En 1901, toute la ville
de Paris se passionne pour la course cycliste du siècle, Paris-San
Remo. L'équipe "La Gauloise" utilise cette année le tout
dernière modèle de vélo de course. D'un poids de 33 kilos, il
s'agit d'une bicyclette entièrement équipée sur laquelle Flavien
Serrurier, de "La Gauloise", compte pour remporter la
course. Organisée par "Le Cycle", "La Voce Portiva
d'Italia" et le concours des grandes villes d'eaux, le Paris-San
Remo compte 1300 kilomètres d'une seule traite, avec arrêts à
volonté, contrôles fixes et primes. Le champion italien Orlando
Orlandi compte bien lui aussi mettre la main sur le titre.
Dans le plus grand
secret, Jules Auguste Duroc, petit artisan français et inventeur de
génie met la dernière main sur une invention révolutionnaire :
un tout nouveau modèle de bicyclette ! Pendant qu'il travaille
sur son invention, sa femme Delphine endosse les responsabilités
familiales et s'occupe à elle seule de la demeure. Jules englouti
l'intégralité des biens de la famille. Il se fait prêter de
l'argent par le mont de piété auquel il "confie" ses
biens mais est incapable ensuite de rembourser l'argent qui lui a été
prêté. Chaises, fusil de chasse, horloge, tableaux, miroirs et même
cage à oiseau disparaissent ainsi du décor familial.
La famille Duroc compte
sur l'oncle Lucien, champion de cyclisme. Mais alors que la
bicyclette de Jules est enfin terminée, voilà que l'on sonne à la
porte. Maître Charles Mulot,
huissier de justice vient prendre possession des quelques biens qu'il
reste aux Duroc, dont, la fameuse bicyclette. Refusant de laisser qui
que ce soit de mettre la main sur son invetion, Jules file par la
fenêtre et prend la fuite. Il se retrouve malgré lui au beau milieu
des coureurs participant à la course Paris-San Remo. C'est ainsi
qu'il demande à se faire engager afin d'échapper à Charles Mulot
qui va, alors, n'avoir de cesse de le rattraper, aidé par Delphine,
à bord d'un triporteur...
Tourné
en 1967 par Alex Joffé dans une région qu'il connaît bien
puisqu'il y possède une maison de campagne, Les Cracks est
une savoureuse comédie, légère et rafraîchissante. Bourvil,
Robert Hirsch et Monique Tarbès s'en donnent à cœur joie dans
cette course folle de Paris à San Remo (course cycliste imaginaire).
Comme dans toute bonne épreuve à vélo diffusées dans les médias
(et notamment la télévision), on prend un plaisir immense à
regarder défiler les paysages. Un décor qui, n'en doutons pas,
demeure aujourd'hui le témoignage d'une époque révolue où ne
semblaient avoir d'important que les vraies valeurs humaines. Le
courage, le respect de la nature, mais aussi, la fourberie et la
tricherie. A l'époque, on ne parle pas encore de dopage. Mais pour
tromper l'adversaire on sème sur son passage des clous afin que
crèvent les pneus de son vélo. On mélange au stand de
ravitaillement de fortes doses de somnifère aux cuves de
citronnades. Et parce qu'il est peut-être inavouable de mettre ces
agissements sur le dos des managers sportifs, on colle la
responsabilité de ces actes sur le dos de Charles Mulot. Un huissier
qu'endosse l'excellent Robert Hirsch qui campe un personnage rarement
antipathique, et au jeu mêlant malicieusement ceux de Tony Curtis
(pour la troublante ressemblance physique) et de Charlie Chaplin
(pour les pitreries et cette manière toute particulière qu'il a de
marcher ou de gesticuler).
Plus
encore que Bourvil, qui interprète le rôle de Duroc, c'est bien
Robert Hirsch qui fait le show. Lui et Monique Tarbès, actrice,
comédienne mais aussi, et cela on a tendance à l'oublier, l'un des
principaux personnages de la cultissime émission 1, Rue Sésame,
diffusée entre 1978 et 1982. Si le scénario est des plus classique
(une course-poursuite entre deux hommes en pleine épreuve sportive),
on s'amuse et on rit même beaucoup. D'abord devant les singeries de
Robert Hirsch, ensuite devant certaines grandes idées. Comme par
exemple la scène entre Bourvil et les deux gendarmes à la frontière
entre deux régions de France, "l'apocalyptique " scène
durant laquelle la presque totalité du peloton s'endort en chemin,
ou encore la scène du train sur le toit duquel Robert Hirsch s'en
donne à cœur joie, suivi de près par le triporteur conduit par
Monique Tarbès.
Les Cracks est
donc une excellente comédie qui a su conserver tout son charme
malgré les années. A voir et à revoir encore...
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