Second
film de Todd Solondz, "Happiness" conte les destins croisés
de trois sœurs, de leur famille et de leurs connaissances. Il y a
tout d'abord Joy qui visiblement à du mal à construire une relation
sérieuse avec les hommes et notamment avec le dernier qui, au
restaurant, après une soirée romantique, lui jette au visage ce
qu'il pense d'elle. Sa sœur Trish, persuadée d'avoir trouvé
l'homme idéal en la personne de Bill, l'aide parfois à rencontrer
des hommes mais les relations de sa jeune sœur avec ces derniers
finissent toujours par tomber à l'eau. Bill, lui, est psychiatre et
consulte lui-même l'un de ses confrères auquel il confie ne pas
être heureux dans son couple. En fait, a seule chose qui e rende
heureux, c'est ce rêve récurrent qui le réveille toutes les nuits.
Un songe dans lequel il se promène dans un parc sous un soleil d'été
et armé d'un fusil, il perpétue un massacre au terme duquel il se
réveille toujours heureux. Bill est attiré par les petits garçons
et il n'est pas rare qu'il se rende dans une librairie afin de se
procurer des magazines pour enfants devant lesquels il se masturbe
enfermé dans sa voiture.
Allen
lui, est le type même de l'obsédé sexuel au physique libidineux et
malsain qui ne pense qu'au sexe et tout particulièrement à celui de
sa voisine et troisième sœur du trio, Helen.
Cette dernière
mène la vie dure à sa propre carrière d'écrivain spécialisée
dans la pornographie enfantine en considérant ce qu'elle écrit de
creux, vide et superficiel regrettant même de ne pas avoir été
violée étant enfant afin de pouvoir aborder le sujet du viol de
mineur en connaissance de cause. Elle réalise qu'elle ne fait
qu'exploiter un sujet tabou comme l'ont fait beaucoup d'autres avant
elle.
Helen
reçoit fréquemment des appels anonymes d'Allen toujours plus obsédé
par le corps de la jeune femme. Il passe aussi beaucoup de temps au
téléphone rose avec des hôtesses qu'il prends un malin plaisir à
malmener. Il passe tout autant de temps à se masturber dans sa
petite chambre minable. Mais son désir véritable est de faire
l'amour à sa jolie voisine. Il consulte régulièrement Bill le
psychiatre pédophile dans son cabinet et alors qu'il lui raconte ses
fantasmes sans jamais omettre qu'il n'a aucun espoir de pouvoir un
jour conquérir Helen du fait qu'il est un personnage plutôt
insignifiant et ennuyeux, Le psy lui se concentre sur la liste des
courses qu'il à prévu de faire après le boulot ne trouvant aucun
intérêt aux propos de son patient.
Un
jour, Joy, triste et en pleurs, croise un élève à elle, Vlad, un
chauffeur de taxi, qui peiné de la voir pleurer en pleine rue, lui
propose de la raccompagner en voiture jusque chez elle. Ils se
retrouvent dans le lit de la belle avant que Vlad ne la quitte au
beau milieu de la nuit sans un mot doux pour elle. Le lendemain
matin, pleine de rêves et alors qu'elle se rends à son cours
espérant ainsi retrouver son nouvel amant, elle est agressée par
une jeune femme que l'on pense être la fiancée de Vlad.
Un jour, le fils de Bill, demande à son père l'autorisation d'inviter
pour la nuit son petit camarade Johnny, chose qu'accepte sans
broncher son père. La soirée commence plutôt bien mais lorsque le
fils de Bill décide d'aller au lit, son père tient compagnie à
Johnny dans le salon. Le lendemain matin ce dernier se fait porter
mal et peu de temps après il se retrouve à l'hôpital. La police
rendue sur place lui pose des questions au sujet de la maladie dont
il semble être victime et l'on comprends alors toute l'horreur de la
situation: le petit johnny a été violé par Bill lui-même...
Le film de Todd Solondz regorge de scènes de cet acabit. On comprends
que le cinéaste à décidé de ne pas ménager son public en lui
retournant constamment l'estomac en abordant des sujets souvent
difficiles mais toujours avec la pointe d'humour acide qu'on lui
connaît. Sur un ton de soap-opéra, il nous embarque là ou il
l'entend et à chaque accalmie on tremble à l'idée de découvrir
une nouvelle horreur dans le cadre idyllique ou nagent les différents
protagonistes. Et c'est sans doute ce décor de carte postale qui
rends les événements encore plus horribles les uns que les autres.
S'il avait choisi une banlieue malfamée on ne se serait sans doute
pas étonné d'y trouver des énergumènes plus infâmes les uns que
les autres mais le cadre proposé ici semble être en totale
contradiction avec les événements qui s'y produisent. Todd Solondz
concentre en très peu de personnages ce que connaît de pires tares
un pays comme les états-unis, et une fois de plus il fait mouche....
Encore une perle à enfiler dans la courte filmographie des
cinéastes indépendants qui comptent.
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