Dans un quartier
bourgeois, une famille a tout pour être heureuse. Le père est
ingénieur, la mère consulte un thérapeute et pratique assidûment
la gymnastique. Leur fille Sophie est une artiste et fréquente un
beau jeune homme. Leur fils Nicolas est quand à lui attiré par les
études. La mère vient d'embaucher Maria, une jeune et jolie
espagnole comme domestique. Une vie sans problèmes et sans histoire.
Un jour pourtant, le
quotidien tranquille de cette famille modèle est déréglé avec
l'arrivée de la demeure d'un rat de laboratoire rapporté par le
père. Le chef de famille sait pourtant que son épouse déteste ces
bêtes à poils. C'est donc le fils qui est chargé de monter le
rongeur dans sa chambre et de l'y garder enfermé dans sa cage. Le
rat semble très vite avoir un pouvoir de séduction sur le jeune
adolescent. Alors que le soir même le dîner rassemble la famille,
David, le compagnon de la fille, Maria et son époux Abdu, Nicolas
apprend à ses proches qu'il est homosexuel. La mère est désemparée
tandis que son mari et Sophie prennent la chose du bon coté.
Nicolas quitte la table
et part se réfugier dans sa chambre et Abdu propose aux parents de
leur venir en aide en allant rejoindre leur fils dans sa chambre...
Après une série de
courts-métrages dont certains ont marqué durablement les esprits
(Regarde La Mer déjà interprété par Marina de Van),
François Ozon passe au long métrage en 1998 avec ce Sitcom
qui à l'époque fit beaucoup parler de lui. A la manière d'un John
Waters ou d'un Todd Solondz il égratigne la société, ici, la
bourgeoisie, à travers le portrait d'une famille aisée dont le
vernis s'égratigne dès l'arrivée en son sein d'un rat de
laboratoire. Une bestiole peu reluisante qui influence les membres de
la famille, et notamment les enfants, en les poussant à accomplir
des actes difficiles. Le fils apprend donc à ses parents son
homosexualité, la fille est victime de somnambulisme et se jette
dans le vide avant d'être paralysée, Abdu révèle son attirance
pour les hommes lors de son rapprochement vers le jeune Nicolas et
Maria, elle, manifeste peu d'enthousiasme pour les tâches ménagères.
Trash et irrévérencieux,
Sitcom dérange la petite vie tranquille des ménagères de moins de
cinquante ans par les sujets qu'il aborde : homosexualité donc,
mais aussi sadomasochisme (les rapports difficiles entre Sophie et
son compagnon David), zoophilie (il faut voir la jeune femme prendre
son pied lorsque le rat se promène sur son intimité), handicap, inceste et
mort. Et ce rat, cette petite bête adorable que la mère fuit ne
serait-il pas une représentation peu fidèle du père ?
D'ailleurs, la fin semble confirmer la chose lors d'un combat
singulier entre la créature, disproportionnée, et les membres de la
famille.
Le film souffre d'un
manque évident de moyens et d'ambitions. On ne reviendra pas sur les
talents du cinéaste François Ozon qui depuis a fait ses preuves
mais à coté de ses grands maître que sont les papes du trash, il
fait pâle figure. Quand aux interprètes, ils sont dans l'ensemble
plutôt convaincants, si l'on puis dire ceci puisque le film devient
très vite le chantre d'un délire artistique improbable. Mais il ne
faut pas jeter la pierre à ce Sitcom qui
demeure encore aujourd'hui l'unique exemple de pseudo sitcom trash à
la française...
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