Albert
(Michel Galabru) est licencié de la boite d'informatique dans
laquelle il travaille. Inventeur de génie mais quelque peu perturbé,
il est remercié en raison d'une compression de personnel. Dès lors,
il n'a qu'une idée en tête: se venger. Habitant en compagnie de son
neveu Patrick et de sa compagne Lea, qu'il déteste par ailleurs
copieusement, il s'enferme dans une des chambres à l'étage de sa
petite maison de banlieue lorsque ceux-ci décident de prendre
quelques vacances. Avec pour unique distraction, un téléviseur, il
s'excite devant les speakerines et autres journalistes qui
l'énervent. Une nuit, il fait un curieux rêves. Semblant avoir
perdu la tête, Albert est obsédé par les programmes insipides
diffusés sur son petit écran de télé. Un jour, alors, que Patrick
et Léa rentrent de vacances, un camion vient livrer du matériel à
l'attention d'Albert.
Romain
(Richard Bohringer) est commissaire de police. Il a sur les bras une
sale affaire: Une speakerine est morte devant la caméra alors
qu'elle présentait le programme de la journée. Laure (Dominique
Lavanant) quand à elle est secrétaire d'état. Froide et objective,
elle suit à la trace commissaire dans ses fonctions. Un problème se
pose. Après vérification, aucune trace de projectile n'a été
découvert sur le lieu du crime. Le médecin légiste est lui-même
incapable de dire comment est morte la speakerine. Tout juste peut-il
affirmer qu'elle a un trou dans le ventre mais sans pouvoir préciser
de quelle manière cela est arrivé. Lorsque Romain se rend dans le
bureau de Laure afin de lui faire part de son rapport, il ne trouve
rien de mieux que de lui annoncer que la speakerine est morte de
cause naturelle. Ne sentant pas Laure se satisfaire de cette réponse,
Romain, non sans une pincée d'humour noir, lui explique que la
victime a sans doute été "agressée par un troupeau de
martiens en vacances rue cognacq jay".
Mais
grâce à un concours de circonstances, et alors qu'il parcourt le
rayon électroménager d'un magasin, Romain voit un enfant cibler les
téléviseurs à l'aide de son arme en plastique. Le commissaire
semble enfin comprendre de quelle manière le tueur s'en prend à ses
victimes. Décidé à stopper la série de meurtres, une batteries de
scientifiques est convoquée afin de trouver une solution. L'un
d'eux, un dénommé Samrat (Étienne Chicot), explique au commissaire
qu'il suffit d'utiliser les mêmes moyens que le tueur pour
l'éliminer...Produit et scénarisé par un Luc Besson alors en
pleine ascension ("Subway" et bientôt "Le Grand
Bleu"), Kamikaze est un film de Didier Grousset, cinéaste qui
œuvre majoritairement pour la télévision. On ne peut pas dire que
le cinéma fantastique français fit des vagues dans les années
quatre-vingt, ou peut-être pour les amateurs de pellicules Z.
Pourtant, quelques-uns d'entre eux ont semblent-ils pris le temps de
se bonifier et le film de Grousset semble faire partie de ceux-là.
Aux cotés du très curieux "Litan" de Jean-Pierre Mocky,
et du "Démon Dans L'Ile" de Francis Leroi, il en existe
d'autres que l'on aimerait pouvoir oublier tant leur mise en scène
et les faibles moyens qui leur furent alloués sont navrant
("Terminus" de Pierre William Glenn avec un Johnny Hallyday
particulièrement mauvais et "Le Lac Des Morts-Vivants" de
Jean Rollin, cinéaste spécialisé dans le cinéma fantastique qui
malgré la piètre qualité de ses films a son petit cercle
d'aficionados). Michel Galabru, que l'on avait principalement
l'habitude de croiser dans des comédies pas toujours d'excellente
réputation, campe ici ce tueur aigri qui en veut au monde entier. Il
porte sur les épaules ce petit film dans lequel on croise de
savoureux seconds rôles (Étienne Chicot et Dominique Lavanant en
tête). Richard Bohringer lui aussi apporte beaucoup à cette
histoire assez peu crédible à laquelle pourtant, on finit par
croire sans même se poser de questions devant les quelques
invraisemblances du script.
On
notera la présence de la petite Romane, la fille de Richard, alors
âgée de seulement treize ans et qui montre déjà une
prédisposition pour le métier d'actrice. Ainsi que la minuscule
apparition de Charles Gérard ("L'Aventure, C'Est L'Aventure"),
l'un des acteurs fétiche de Claude Lelouch. On notera également la
partition musicale signée Éric Serra, reconnaissable entre toutes.
"Kamikaze" n'est peut-être pas un chef-d'œuvre. Il ne
fait sans doute pas partie des grands classiques du cinéma français.
Il a juste le mérite d'exister et peut-être même avouons-le, celui
d'exciter certaines de nos pulsions. Car en réalité, qui n'a jamais
rêvé de pouvoir éliminer d'un simple clic de télécommande un
animateur, une présentatrice, ou encore un journaliste qui ne lui
convenait pas?
Ah là là ! Un film vu il y a bien longtemps et que j'avais vraiment apprécié. J'aimerais le revoir mais la crainte est de trouver qu'il a mal vieilli.
RépondreSupprimerD'après ce que tu dis, aujourd'hui encore il s'en sort plutôt bien.