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jeudi 25 juillet 2013

Persona de Ingmar Bergman (1966)



Partant de l'indécrottable principe qu'il ne fallait surtout pas visionner la moindre bobine de cet illustre cinéaste qu'est Ingmar Bergman à cause de sa subjective réputation de cinéaste amorphe, il aura fallut plus de trente ans pour qu'échouent (enfin) trois de ses œuvres dans ce salon. Peut-être pas les plus connues (pas de Septième Sceau donc, ni de Fraises Sauvages et encore moins de Fanny Et Alexandre), mais certainement parmi les plus marquantes. Du moins, celles qui donnent envie de se pencher sur ce réalisateur suédois mort en 2007 à l'âge de 89 ans.

Le premier de ces trois films, c'est Persona. Un drame qui s'ouvre sur une série d'images épileptiques. Des visions cauchemardesques. Entre mort et passion maternelle. Des visions fiévreuses qui précèdent les bien curieux rapports que vont échanger une actrice et son infirmière. La première, Elisabeth Vogler (Liv Ulmann) est prostrée dans le silence depuis sa dernière représentation théâtrale trois mois plus tôt. Confiée aux bons soins de la seconde, une certaine Alma qui elle, bien au contraire, n'arrête pas de parler au point de confier à celle dont elle à la responsabilité, des propos intimes qu'elle pensait l'actrice en mesure de garder pour elle. Une relation toute particulière se créée donc autour des deux jeunes femmes. Elisabeth écoute avec soin et note au fond de son esprit tout ce que lui confie Alma. Cette dernière va jusqu'à lui raconter une ancienne et troublante histoire qu'elle a vécue en compagnie d'une amie à elle. La rencontre de deux inconnus avec lesquels elles ont fait l'amour.

Alma raconte qu'elle est tombée enceinte et qu'avec l'aide de son compagnon, elle a avorté. Plus Alma se confie, et plus le silence dans lequel s'est enfermé Elisabeth devient pesant. L'infirmière s'enfonce peu à peu dans un état proche de la dépression. Et ce ne sont pas ses suppliques qui parviendront à sortir Elisabeth de son mutisme...

Persona est une œuvre forte, alambiquée et cauchemardesque. Interprétée essentiellement par deux actrices de talent, elle confronte deux esprits radicalement différents. D'un côté une actrice célèbre qui ne supporte plus l'image qu'elle renvoie, la seule que connaissent d'elle ses admirateurs : les personnages qu'elle interprète au cinéma et au théâtre. On découvrira plus tard qu'un événement beaucoup plus anodin aura eut des répercussions sur son état mental. Entre le désir d'être mère, celui d'aimer l'enfant auquel elle a donné naissance et le dégoût que ce dernier lui inspire, Elisabeth finit par sortir de son rôle d'actrice mais n'arrive pas à assumer celui de mère.

D'où ce silence duquel émerge cet étrange personnage représenté par Alma mais qui, au contact de Elisabeth va se révéler un maillon important de l'évolution mentale de l'actrice. L’île sur laquelle se déroule l'intrigue révèle des limites propres aux rêves dont les contours sont rarement clairement définit. Quelques ingénieux plans et jeux de lumière révèlent la vérité sur la dualité entre les deux jeunes femmes. On comprendra les excès de l'une et le mutisme de la seconde. Deux états ne révélant qu'une seule et même enveloppe. Persona s'exprime sur des sujets aussi divers que l'amour, la mort, l'amitié ou bien encore la trahison.

La folie elle-même semble être au centre de ce tableau même si la justesse de l'interprétation la fait mettre au second plan pour mettre en avant la relation forte entre l'actrice et son personnage. Mais de folie, il est bien question ici. Elle est sous-jacente mais transpire en réalité à chaque plan, l'une des dernières scènes nous la renvoyant en pleine face de manière saisissante. On appréciera surtout la façon dont Bergman filme ses actrices. Hors-champ ou bien en gros plans, c'est bien grâce à cette prouesse qu'au fil de l'intrigue on distingue la vérité du mensonge et que se dénoue cette histoire de prime abord alambiquée. Persona est un film absolument fantastique. A tous points de vue.

C'est donc ainsi que s'ouvre une passion pour ce cinéaste, et que l'envie de se plonger dans son œuvre se fait plus pressente...

1 commentaire:

  1. Un vrai chef-d'oeuvre du 7e Art qui vient de paraître en blu-ray ^^

    Dans le genre, je te conseille A travers le miroir {film hermétique mais magistral}.

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