Parce
qu'il a osé venir en aide à la jeune voleuse Patty, prise la main
dans le sac à la sortie d'un supermarché et surtout parce qu'il a
osé s'en prendre au vigile qui a tenu des propos racistes envers
celle-ci, le comédien Bruno Winclert se retrouve incarcéré en
prison. Après quelques jours, Patty retrouve la trace de Bruno et
vient lui rendre visite au parloir. Lorsqu'il est ramené en cellule
il tombe devant une embuscade perpétrée par un certain Constantini
et son homme de main. Deux gardiens sont mis à terre, puis Lorca, un
troisième, est pris en otage ainsi que Bruno. Alors que les quatre
hommes parviennent jusqu'au mur d'enceinte, Constantini gravit ce qui
le sépare de la liberté après avoir tiré une balle dans la jambe
de Lorca.
Les
vrais ennuis commencent alors pour Bruno. Il est tout d'abord enfermé
dans une cellule d'isolement durant quinze jours. La justice est
prête à croire à l'innocence du jeune homme mais Lorca qui a perdu
partiellement l'usage de sa jambe, persiste à vouloir démontrer que
Bruno est complice de l'évasion de Constantini. Durant le procès,
il est accusé d'avoir poussé Lorca afin de faciliter la fuite du
truand. Les collègues du gardien blessé confirment d'ailleurs la
version de ce dernier. Verdict: Bruno est condamné à deux ans de
prison ferme.
Incarcéré
dans une prison moderne, Bruno y côtoie Crampon,
un
détenu avec lequel il sympathise. Patty vient régulièrement lui
rendre visite et tout semble aller relativement bien pour le comédien
malchanceux. Le principal soucis que rencontre Bruno est la présence
de Lorca dans l'enceinte de l'établissement. Le gardien s'est fait
en effet muter dans cette prison. L'homme s'est juré de faire payer
à Bruno son handicap et pour cela, il se sert de José, un dangereux
prisonnier qui rackette ses codétenus. Pour Bruno ne restent alors
que deux solutions: Soit il se suicide, soit il se débarrasse de
Lorca. A moins qu'une troisième possibilité s'offre à lui...
Réalisé
par Denis Amar (Asphalte),
L'addition
se
révèle être un film policier efficace qui confronte donc un
comédien malchanceux venu porter secours à une jeune femme et qui
tombe dans une spirale infernale qui le mène à faire des choix
cruciaux. On découvre un Richard Berry (Le Grand Pardon, Spécial
Police) qui paraît sombrer dans une certaine forme de folie à force
d'être harcelé par un gardien (L'excellent Richard Bohringer
(Subway,
Diva))
encore plus dangereux que les prisonniers dont il a la garde.
L'intérêt du film est donc ce bras de fer tendu entre un homme
éprit de vengeance envers celui qui considère responsable de son
handicap mais qui n'est en fait qu'un bouc émissaire. Bohringer est
imparable et même inquiétant dans ce rôle de pseudo-psychopathe
chargé de maintenir l'ordre dans une prison.
Mais la menace prend bien des visages. Comme celui par exemple du toujours épatant Farid Chopel (Les Fauves, Sac De Nœuds), acteur auquel il aurait été judicieux d'offrir davantage que la quinzaine de rôles qu'il interpréta de son vivant. Dans la peau d'un véritable dingue, sa seule présence est un véritable danger pour Bruno qui doit résister à la pression permanente dont fait preuve ce codétenu totalement barge qui tente vainement de le racketter. On aperçoit à quelques occasions la présence d'une future star du cinéma français: Vincent Lindon dans le rôle secondaire de l'un des hommes de main de José.
Quand à Victoria Abril (Talons Aiguilles, Une Époque Formidable), son charme et sa sensualité apportent une indéniable touche de féminité dans cet univers exclusivement masculine. A ce propos est suggérée l'idée que soit portée atteinte à son intégrité physique. Il aurait été intéressant d'approfondir l'idée afin de d'accentuer la pression sur le personnage de Bruno mais très vite cette dernière et mise au second plan pour purement et simplement finir aux oubliettes. L'Addition est donc un petit film policier honnête, qui ne déçoit pas, interprété par des acteurs de talent et au scénario suffisamment convainquant pour que l'on y croit jusqu'à la fin même si certaines invraisemblances semble s'être glissées dans l'histoire...
j adore Berry dans ces petit films "Polar français", tout comme "Spécial Police" et aussi Giraudeau et sa "Rue barbare"
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