Une
jeune assistante sociale prénommée Rika se rend dans la demeure
d'une vielle femme sénile afin de s'en occuper. Alors qu'elle est en
train de passer l'aspirateur, Rika tombe sur une photo représentant
un homme, un enfant, ainsi qu'une troisième personne à laquelle on
a découpé le visage. La jeune femme entend de curieux bruits de
grattements. Intriguée, elle monte les escaliers et se retrouve nez
à nez avec un enfant enfermé dans un placard. Cet enfant, c'est
celui que Rika vient de voir sur la photo trouvé à l'étage du
dessous. Effrayée, elle descend les escaliers en courant et file
demander à Sashie, la vieille femme alitée, qui est le petit garçon
qui se trouve à l'étage. La vieille femme reste muette et c'est
alors qu'apparait une monstrueuse silhouette qui enveloppe Sashie.
Devant cette vision cauchemardesque, Rika s'évanouit.
Quelques
jours plus tôt, Hitomi, le fils de Sashie et sa compagne Kazumi sont
eux-mêmes témoins d'évènements étranges. La femme du jeune homme
semble être attaquée par un chat alors qu'elle se rend dans sa
chambre. Plus tard, et alors qu'il rentre du travail, Hitomi trouve
Kazumi allongée sur son lit et dans un état catatonique. Il sent
une présence mais ne trouve personne. Un instant plus tard, il
découvre le petit garçon caché derrière le lit de sa femme qui
meurt devant ses yeux. Une ombre plane au dessus de la tête de
Hitomi qui semble alors possédé par une entité.
Lorsque
sa sœur arrive beaucoup plus tard, elle trouve son frère dans les
escaliers, déboussolé, et tenant de curieux propos au sujet de sa
femme Kazumi. Il affirme en effet que celle-ci le trompe et, "qu'il
n'est pas son enfant". Chassée de la maison, la soeur de Hitomi
part se réfugier chez elle où elle est à son tour agressée par
une entité monstrueuse.
L'inspecteur
Toyama apparaît alors. Ce policier fut chargé d'enquêter quelques
années auparavant sur une sombre histoire de meurtres ayant eu lieu
dans la demeure de Sashie et dans laquelle un homme tua sa femme et
leur enfant...
A
l'origine réservé au marché vidéo, le film de Takashi Shimizu
connu un tel succès qu'il sortit en 2003 au cinéma poussé par
Kiyoshi Kurosawa et le scénariste de "Ringu" ("Ring")
Hiroshi Takahashi. Le film marche comme prévu et connait un
véritable engouement aux États-Unis, à tel point que les
américains rachètent les droits du film et proposent à Takashi
Shimizu de réaliser lui-même un remake de son propre film. Le
succès est tel que quatre autres films seront mis en chantier entre
2006 et 2009.
Le
film est construit comme une succession de sketches liés entre eux
par différents personnages. Contrairement à la majorité des films
basés sur le sujet des maisons hantées, le piège qui se referme
sur les victimes ne se concentre pas uniquement sur la demeure même,
lieu du drame initial, mais va jusqu'à les poursuivre bien au delà,
jusque dans l'habituel réconfort de leur propre maison. Le fantôme
japonais diffère d'un ectoplasme mais possède toutes les
caractéristiques d'un esprit éprit de vengeance. Il apparaît et
disparaît à volonté. Il ne porte pas de drap blanc sur lui mais sa
peau est d'une blancheur maladive. Il provoque des évènements
spontanés: lustre qui bouge, portes qui s'ouvrent et se ferment,
bruits provenant du grenier, etc...
Les
fantômes de "Ju-On" possèdent une stature effrayante.
Comme plusieurs de leurs comparses découverts dans d'autres œuvres
("Janghwa, Hongryeon"), il déambulent de façon grotesque,
comme désarticulés, et jouent de leur chevelure pour n'arborer
qu'un œil glauque et inquiétant. Si parfois l'histoire semble
confuse, on s'attache surtout à l'intervention de ces fantômes qui
nous sont présentés chaque fois de manière originale. A travers
une caméra de vidéo-surveillance, planqués sous un lit, derrière
une vitre opaque ou bien même démultipliés derrière une porte
d'ascenseur.
Ici
(et ailleurs), le cinéma asiatique nous prouve à travers toute une
série de films ("Ringu", "Honogurai Mizu No Soko
Kara", "Gin
Gwai")
qu'il n'a rien à envier aux cinémas américain et espagnol en
matière d'effroi.
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