belles réussites de
leur auteur.
Il est vrai, et cela vaut
pour une très grandes majorités des films, que les effets-spéciaux
en moins, le scénario est plutôt mince et ne tient en haleine qu'au
travers de ces fulgurantes scènes au visuel stupéfiant. Aronofski
plonge le spectateur dans un spectacle remarquable et même si
certains détails auraient mérité d'être approfondis (certains
personnages manquent d'épaisseur) et d'autres carrément éclipsés
( Les veilleurs, de grotesques créatures de pierre renfermant des
anges) il faut prendre Noé pour ce qu'il est avant
tout : un superbe spectacle !
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