Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 4 mai 2014

Prisoners de Denis Villeneuve (2013) - ★★★★★★★★★☆



Anna et Joy, deux gamines de six ans, sont enlevées dans la région de Boston. D'abord soupçonné, Alex Jones est arrêté, puis libéré au bout de quarante-huit heures de garde à vue faute de preuves et d'aveu de la part du suspect. Pourtant, pour Keller Dover, le père d'Anna, le jeune attardé demeure le responsable de la disparition de son enfant et de Joy, la fille de leurs voisins Nancy et Franklin Birch. Il suit la trace d'Alex et remonte jusqu'à la demeure de sa mère, Holly. Il kidnappe le suspect et l'enferme dans lune des nombreuses pièces insalubres d'une maison abandonnée. Afin de connaître très précisément l'endroit où ont été séquestrées les filles, Keller emploie la manière forte et n'hésite pas à torturer Alex. Forçant Franklin à participer aux interrogatoire, obtenir des réponses de la part de l'adolescent devient une véritable obsession.

Convaincu qu'Alex est innocent, l'inspecteur Loki se lance sur les traces du véritable coupable. Un soir, alors que le village tout entier est réuni afin de célébrer une veillée à la mémoire des deux fillettes, Loki aperçoit un étrange individu qui prend la fuite lorsqu'il se rend compte qu'il et épié par l'inspecteur.

Le temps passe, et six jours après l'enlèvement, Anna et Joy sont toujours introuvables. L'inspecteur Loki patauge et quand aux familles des deux enfants elles attendent toujours avec autant d'angoisse qu'elles soient retrouvées...

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le nom du réalisateur, le film de Deni Villeneuve n'est pas originaire de notre contrée mais nous vient tout droit d'Amérique, et plus précisément du Canada. Prisoners fait partie de ces quelques films qui chaque année font passer une foule d'autres productions pour des œuvrettes sans consistance. Des scénarios convenus qui n'apportent rien de bien transcendant dans la liste déjà immense des films à suspens, des thriller.

Pour assurer les deux principaux rôles, Denis Villeneuve s'alloue les services de deux pointures. Tout d'abord Hugh Jackman, dont les favoris du très poilu (et donc très viril) Wolverine ont dû faire frémir de nombreuses jouvencelles. Ensuite, Jake Gyllenhaal, dont le nom presque imprononçable rappellera de merveilleux souvenirs à toutes celles et ceux qui ont réussi à pénétrer le vertigineux univers de Donnie Darko de Richard Kelly. D'un côté, un père de famille blindé par l'alcool qui s'enfonce peu à peu dans un comportement presque aussi révoltant que celui du kidnappeur. La question ici étant de savoir si l'on peut se faire justice soit-même, la réponse étant évidemment toujours OUI malgré l'hypocrisie de ceux qui tentent à vouloir nous faire croire qu'il faut permettre aux autorités de bien faire leur travail.
Ce qui fait ici parfois défaut. En effet, le visage angélique de l'inspecteur Loki semble être le reflet de son incapacité à résoudre cette affaire sordide qui touche non seulement les deux familles des victimes mais la ville elle-même puisqu'on y croire finalement que très peu d'âmes, comme si la vie s'était arrêtée le soir où les deux fillettes ont été enlevée.

L'ambiance et les images retranscrivent parfaitement cette attente. Le rythme pesant, aidé par une photographie et une lumière qui appuient d'une manière particulièrement sombre l'univers dans lequel piétinent les personnages, crée un sentiment d'angoisse parfaitement maîtrisé.

Prisoners ne se contente pas de promener ses personnages avec pour seul but de nous éclaircir en fin de bobine sur l'identité du véritable coupable. S'il dure un peu plus de deux heure et demi, c'est aussi parce qu'il prend le temps d'installer son intrigue et ses personnages. La lente mutation qui s'opère entre eux est parfaitement orchestrée par le cinéaste Denis Villeneuve. D'un côté l'inspecteur et de l'autre, le père de famille. Le clash est alors évident et désigne l’éternel affrontement entre les hommes.

Noir, Prisoners l'est. Aussi puissant que les œuvres d'un certain William Friedkin, le film exploite toutes les ficelles du thriller avec tant d’homogénéité qu'il en devient d'une fluidité bouleversante. Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal sont impressionnants. Les seconds rôles aussi. Prisoners marque une étape cruciale dans le domaine du Thriller, prouvant qu'il est encore possible de réaliser des œuvres sans pour autant en faire des tonnes en matières de visuel. Ici, on a presque parfois l'impression qu'il ne se passe rien. Et c'est peut-être ce qui a dérangé les quelques personnes qui n'ont pas aimé le film. Pourtant, en se donnant la peine de faire un effort même si l'on n'est pas un fervent admirateur de ce genre de cinéma, Prisoners possède un immense pouvoir d'attraction que ses deux heures et demi ne doivent surtout pas effrayer les moins patients d'entre nous. Un chef-d’œuvre...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...