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jeudi 3 octobre 2013

La Meute de Franck Richard (2010)



Charlotte Hutter a tout abandonné et file à bord de sa voiture sur une route déserte. Elle croise la route d'une bande de bikers éméchés puis celle de Max, un jeune auto-stoppeur qu'elle prend avec elle. Sans but véritable, le duo improvisé roule sur une route de campagne. Lorsque Charlotte sent la fatigue la gagner, c'est Max qui prend le volant. Un drôle de type ce Max. Il profite du sommeil de la jeune femme pour fouiller dans la boite à gants et dans ses papiers. Lorsque Charlotte se réveille, ils sont devant un restoroute tenu par une imposante quinquagénaire dite La Spack. Attablés, ils discutent sans voir que dehors, les bikers qui ont provoqué Charlotte plus tôt dans la journée viennent d'arriver. Lorsque ces derniers entrent dans l'établissement, c'est l'affrontement. Max se retrouve à terre, ensanglanté et incapable de se défendre. Alors que Charlotte est aux mains des voyous, La Spack se saisit d'un fusil de chasse et menace de "repeindre le lino avec le jus des couilles" de leur chef.

La bande prend la fuite, Max file se laver dans les toilettes et Charlotte fume cigarette sur cigarette en attendant qu'il en sorte. Le temps passe mais Max ne réapparaît pas. La jeune femme se dirige vers les toilettes et constate que Max ny est plus. Le jeune homme a disparu...

La Meute de Franck Richard est ce que l'on peut appeler un nanar. Un petit navet du septième art comme il en existe tant. Pourtant, tout avait bien commencé. Un casting intéressant (Yolande Moreau, Émilie Dequenne, Benjamin Biolay et Philippe Nahon), et un début qui tenait la route. 

Le problème avec La Meute, c'est que le film hésite entre divers genres auxquels il n'arrive pas toujours à rendre hommage. D'abord road-movie, le film louvoie ensuite du coté du survival en s'appuyant sur des codes maintes fois rabâchés (des autochtones décérébrés, un environnement inquiétant et délabré baignés dans un univers sordide). Là où le bât blesse, c'est le virage que prend le film en choisissant une perspective fantastique plutôt grotesque.

Car en effet, La Meute, après s'être engouffré dans un genre relativement bien représenté au cinéma (Massacre A La Tronçonneuse pour ne citer que lui) change de cap et exhibe alors des créatures qui oscillent entre mort-vivants et vampires. Dès lors, on assiste à un ballet de bestioles d'une lenteur exaspérante qui ne justifie à aucun moment l'angoisse ressentie par les personnages retranchés dans une cabane. Tellement amorphes même que l'on ne comprend pas pourquoi ces derniers préparent un siège alors qu'il leur suffirait de prendre la fuite, même sans se presser.

Yolande Moreau, pourtant, tire son épingle du jeu. Elle campe avec merveille ce rôle de mère protectrice d'une bande de goules assoiffées de sang. Émilie Dequenne est une jeune paumée sans vraie consistance. Benjamin Biolay est un rejeton aphone et léthargique affligé d'une gueule pourtant prête à l'emploi. Et quand à Philippe Nahon, sa présence au générique reste à justifier tant le rôle qui lui est confié n'est pas à la hauteur de son talent.

La Meute est donc un film qui se regarde, sans plus, mais qui s'oublie vite...

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