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lundi 18 mars 2013

Cuisine Et Dépendances de Philippe Muyl (1992)


Martine et Jacques invitent leur vieil ami Philippe à venir diner chez eux un samedi soir. Cet écrivain-journaliste à succès vit depuis dix ans avec Charlotte, également une amie de Martine et de Jacques, mais aussi de Georges qui vit depuis un certain chez ces derniers. C'est après avoir rencontré Philippe dans une galerie marchande d'un grand magasin que Martine a eut l'idée de l'inviter diner, eux qui ne se sont pas revus depuis dix ans. Fred, le frère de Martine est lui aussi convié, en compagnie de son amie Marylin.

Malheureusement, tout commence mal. Les invités arrivent avec deux heures de retard, arguant qu'un embouteillage les a empêché d'arriver à l'heure. Georges s'est gavé de pistaches en attendant l'apparition de Charlotte et Philippe, et reste imperturbablement ancré entre la cuisine et le balcon qui donne sur l'immeuble d'en face. Il fume cigarette sur cigarette pendant que Jacques tente désespérément de le convaincre de revenir dans le salon. Martine est surexcitée et ne sait plus où donner de la tête. Charlotte croise Georges dans la cuisine après que celui-ci l'ai copieusement ignorée à son arrivée. Fred est un joueur de poker invétéré qui joue des sommes d'argent folles mais qu'il n'a pas sur lui. Alors, pour rembourser ses dettes, il emprunte chaque fois à sa sœur et son beau-frère au point de leur devoir aujourd'hui 70 000 francs. Marylin est une jeune femme facile qu'il a croisé quatre jours plus tôt dans une boite de nuit. D'après Fred, ils sont devenus inséparables.

Martine et Jacques espèrent que la soirée sera parfaite. Georges s'en fiche et s'enfonce dans un pessimisme désespérant. Fred a le couteau sous la gorge et compte sur la générosité et la compréhension de Jacques pour se faire prêter à nouveau de l''argent. Charlotte, dévouée corps et âme à la carrière de Philippe suit patiemment la superficielle conversation de Martine, et assiste aux lamentations de Georges. Philippe ne décolle pas du salon et se laisse charmer par les formes séduisantes de Marylin...

Cuisine Et Dépendances est l'adaptation de la pièce éponyme écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, et mise en scène par Stephane Meldegg. Signé Philippe Muyl, le film s'articule autour d'une scène pratiquement unique puisque les dépendances du titre ne sont pratiquement pas exploitées. Ce qui n'empêche pas l'œuvre d'être une merveille d'un point de vue de l'interprétation et de l'écriture. La cuisine est donc le théâtre de conversations souvent houleuses entre conjoints et amis. Entre Georges (Jean-Pierre Bacri), écrivain raté qui envahit l'existence de sa sœur Martine (Zabou Breitman) qui, elle, rêve de le voir faire ses valises une bonne fois pour toute. Fred (Jean-Pierre Darroussin), frère immature qui perd son temps entre les de jeunes femmes inconsistantes et les parties de poker. Et Charlotte (Agnès Jaoui) qui sacrifie son existence au profit de celle, professionnelle, de Philippe avec lequel elle a choisi dix ans plus tôt de faire sa vie, laissant Georges sur le carreau. Quand à Jacques (Sam Karmann), il tente avec plus ou moins de bonheur de tempérer les humeurs de son épouse et les tracas de Fred. Une attitude qui cache peut-être davantage de lâcheté qu'un vrai désir d'aider son prochain. Bref, tout ce petit monde dévoile une facette monotone de son existence.
Sans même avoir jamais été mis en présence des personnages de Philippe et de Marylin, les seuls dialogues entre les autre protagonistes nous donnent une image assez précise de la personnalité de ces deux individues occultés visuellement dans le film. Pas à un seul moment nous n'aurons le plaisir (ou le malheur) de les rencontrer. Le personnage de Georges, outre le fait que l'idée de revoir un ancien ami devenu célèbre le révulse, montre très vite une propension au pessimisme. Quand au rejet qu'il cultive envers Philippe, il cache, bien au delà du dégout que lui inspire le succès de cet homme qu'il n'a pas revu depuis des années, une rancœur liée au choix de Charlotte de vivre avec ce dernier plutôt qu'avec Georges.

Sous le vernis des apparences, Martine et Jacques ont bien du mal à cacher la tristesse de leur quotidien. La première avide d'une vie sociale espère sans doute qu'au delà d'une simple soirée de retrouvailles percera l'espoir d'une existence nouvelle. Quand au second, le voilà amorphe devant les situations les plus délicates, au point de ne pas sembler parvenir à combattre ce qui certainement mettra en péril l'avenir de son couple.

Entre agacement (Zabou en maitresse de maison hystérique) et jubilation (Jean-Pierre Bacri en colocataire au tempérament noir et qui dénigre toute chance de parvenir au bonheur), Cuisine Et Dépendance est un catalogue rempli de scènes et de répliques savoureuses servies par des acteurs de talents mis en scène de manière sobre et aux mouvements de caméras savamment orchestrés.

1 commentaire:

  1. Acheté (je renouvelle ma DVDthèque) et revu hier. Contre toute attente, je dois avouer que la mise à l'écran de pièces de théâtre, quand elles sont de ce niveau (aussi : Le diner de cons, Le Père Noël est une ordure ou, des mêmes, Un air de famille) en tous cas, fonctionne parfaitement.

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