Monsieur Septime est le
propriétaire d'un somptueux restaurant parisien. Menant son
personnel à la baguette, il y reçoit des clients de marques. Un
soir, le président d'un état d'Amérique du Sud, Novalès, y
pénètre, suivi de très près par Sophia, sa secrétaire, ainsi que
par Enrique, chargé de la sécurité du président. Mais alors que
le dessert qui a rendu Septime célèbre arrive et que ce dernier
s'apprête à y mettre le feu comme le veut la coutume, le gâteau
explose et le président Novalès disparaît. Un commissaire
divisionnaire s'empare alors de l'affaire et met tout en œuvre pour
retrouver le président.
Enrique, lui, débarque
furieux dans un appartement où l'attendent quatre hommes. Celui qui
est en charge de protéger le président Novalès est en réalité un
bandit qui a prévu d'enlever celui-ci mais pas avant la fin de la
semaine. Lorsqu'il apprend de la bouche de l'un de ses hommes que ses
complices en lui ne sont en rien dans l'enlèvement du président
Novalès, Enrique se demande alors qui a bien pu commettre avant lui
ce qu'il projetait de faire quelques jours plus tard.
Septime devient très
vite le jouet de Sophia d'un coté, et du commissaire divisionnaire
de l'autre. S'ensuit alors une série de courses-poursuites entre le
restaurateur, la jeune secrétaire, les supposés kidnappeurs et le
commissaire divisionnaire. Tous veulent mettre la main sur le
véritable responsable de l'enlèvement du président Novalès.
Septime croit être l'objet du kidnappeur et pour sauver sa propre
existence, il accepte tour à tour d'aider la police, la secrétaire,
et même celui qu'il va identifier comme le véritable responsable et
pour lequel il va accepter de transporter une très grosse somme
d'argent avec lui...
Cinq ans avant de
retrouver Bernard Blier et Louis de Funès dans l'incontournable Jo
de Jean Girault, les deux hommes se donnèrent déjà la réplique
dans ce Grand Restaurant aux
dialogues et aux scènes cultes. Une œuvre qui démarre à la façon
d'une comédie lorgnant du coté de L'Aile Ou La Cuisse
pour se terminer en une course-poursuite digne de la trilogie des
Fantômas.
Louis
de Funès y est comme à son habitude irrésistible en restaurateur
inflexible, acariâtre, dur avec ses employés mais pleutre devant
l'imposante stature de son chef cuisinier. Ses méthodes pour
encourager ces derniers à donner leur meilleur d'eux-mêmes sont
surréalistes : entre ballets et répétitions éreintantes, il
est le sujet de quolibets incessants de la part de ses employés qui
rient de ses méthodes jugés inappropriées. De Funès en fit des
tonnes et c'est pour cela qu'on l'apprécie tant. Un autre aurait
paru outrancier quand lui parvient à faire passer ses grimaces, ses
gesticulations et ses répliques avec une aisance naturelle. Jeter en
pâture au beau milieu d'un vivier d'hommes représentant la loi et
d'autres beaucoup moins recommandables, il nous fait rire à gorge
déployée.
On
retiendra des dialogues savoureux et des situations cocasses dont
certaines sont restées dans les mémoires. S'il n'en fallait retenir
qu'une seule, ce serait sans doute celle durant laquelle Septime
détaille la recette du soufflet à la pomme de terre. Face au
commissaire divisionnaire et à l'un de ses amis nommé Muller, Louis
de Funès prend l'accent allemand et profite du décor pour fondre
son visage dans l'ombre de celui-ci et arborer la moustache et la
mèche d'Adolf Hitler, renforçant par la même son accent jusqu'à
en devenir saisissant de réalisme.
Le
casting du film est bien senti, avec les présences entre autres de
Pierre Tornade, Paul Prébois, Guy Grosso, Michel Modo, Maurice Rich
et Maria-Rosa Rodriguez. Le Grand Restaurant
demeure encore aujourd'hui comme l'une des plus belles réussites
dans la carrière de Louis de Funès...
Super film j'aimerai vraiment le revoir
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