Pour
cette troisième édition du Festival d'Avoriaz, c'est le cinéaste
franco-polonais Roman Polanski ("Répulsion", "Rosemary's
Baby") qui préside aux cotés d'illustres représentants du
septième art. On trouve parmi le jury d'aussi célèbres cinéastes
que Claude Chabrol ("Que La Bête Meurt", "Landru"),
Costa-Gavras ("Compartiment Tueurs", "L'Aveu"),
Édouard Molinaro ("Quand Passent Les Faisans", "Oscar")
ainsi que Roger Vadim ("Le Vice Et La Vertu", "Château
En Suède").
L'illustre
écrivain René Barjavel ("La Nuit Des Temps", "Le
Grand Secret"), Jean-Louis Bory ("L'Odeur De L'Herbe",
"Le Pied"), Pau Guimard ("Rue Du Havre", "Les
Choses De La Vie", adapté au cinéma par Claude Sautet en 1970)
et Françoise Sagan ("Bonjour Tristesse", adapté au cinéma
par Otto Preminger, "Des Bleus A L'Âme") font eux aussi
partie de l'aventure. On y croise également l'actrice Bernadette
Lafont ("Le Beau Serge", "L'Eau A La Bouche"),
L'auteur-compositeur-interprète Serge Gainsbourg ainsi que le
Sculpteur César, bien connu pour ses compressions.
Cette
année, dix films sont en compétition. "A cause D'Un
Assassinat", thriller de Alan J. Pakula, nous conduit jusqu'à
la Parallax Corporation, une société qui engage des tueurs et à
laquelle un journaliste va devoir faire face. "La Beladone De La
Tristesse" de Eiichi Yamamoto est un film d'animation pour
adultes qui appartient à la trilogie "Animerama". Le film
est une adaptation de "La Sorcière" de Jules Michelet. "Du
Sang Pour Dracula" de Paul Morrissey est interprété par Udo
Kier et Joe Dallesandro. A la différence des autres films sur le
thème du vampire, celui-ci nous est présenté comme malade. Le film
est indéniablement emprunt d'une atmosphère malsaine. Autre film
policier, "Enquête Dans L'impossible" de Frank Perry nous
conte l'histoire d'un homme se prétendant extra-lucide et prédisant
un meurtre dont la victime sera effectivement retrouvée morte.
"Flesh Gordon" de Michael Benveniste et Howerd Ziehm est
une parodie d'un superhéros bien connu qui mêle l'humour,
l'érotisme et le fantastique. Flesh Gordon est ici employé afin de
mettre fin à un rayon qui provoque un raz de marée de pulsions
sexuelles. Philippe Noiret et Jean-Louis Trintignant sont les
personnages principaux du film de Alain Robbe-Grillet "Le Jeu
Avec Le Feu" dans lequel une soit-disant maison de repos cache
en réalité une maison de plaisir où sévissent des maniaques
sexuels.
Outre
la propension du festival à proposer cette année là des films à
connotation érotique, certaines bandes proposent une véritable
plongée dans l'épouvante comme "Le Monstre Est Vivant" du
très particulier Larry Cohen. Sujet délicat qui voit un horrible
bébé tuer dès sa naissance tous ceux dont il croise la route. Le
chef-d'œuvre de Brian De Palma "Phantom Of The Paradise"
fait partie de la sélection. On se trouve là devant une œuvre qui
ne souffre d'aucune comparaison et qui vole à mille lieues au dessus
de ses concurrents. Le film nous conte la légende de Faust qui au
travers d'un musicien victime d'une producteur véreux et ayant vendu
son âme au diable, décide de se venger de lui et de se réapproprier
l'œuvre que ce dernier lui a volé. "Phase IV" de Saul
Bass et "Les Sept Vampires D'Or" de Roy Ward Baker font eux
aussi partie de la sélection.
Quatre
films sont hors compétition cette année-là. "La Bête"
de Walerian Borowczyk qui, malgré le nom de son réalisateur est un
film bien français. "Ghost Story" de Stephen Weeks. Trois
amis penetrent dans une vieille demeure. L'un d'eux est la victime
d'un événement particulièrement troublant. Il assiste à une scène
montrant les anciens propriétaires mort depuis un siècle. C'est
alors qu'une poupée démoniaque surgit. Érotisme encore avec "La
Messe Dorée" de Béni Montrésor qui nous conte un diner qui se
transforme en orgie. Et enfin "Le Silence du Dr. Evans" du
cinéaste polonais Boudimir Metalnikov.
Le
palmarès:
Le
grand prix de ce troisième festival est en toute logique remis à
Brian De Palma et à son extraordinaire "Phantom Of The
Paradise" qui mérite tous les éloges. Le film démontre tout
le savoir-faire du cinéaste en matière de mise en scène. Les
split-screen (procédé inventé par De Palma lui-même et permettant
de montrer sous différents angles et en temps réel une même scène)
sont ici sublimés. L'interprétation est superbe, la bande-son est
magnifique, et le rythme est enlevé. Quand à la scène finale, elle
est tout simplement explosive et renversante.
Le
prix spécial du Jury et remis à Larry Cohen et son très étrange
"Le Monstre Est Vivant". Quand au "deuxième prix",
il disparaît au profit d'un prix de la critique remporté en 1975
par Alan J. Pakula avec son "A Cause D'Un Assassinat"...
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