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vendredi 19 juillet 2013

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Ed Gein "Deranged" de Jeff Gillen et Alan Ormsby (1974)

Ezra Cobb a toujours vécu en compagnie de sa mère Amanda dans leur vieille ferme familiale depuis la mort de son père, quinze ans plus tôt. Un jour, Amanda est victime d'une attaque d'apoplexie et se retrouve clouée dans son lit, paralysée des deux membres inférieurs. Durant les douze années qui vont suivre, Ezra va s'occuper d'elle jours et nuits, dormant derrière sa porte, la nourrissant, la lavant, lui faisant la lecture et la réconfortant.
Les voisins des Cobb voient en Ezra un fils dévoué, sans même imaginer que derrière les apparences se cache un mal profond qui va véritablement éclore lorsqu'Amanda va décéder. Car l'emprise de cette dernière est telle qu'Ezra ne peut concevoir la vie sans la présence à ses cotés de sa chère maman.

Un an après le décès d'Amanda, Ezra n'a toujours pas accepté sa mort. Il a transformé sa chambre en mausolée, rêve sans cesse d'elle et lui écrit des lettres. Ses voisins le considèrent désormais comme un homme un peu fou mais profondément honnête. Il a laissé tomber son boulot à la ferme et travaille comme homme à tout faire auprès de ses voisins. Ceux-ci ne l'ont pas encore remarqué mais Ezra a totalement perdu la raison. A tel point qu'il parle seul, dialoguant avec sa mère. Celle-ci lui demande de la ramener à la maison. Alors, le soir même Ezra quitte la ferme et se rend au cimetière où est enterrée Amanda. Armé d'une pelle et convaincu que sa mère sera telle qu'elle était de son vivant, il déterre son cadavre et l'emporte chez lui, l'installe dans sa chambre et dépose sa bible sur le torse momifié d'Amanda. Celle-ci étant en très mauvais état, Ezra imagine alors une façon de lui redonner un peu de sa superbe. Il consulte des ouvrages jusqu'au jour où l'idée d'utiliser de la chair humaine lui vient à l'esprit, inspirée lors d'un repas chez ses voisins...

Le nom d'Edward Théodore Gein n'est sans doute pas aussi célèbre que ceux de Charles Manson, Henry Lee Lucas ou Jack l'éventreur, mais pourtant, il servit d'inspiration à de grandes oeuvres cinématographiques depuis, entrées dans la légende. Alfred Hitchcock s'en inspira pour son personnage de Nathan Bates dans Psychose. Tobe Hooper, le papa de Massacre à La Tronçonneuse fit de sa famille de chômeurs anthropophages les enfants illégitimes de ce tueur en série particulièrement croustillant. Si bon nombre de films se sont partiellement inspirés des méfaits de cet homme originaire de Plainfield dans le Wisconsin, c'est certainement l'œuvre signée Jeff Gillen et Alan Ormsby qui respecte au plus près l'histoire de Ed Gein, surnommé alors Le Boucher De Plainfield
Alors que son père est alcoolique, c'est sa bigote de mère qui va façonner la personnalité d'Eddy. Lui interdisant tout contact avec le monde extérieur, elle va lui inculquer la haine des femme et du sexe. Loin de vouoir fuir cet univers étouffant, Gein va au contraire vouer une véritable fascination pour sa mère. C'est sans doute pour cela qu'après la mort de cette dernière, le fiston, un brin dérangé, s'est mis en tête de déterrer du cimetière voisin, toutes les femmes ressemblant de près ou de loin à sa mère. On suppose que le nombre de cadavres découverts dans la ferme familiale se montait à une trentaine. Ed Gein tua également deux femmes qui, selon lui, étaient les portraits crachés de sa maman. La particularité de ce tueur fou était de fabriquer à l'aide de bouts de cadavres, des vêtements, des abats-jour, des gants, etc... Il fut arrêté fin 1957 et mourut en prison en 1984, l'année de ses soixante dix-huit ans.

Deranged transpire le malaise. Pas seulement celui de son personnage principal mais aussi celui de son cadre. Laissé à l'abandon après le décès de sa mère, il perd la tête et transforme la ferme en lieu de culte dans lequel les cadavres s'y entassent. Du sujet original, les cinéastes ont conservé une grande partie, transformant les identités et le nombre des victimes. Si Gein a tué à deux reprises, Cobb fait une victime supplémentaire. Quand aux décors, il respectent assez bien l'état dans lequel fut retrouvée la ferme du tueur en série. Un chaos indescriptible, représentation visuelle de ce que pouvait être l'état psychique de son propriétaire. Finalement moins exubérants que ceux de Massacre à La Tronçonneuse mais tout aussi dérangeants. Deranged a certes vieilli, mais il reste néanmoins la plus fidèle adaptation d'une histoire incroyable survenue dans les années 40-50 aux États-Unis.

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