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samedi 23 novembre 2013

Bunker Paradise de Stefan Liberski (2004)



Mimmo, jeune chauffeur de taxi fauché et vivant chez sa mère, rêve de devenir un jour un grand acteur. Alors, lorsqu'il n'est pas sur les routes à gagner sa vie, il interprète de petits rôles, aspirant à une future reconnaissance dans l'univers du septième art. 

John quand à lui est riche. Très riche même et n'aspire à rien d'autre qu'à l'oisiveté. Avec sa bande il passe des journées entières à boire et prendre des drogues sur fond de musique techno dans l'une des demeures de son père. Un père avec lequel il entretient des rapports difficiles.

Un soir Mimmo est envoyé par le central pour une course qui l'emmène jusqu'à l'entrée de la villa de John. Devant le portail une jeune femme est prostrée, visiblement très éméchée. Le jeune chauffeur de taxi sonne à la porte et tombe sur David, un ami de John, qui lui demande de s'occuper de la jeune femme. Alors que Mimmo s'éloigne à vive allure, la jeune femme, assise à l'arrière du véhicule, ouvre la portière, saute, et se retrouve projetée sur la route. Mimmo, freine alors brutalement, s'approche du corps et ne peut que constater le décès de la jeune femme. Ne sachant que faire, il laisse le corps sur la route et fait demi-tour vers la demeure de John. Tambourinant à la porte il est cette fois-ci accueilli par le propriétaire qui semble ne pas s'intéresser par l'histoire que lui raconte le chauffeur de taxi. David arrive alors mais nie catégoriquement, pourtant devant le fait accompli, qu'il a eu affaire à Mimmo quelques instants plus tôt. Ce dernier menace alors d'appeler la police mais John, qui ne se laisse pas démonter, tient des propos que le chauffeur de taxi comprend vite qu'ils lui seront préjudiciables si jamais la police vient à fourrer son nez dans cette histoire. Menaçant, John demande à David de téléphoner à la police et de lui dire qu'ils ont face à eux un chauffeur de taxi pakistanais qui leur fait des misères, et qui en plus à un cadavre sur les bras. Acculé, Mimmo affirme alors que le central a reçu un appel et qu'il sera très facile d'en retrouver la trace. C'est alors que subitement David se souvient qu'en effet, il a bien appelé un taxi.

Deux jeunes femmes arrivent bras dessus, bras dessous et demandent à John et David de les rejoindre. Ces derniers poussent Mimmo à les suivre dans le salon. Là, plusieurs autres convives dansent, boivent et fument. Hommes et femmes sont tous issus du même milieu social que leurs hôtes et ignorent la présence de Mimmo. Un peu à l'écart de la bande, une jeune femme visiblement mal dans sa peau pose alors son regard sur Mimmo...

Une brochette d'acteurs formidables pour un sujet qui aurait pu tomber dans la caricature mais dont la morale, malgré une fin tragique, est sauve. L'argent ne fait pas le bonheur. C'est ce que semble vouloir dire ce film qui superpose aux images glaçantes d'un univers clos, superficiel et monstrueux, celles d'un Japon traditionnel et humain. Le jeune enfant, pur et dépaysé par un pays qu'il découvre tranche radicalement avec un Jean-Paul Rouve incarnant à lui seul l'image du gosse de riche dont beaucoup d'entre ceux qui rêvent d'être à la place aiment à l'imaginer. Un être froid, superficiel, narcissique, odieux et poudré. Le genre d'homme que le plus commun d'entre nous rêve de ne pas devenir en soit, quitte à rester dans le milieu social qui l'a vu naître. Francois Vincentelli campe quand à lui le rôle de ce jeune chauffeur de taxi basané qui rêve de célébrité et de richesse mais qui se trouve cantonné à de petits rôles, des à cotés que l'on soupçonne parfois n'être qu'affabulation. Une manière de sortir de l' anonymat, de l'obscurité qui l'enveloppe, la nuit, lorsqu'il fait le taximan.

Audrey Marnay est cette jeune fille paumée qui dénature le tableau d'une jeune bourgeoisie à l'existence totalement décalée de celle que l'on connaît. Elle est le chaînon entre la vie qu'elle mène aux cotés de son fiancé et Mimmo auquel elle va se raccrocher pour ne pas sombrer dans le bateau commandé par un John dont le père rêve de ne jamais l'avoir conçu. Un patriarche puissant et autoritaire campé par l'excellent Jean-Pierre Cassel qui pourtant fuit son fils comme la peste, quitte à devoir payer pour cela.

Casimir Liberski, le compositeur, accompagne les instants tragiques de l'histoire ainsi que ceux, beaucoup plus poétiques, d'un Japon resplendissant. Le reste de la bande-son est assuré par une compilation de titres techno. Une musique martiale, binaire et hypnotique à l'image de ce bunker aux arêtes tranchantes, à la façade rugueuse et aux couleurs tristes.

Stefan Liberski assure une mise en scène efficace pour ce petit film méconnu mais diablement excitant.

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