Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

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samedi 22 mars 2025

Two Thousand Maniacs de Herschell Gordon Lewis (1964)


Deux jeune couples, ainsi qu'une jeune femme accompagnée d'un auto-stoppeur se retrouvent sur la route menant vers la petite ville de Pleasant Valley où doivent se dérouler des festivités célébrant un centenaire. Tous les six sont accueillis par le maire ainsi que les habitants de la ville qui sont au nombre de deux-mille. L'événement, organisé par les deux bouseux Lester et Rufe, Pleasant Valley n'attendait plus que l'arrivée de six personnes pour pouvoir commencer. D'abord réticents, certains des invités finissent par accepter de jouer le jeu durant les deux jours à venir, d'autant plus que le maire propose de leur offrir les mets les plus fins ainsi que les meilleures chambres de l’hôtel de Pleasant Valley.



Très vite, le couple formé par Bea et John Wells est séparé lorsqu'une certaine Betsy propose à John de la rencontrer hors de la chambre d’hôtel. Bea elle-même reçoit un coup de téléphone de la part de Harper, l'homme qui l'accueillit si gentiment lors de son arrivée un peu plus tôt dans la journée, et accepte de le voir en cachette de John. Le soir même doit avoir lieu un barbecue inaugurant les festivités doit avoir lieu. Réunissant tous les habitants de Pleasant Valley, le maire ainsi que Lester, Rufe et avec la complicité de Harper, attirent Bea dans un piège. Tuée froidement à coups de hache, la jeune femme se retrouve alors plus tard embrochée et cuite au dessus d'un brasier en présence des villageois hilares et de ses amis qui ne se doutent pas de ce qui est en train de cuire devant eux. John, assommé par l'alcool, est plus préoccupé par la présence de la jeune et jolie Betsy que par la disparition de son épouse. Ce qui n'est pas le cas de leurs amis David et Berverly Wells qui se posent des questions et sont alors invités par le maire à aller se coucher à l’hôtel.



Troublés par le comportement étrange des habitants de Pleasant Valley, Terry et Tom, les deux autres invités décident de mener leur enquête concernant ce curieux centenaire dont ils doivent être les principaux protagonistes. Et ce qu'ils découvrent n'a rien de rassurant. Cent ans plus tôt, alors que la guerre de sécession faisait rage, le village de Pleasant valley aurait été le théâtre d'un massacre perpétré par des nordistes qui n'aurait fait aucun survivant. Tom et Terry imaginent alors que leur présence et celle des quatre autres invités n'aurait d'autre but que la vengeance des descendants de ceux qui furent massacrés un siècle plus tôt...



Dans l'histoire du cinéma gore, Two Thousand Maniacs a une place de choix puisqu'il s'agit du deuxième film du genre à avoir été réalisé par Herschell Gordon Lewis, juste derrière son Blood Feast. Malgré la légende qui auréole l'oeuvre du cinéaste, i faut reconnaître qu'avec les années, Two Thousand Maniacs a pris un sacrés coup de vieux. D'autant plus qu'à l'origine, le film est nanti d'un budget plutôt mince ce qui fait de lui une œuvre relativement médiocre qu'il sera tout de même intéressant de voir au moins une fois ne serait-ce que pour l'impact qu'il à pu avoir sur le cinéma d'horreur en général et ce tout nouveau genre qui alors sera appelé le gore en particulier.



Il ne faut certainement pas s'attendre à des miracles concernant l'interprétation puisqu'une très grande majorité des rôles a été confiée à des amateurs. Et cela se ressent presque à chaque plan, d'autant plus qu'Herschell Gordon Lewis ne semble pas s'être donné la peine d'avoir retourné les plans ratés. L'histoire, bien qu'originale, tourne assez vite en rond puisque l'on devine assez vite ce qui attend nos héros. Le scénario d'ailleurs, et c'est bien dommage, précède l'attente du spectateur et délivre par la voie des principaux intervenants, les scènes qui vont suivre avant même qu'elles aient eues lieu. Ce qui plombe évidemment tout idée de suspens. Comme si le spectateur lambda de l'époque était bien trop stupide pour comprendre de lui-même ce qui lui est projeté.



Concernant les effets-spéciaux, on se retrouve devant une pellicule datant de 1964. Il ne faut donc pas s'attendre à des miracles. A Part quelques membres arrachés, c'est le désert. On devine assez vite l'origine de ces derniers et la méthode employée pour nous faire croire à ces quelques scènes macabres particulièrement fauchées. Rares et dispersées dans une œuvre plutôt mollassonne, elles n'ont aujourd'hui plus l'impact qu'elles devaient avoir sur le public d'alors. Two Thousand Maniacs paraitra sans doute totalement largué auprès des plus jeunes mais permettra aux plus curieux de se faire une idée sur ce à quoi ressemblait le gore à ses débuts.

vendredi 21 mars 2025

The Palace de Roman Polanski (2023) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Au delà du plan strictement réservé à la polémique consistant à systématiquement dénigrer un artiste et son œuvre sur le simple prétexte que sa vie personnelle est entachée par une ou plusieurs controverses, que vaut objectivement le dernier long-métrage du réalisateur, scénariste, producteur et interprète franco-polonais, Roman Polanski ? Séparant l'homme de l'artiste et connaissant mieux le second que le premier, c'est en toute décontraction et sans un seul instant d'hésitation que j'ose prétendre que The Palace est sans doute son film le moins convainquant. De part le cynisme qui emporte le septième art à travers des œuvres boursouflées par un désir de capitaliser sur les dérives de notre société, l'auteur appose ainsi sa marque à travers un dernier effort totalement dépassé, qui sous l'insigne patronyme rappelant l'éponyme série française créée par Jean-Michel Ribes à la fin des années quatre-vingt se permet de lui être infiniment inférieur. Rejoignant les critiques de professionnels tous moins tendres les uns que les autres avec ce cinéaste qui souvent su élever la plupart de ses longs-métrages au rang de chefs-d’œuvre, Roman Polanski revenait voilà deux ans en arrière avec un projet casse gueule dont la simple place que prennent les événements à la toute fin du siècle dernier le condamnent à n'être rien de plus qu'un ersatz démodé de tout ce que la comédie mondiale à de plus insolent à proposer. Anachroniquement pittoresque, aussi plaisant à suivre qu'une présentation d'entreprise en PowerPoint tout en ayant l'ambition de réunir un casting international, The Palace coche toutes les cases de la comédie ratée. Le divertissement est on ne peut plus gênant et les rires aussi rares que l'eau sur le continent africain ! Comme l'indique le titre, le film se déroule dans un luxueux palace situé dans les Alpes Suisses où le directeur Hansueli Kopf (l'acteur allemand Oliver Masucci) doit gérer de richissimes et excentriques clients dont les désirs sont généralement surprenants ! Sur la base d'un budget de dix-sept millions de dollars, l'auteur du Bal des vampires, du Locataire, de Lune de fiel, du Pianiste ou encore de J'accuse signe une œuvre relativement pauvre en situations comiques.


Désespérant le public de ne jamais fournir à certains de ses personnages matière à créer l'empathie, le réalisateur façonne aux côtés de l'acteur, peintre et cinéaste polonais Jerzy Skolimowski une galerie de personnages prodigieusement caricaturaux. Une cours des miracles où la française Fanny Ardant incarne la Comtesse Constance Rose Marie de La Valle, laquelle voue une véritable passion pour son minuscule roquet qu'elle nourrit de caviar. Où Mickey Rourke interprète Bill Crush, un faux milliardaire qui attend avec impatience la fin du monde pour selon lui, renflouer ses caisses. Acteur aux nombreuses interventions de chirurgie esthétique qui n'est depuis longtemps plus que l'ombre de lui-même et qui dans le cas de The Palace les quelques personnages secondaires féminins venus agrandir les rangs de cette atroce galerie de Freaks dont la fortune se lit sur chaque trait de leur visage. L'on a droit au couple formé par les britanniques John Cleese et Browny James. Lui incarne le très riche Arthur William Dallas III et elle, sa pantagruélique épouse Magnolia. Viennent rejoindre au sein du casting l'acteur portugais Joaquim de Almeida dans le rôle du chirurgien Lima ainsi qu'un groupe de russes rapidement rejoints par un ambassadeur incarné par Ilia Volok. L'on aurait pu se satisfaire de cette galerie de portraits hauts en couleurs si seulement réalisateur et scénariste s'étaient donnés la peine de donner du corps à leurs personnages qui plus que d'être étoffés participent tous davantage à une succession de scénettes dont beaucoup parmi elles n'élargissent pas davantage l'appréciation que l'on peut avoir dès le départ des uns et des autres. L'annonce retransmise en direct de la démission du président russe Boris Elstine au soir du 31 décembre 1999 n'ayant par exemple absolument aucune conséquence sur l'évolution du récit. The Palace est en fait un projet bâclé, sans envergure autre que de situer l'action au Gstaad Palace niché sur les hauteurs de la ville éponyme alors que le décor est enneigé. Le dernier long-métrage du cinéaste franco-polonais et au mieux, une mauvaise comédie et au pire, un calvaire malgré sa durée peu exorbitante de cent minutes. Bref, une très grosse déception...

 

jeudi 20 mars 2025

Grafted de Sasha Rainbow (2024) -★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Premier long-métrage réalisé par Sasha Rainbow et écrit par Lee Murray, Hweiling Ow et Mia Maramara, Grafted fait étrangement écho à The Substance de la française Coralie Fargeat. Dans un cas comme dans l'autre, la recherche de la beauté mène à une troublante dérive s'inscrivant dans le genre Body Horror cher au réalisateur canadien, David Cronenberg. Un courant du cinéma horrifique qui désormais prolifère comme une bactérie, s'attaquant aux organismes de ses principaux protagonistes quand ceux-ci ne se rendent tout simplement pas coupables de faits monstrueux parmi leur entourage. Bien qu'ayant été auréolé du Prix du Scénario au Festival de Cannes en 2024 ou de la Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie pour Demi Moore aux Golden Globes 2025, The Substance était d'une telle absurdité doublée, triplée, voire même quadruplée d'incohérences scénaristiques que le film pu être perçu comme une authentique déception. Ceux qui n'apprécièrent donc pas le film malgré les performances de Demi Moore et de Margaret Qualley ou même celle de Dennis Quaid pouvaient donc se retourner vers Grafted. Une œuvre demeurée dans l'ombre, sans doute à cause de sa production et sa distribution bien trop proches de celle de The Substance. D'autant plus qu'après avoir découvert ce dernier, il n'est pas certain que la totalité des spectateurs aient eu l'envie pressente de plonger aussi rapidement dans ce même type d'univers. Tandis qu'Elisabeth Sparkle (Demi Moore) tentait de retrouver une seconde jeunesse par un procédé scientifiquement mais aussi et surtout physiologiquement et psychologiquement invraisemblable, le problème de Wei n'est pas tant de conserver sa jeunesse puisqu'elle n'est encore qu'une adolescente que de poursuivre les travaux de son génie de père malheureusement décédé afin de se débarrasser à son tour d'une maladie congénitale qui atteint depuis sa naissance une partie de son visage. Grafted démarre par une séquence d'introduction plutôt hard lors de laquelle le père de l'héroïne alors en pleines recherches s'injecte une solution de son invention qui doit permettre aux cellules de la peau de se régénérer. Un sérum dont l'action est si remarquable qu'elle ne fait pas que s'attaquer aux cellules malades mais condamne l'homme à mourir dans d'abominables circonstances. Une séquence bien gore qui précède donc le passage à l'adolescence de Wei (excellente Joyena Sun) qui désormais part s'installer chez sa tante qui l'accueille très généreusement.


Contrairement à sa cousine Angela (Jess Hong) qui très vite prend la jeune fille en grippe. Tout comme sa meilleure ami Eve (Eden Hart) qui évite autant qu'elle le peut tout contact avec cette étrangère au comportement décidément très curieux. L'intégration est d'ailleurs au centre du récit même si le thème est évoqué sous l'une de ses formes les plus délicates à aborder : celle de la culture ! Grafted ne déroge pas aux règles du Body Horror, genre dans lequel le ratio drame/horreur est en général calculé pour que tous s'y retrouvent. Mais les amateurs de films gore risquent de ne pas en avoir tout à fait pour leur argent puisque le long-métrage de Sasha Rainbow reste relativement timide malgré la promesse offerte par la séquence d'introduction de tâcher l'écran blanc de nos téléviseurs aussi sûrement que les spécialistes habituels du genre. Et à dire vrai, en la matière, l'emploi d'effets-spéciaux conçus par Casey Belsham et Dean Clarke est assez rare et surtout, relativement redondant dans la manière qu'ont les deux spécialistes à aborder l'horreur corporelle. De ce point de vue là, The Substance remporte la victoire haut la main. Et même si l'on n'apprécie pas spécialement le dernier film de la réalisatrice française, il est fort peu probable que Grafted obtienne davantage de faveurs de la part de ses détracteurs. D'une durée pourtant raisonnable n'excédant pas les quatre-vingt seize minutes, le long-métrage de Sasha Rainbow s'avère parfois neurasthénique. Pourtant, le film n'est pas avare en idées originales, parmi lesquelles, la réalisatrice et ses scénaristes créent un nouveau concept de Body Snatching permettant à l'héroïne de changer d'apparence grâce à des greffes de peaux agrémentées d'une injection procédant des recherches poursuivies par Wei à la mort de son père. Autre idée sur laquelle semble reposer le récit : une sorte d'exo-cannibalisme reposant sur ce même concept d'appropriation de cellules humaines non plus ingurgitées avant d'être digérées mais fusionnant directement à même la peau de Wei. Le résultat vaut par ailleurs son pesant d'or : Jess Hong et Eden Hart qui jusque là n'incarnaient respectivement que les personnages d'Angela et Eve vont se voir contraintes d'adopter le comportement de Wei qu'incarnait jusque là Joyena Sun. Prouvant ainsi le talent de l'une et de l'autre des interprètes dans la capacité qui est la leur de se fondre dans divers personnages. Malheureusement, sorti de cette simple observation, il est un fait que Grafted ne remplit par vraiment l'objectif que l'on attendait de lui. Le film n'est pas l'objet traumatisant que la bande-annonce promettait. Noyé parmi des dizaines d'autres exemples de Body Horror, le film de Sasha Rainbow fait malheureusement partie des maillons faibles...

 

mercredi 19 mars 2025

Mon homme de Bertrand Blier (1996) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

J'ai beau être en admiration devant l’œuvre du cinéaste français Bertrand Blier et avoir été aussi bouleversé par sa disparition en janvier dernier que par celle du réalisateur américain David Lynch survenue quelques jours avant lui, il est des films qui passent moins bien le cap de l'émerveillement. Ce n'est d'ailleurs qu'en me remémorant la ''répétition générale'' du Bruit des glaçons que je n'avais pas supporté autrement que par petits bouts avant d'adhérer finalement au concept que je me suis promis d'essayer à nouveau de me plonger dans l'univers des personnages de Mon homme. Une œuvre presque entièrement à la gloire des femmes et de SA femme Anouk Grinberg. Celle qui donna à Bertrand Blier un fils à l'époque où ils vécurent ensemble. De leur union naquit Léonard mais aussi trois longs-métrages. Trois œuvres qui laissèrent sur le carreau certains critiques et firent l'admiration des autres. Du moins pour l'excellent Merci la vie qui, s'il n'est pas le meilleur film de son auteur demeure sans doute l'un des plus tentaculaires dans sa mise en scène et son écriture. Là, Anouk Grinberg y incarnait la jeune Joëlle, causant chez les spectateurs des sensations inédites et presque honteuses vu l'âge que semblait vouloir donner à l'une des héroïnes le cinéaste. Sa voix de petite fille, l'actrice la perpétuera deux ans plus tard, en 1993 avec Un, deux, trois, soleil. Œuvre sans doute mineure chez Bertrand Blier mais qu'on lui pardonnera puisque après cela, il reviendra donc avec Mon homme. Recouvrant ainsi la mémoire des plus anciens souvenirs des cinéphiles qui le découvrirent au moment où sortaient successivement en 1974 et 1976 Les valseuses et Calmos (qui se souvient réellement avoir découvert en 1967 le pourtant génial Si j'étais un espion?), Mon homme est comme souvent chez le réalisateur, scénariste et écrivain français l'occasion de plonger ses protagonistes dans un univers teinté de surréalisme. Un concept pas toujours évident à accueillir dans un foyer lorsque l'on n'est pas habitué au style ''Blier''. Regards face caméra qui interrogent le spectateur, le font complice et même voyeur d'une aventure dont le schéma d'hommage à la Femme n'est pas toujours évident. Un film dans la lignée des plus anciens films de leur auteur qui, il est vrai, sent parfois la naphtaline à force de redondance, de gimmicks, de tics répétés à profusion et ne semble s'adresser qu'à un cercle très restreint de fans ! Anouk Grinberg incarne Marie, jeune prostituée autonome qui vit dans au dernier étage d'un appartement qui accueille chez elle Jeannot. Un clochard qu'elle trouve endormi dans l'entrée de son immeuble et auquel elle propose un repas avant de l'inviter à dormir chez elle, bien au chaud devant un radiateur brûlant. Marie aime l'argent et le sexe. Maris aime aussi les gens dans leur globalité. Succédant à une valse de passes qui voient des acteurs aussi divers que Jacques François, Michel Galabru, Jacques Gamblin ou encore Mathieu Kassovitz monter les six étages menant à l'appartement de la jeune femme pour trouver leur plaisir entre ses bras, Gérard Lanvin débarque vêtu d'oripeaux que l'on devine malodorants mais dont les effluves, cependant, ne semble pas incommoder Marie.


Mon homme fait écho au cultissime Tenue de soirée qu'avait déjà réalisé Bertrand Blier une décennie plus tôt, en 1986. Axant ici le récit autour de deux principaux personnages avant qu'un troisième en la personne de Sanguine (excellente Valeria Bruni Tedeschi) ne vienne s'y rattacher, le film explore les différentes possibilités d'un couple tout en penchant comme à son habitude vers la luxure et l'ascendance de l'homme sur la femme. Drôle d'hommage à la gente féminine diront alors certains. Surtout lors de l’hilarante séance de baffes durant laquelle Jeannot explique à Marie qu'il faut savoir esquiver les gifles. Une séquence très amusante qui préfigure la suite du récit où la cloche une fois rasée, parfumée et apprêtée va prendre de l'assurance et devenir le maquereau de Marie sur demande express de celle-ci !!! Amour, passion, violence et avarice se mêlent dans une histoire passionnée et parfois passionnante entre des individus qui tous n'ont pas forcément le même but. Si Anouk Grinberg se met littéralement à nue, sans la moindre pudeur en faisant ainsi preuve d'un véritable courage et d'une détermination certaine pour son compagnon Bertrand Blier, Valeria Bruni Tedeschi est touchante, fragile, amoureuse, sacrifiant jusqu'à sa pudeur et ses principes pour les beaux yeux d'un Gérard Lanvin toujours plus avide d'argent. Résurgence d'un passé de proxénète dont la fin de carrière tragique le condamna à vivre dans la rue ou nouvel et véritable appétit pour l'argent ? En intercalant le récit de séquences d'interrogatoire trop rares puisque jubilatoires, Bertrand Blier semble nous parler au présent mais aussi au passé. Et pas simplement par le truchement de personnages secondaires dont on regrette la courte présence à l'écran (Sabine Azéma, blaffarde en Bérangère rappelle curieusement Jeanne Moreau en Jeanne Pirolle dans les Valseuses tout en inversant leur point de vue respectif) mais parce que certains actes se présentant comme étant actuels semblent être le reflet d'un passé peu glorieux. Sans être un grand Blier, Mon homme reste une œuvre qui parfois marque d'une empreinte indélébile le spectateur. Le cinéaste offrant ainsi quelques séquences dont la beauté est irréfutable. Filmant les corps, leurs entrelacements et la sensualité de l'acte sexuel avec une force émotionnelle rare. Il faut voir en effet Gérard Lanvin chevaucher Anouk Grinberg sur fond de Beatus Vir op. 38 de Henryk Mikolaj Górecki et ainsi nous bouleverser pour enfin se convaincre que Bertrand Blier n'était pas qu'un sale garnement, provocateur et irrévérencieux. Des décennies après le misogyne Calmos, le réalisateur rendait effectivement un bel hommage à toutes celles qui nous accompagnent dans la vie. Certes, à sa manière faussement maladroite, mais qui aujourd'hui, et depuis sa disparition, oserait encore lui en vouloir... ?

 

Challenger de Varante Soudjian (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Depuis qu'il s'est lancé dans la réalisation de longs-métrages après avoir mis en scène plusieurs courts et épisodes de séries télévisées, le franco-arménien Varante Soudjian à réalisé quatre films. Quatre comédies auxquelles le réalisateur a offert à chaque fois l'un des principaux rôles à l'humoriste et comédien français d'origine russe, Alban Ivanov. Des œuvres pas inintéressantes au vu du marasme qui touche le cinéma français dès lors que ses auteurs investissent les salles sur le ton de l'humour. Pas ou peu de comédies qui valent vraiment le détour et dont Varante Soudjian s'affranchit parfois des règlements. Avec Challenger, le voilà qui signe sans doute son meilleur film car quoi qu'en disent celles et ceux qui pensent que son dernier effort n'est qu'un ersatz raté de Rocky, le long-métrage vaut bien mieux que les quelques critiques négatives qu'il a dû subir ! La comparaison entre la dernière comédie du cinéaste hexagonal avec le premier volet de la franchise outre-atlantique réalisé en 1976 par John G. Avildsen avec Sylvester Stallone en vedette semble par contre inévitable. Mêmes origines modestes de part et d'autre des héros des deux œuvres. Même soif de réussite malgré une ''carrière'' dans la boxe qui n'est vraiment pas au beau fixe. Mais ce qui tend à réunir Challenger et Rocky dans un même élan est ce qui va suivre. Permettre d'un côté à un jeune boxeur français de s'élever au delà de son simple statut d'encaisseur quand de l'autre côté de l'Atlantique, le boxeur Apollo Creed (Carl Weather) offrira à un outsider (Sylvester Stallone dans le rôle de Rocky Balboa) la possibilité de se faire connaître. Tout diffère ensuite dans l'approche de l'un et de l'autre. Rocky demeurera dans les clous du drame social tandis que Challenger permettra à son auteur de creuser un peu plus loin dans le genre qui le fit connaître, la comédie ! C'est ainsi qu'Alban Ivanov apparaît dans le rôle de Luka Sanchez dont la principale ''qualité'' est de savoir encaisser les coups. Sa manageuse Stéphanie (Audrey Pirault) ne lui a jusqu'à maintenant permis de ne combattre que lors de matchs perdus d'avance. Mais lorsque l'opportunité d'affronter le très prometteur Freddy (Alexandre Antonio) lui est acquise, rien ne va se passer comme prévu. Alors qu'il s'apprête une fois encore à servir de punching-ball face à celui qui doit bientôt combattre le champion d'Europe de boxe Joshua Camara (Jonas Dinal), très énervé par les provocations incessantes de Freddy lors du combat qui l'oppose à Luka, ce dernier s'énerve et le met K.O d'un uppercut !


Ce boxeur que personne ne connaît encore devient la coqueluche du public dès lors que la vidéo du match est diffusée sur les réseaux. Tandis que l'avenir de Freddy semble compromis après qu'il ait été contrôlé positif aux stupéfiants, piégé par une station de télévision, Lukas se voit désormais contraint d'affronter Joshua Camara, qui en plus de trente combats n'en a jamais perdu aucun... Pour le personnage incarné par Alban Ivanov, il ne s'agira pas d'un combat pour le titre européen mais simplement de tenir trois round. Ce qui, déjà, semble être irréalisable face à un champion qui a toujours mis ses adversaires à terre bien avant la fin des combats. Dans le rôle de Stéphanie, Audrey Pirault trouve là un moyen de faire beaucoup d'argent pour elle et son poulain. Accepter le combat, profiter des sponsors et de la publicité et s'échapper avec Lukas avant le combat. Un concept de base sommaire auquel Varante Soudjian ajoute l'intéressant ''héritage'' personnel et affectif de l'outsider dont le père, lui aussi boxeur, dû abandonner un combat face à l'ancien champion Reda Roussel (Moussa Maaskri). Vivant reclus dans la nature, ce dernier va devenir le nouvel entraîneur de Lukas afin de le préparer au combat qui l'attend face au champion d'Europe. La rencontre entre les deux hommes semble tout d'abord évoquer celle de Jean-Claude Van Damme et Dennis Chan dans les rôles respectifs de Kurt Sloane et Xian Chow dans Kickboxer Mark DiSalle et David Worth mais ce que l'on s'attend être la version parodique de l'entraînement du jeune karatéka américain entraîné par le spécialiste du Muay-thaï restera lettre morte. Bien que Challenger soit une pure comédie sportive, le réalisateur franco-arménien diffuse avec un certain cynisme différents messages. Comme l'éventualité des combats truqués ou le jeu des influenceurs dont la sensibilité s'évalue au nombre de followers plus qu'au contact des vedettes (le mépris dont est victime Lukas invité en boite de nuit pour sa seule image est parfois franchement gênant). En ce sens, Challenger réussit le pari de mêler des éléments empruntés à la fameuse saga Rocky à un contexte social et culturel très contemporain. Et tout ça sur le ton de l'humour.Bref, Varante Soudjian signe là une comédie française très drôle, parfois touchante, autour du duo formé par Alban Ivanov et Audrey Pirault. Sans oublier l'excellent trio de bras cassés Freddy, Jacquet et surtout Moreno incarnés par Alexandre Antonio, Soso Maness et le toujours aussi inénarrable David Salles...

 

mardi 18 mars 2025

A toute allure de Lucas Bernard (2024) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Le président honoraire du musée du Louvre Pierre Rosenberg disait : ''Il faut voir le maximum d’œuvres et prendre son temps pour les regarder, un peu comme l’œnologue goûte le vin.'' Pas de bol, j'aime pas le vin ! Une bonne bière suffisant à me combler de joie après une dure journée de labeur dans notre petit paradis terrestre qu'est notre Jardin aux Succulentes, j'ai quand même choisi de laisser sa chance au dernier long-métrage de Lucas Bernard. Parce que je n'étais pas seul devant l'écran et que je n'allais pas immédiatement imposer mon point de vue à ma compagne après seulement quinze minutes de projection, mais aussi parce qu'il ne faut pas toujours se fier à sa première impression. Qui fut ? Ben... que le film avait quand même l'air d'être une belle grosse merde ! Pour paraphraser la citation de Laurent Outang ''L'indifférence, c'est le contraire de la différence'' mais aussi pour avoir l'air moins bête et sans doute pour paraître moins rigide que je ne le suis auprès de celle qui partage ma vie, j'ai donc choisi de ronger mon frein. D'autant plus que le film ne dura que quatre-vingt cinq minutes. C'est quand même pas la fin du monde, hein ? Surtout, si en comparaison, il avait dû nous falloir choisir durant des plombes une autre option que A toute allure. Rarement déçus par Pio Marmaï ou par José Garcia, c'est bien plus en raison de leur présence à l'image que pour le sujet invoqué que nous avons donc visionné le film de Lucas Bernard. Et moins pour l'éventualité d'assister à une comédie... romantique ! Aussi fantaisiste qu'elle puisse être. Et en matière de cocasserie, justement, le film en est perclus. Au point que l'indigestion allait me semblait-il, se pointer après seulement quelques dizaines de minutes. Celles qui en général servent à présenter les personnages et le lieu de l'action. La folie des personnages et des dialogues aidant, la bluette entre Marco Mariani (Pio Marmaï, donc) et Marianne (l'actrice franco-malienne Eye Haïdara) est à l'aune de l'incongruité d'un récit dans lequel les personnages dans leur ensemble sont plongés. Alors, que l'on y croit fermement ou pas, la pilule de cette étrange relation qui se noue entre les deux protagonistes passe crème.


Le coup de foudre entre ces deux là va amener le premier, chef de cabine d'une compagnie aérienne, à se faire involontairement enfermer à bord du sous-marin nucléaire Le Fringant (en réalité, l'escorteur d'escadre de la Marine nationale, Maillé-Brézé). Embarqué comme passager clandestin dans un bâtiment aux commandes duquel le capitaine de frégate Benazech (José Garcia) en est le commandant, Marco va jouir de la complicité de l'un des officiers (Victor Potecorvo dans le rôle de Fred) et se retrouver à faire la cuisine pour l'équipage aux côtés du très grincheux Gueguen (Frédéric Maranber). Une comédie romantique en huis-clos glorifiant à sa manière très particulière la Marine Nationale lors des fêtes de fin d'année. A toute allure oppose un Marco habitué des conquêtes féminines à une officière engoncée dans ses principes et qui ne s'en laisse pas compter devant ce séducteur un peu trop entreprenant. Plutôt laborieux lors d'un premier quart poussif et théâtral, il faut surtout se faire à l'idée que l'approche de Lucas Bernard (également à l'écriture) n'est pas inscrite dans le marbre d'une écriture ordinaire. Une œuvre absurde mais non dénué de quelques envolées qui laisse songeur vis à vis de ce qu'aurait pu donner le film si seulement Lucas Bernard avait su maintenir le cap de bout en bout. Car à vrai dire, le film repose davantage sur la relation entre les personnages et la spontanéité de leurs interprètes respectifs que sur les dialogues qui malheureusement ne sont pas toujours au top ! D'où ces émotions, diverses, qui nous traversent. Entre l'impression de nous être fait enfumés par un artiste qui se croyait pouvoir jouer dans le même registre qu'un Bruno Podalydès et le sentiment d'avoir bien fait, finalement, d'être allés à terme d'une comédie loufoque, volontairement surjouée et parfois bénie des dieux par la seule présence de José Garcia qui en capitaine de frégate nous régale de ses anecdotes autant qu'il exaspère son équipage. Par contre, si vous vous attendiez à ce qu'il s'agisse d'une parfaite émulsion entre comédie romantique et film d'aventures, vous en serez pour vos frais. Est-ce parce que le ton ne s'y prête pas vraiment ou parce que la facticité de certains environnements échappe à toute crédibilité, mais côté voyage et sensations fortes, A toute allure demeure en ce point très précis, malheureusement lettre morte...

 

lundi 17 mars 2025

On fait quoi maintenant ? de Lucien Jean-Baptiste (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Le truc avec ce genre de comédies françaises, c'est que l'on sait généralement très exactement à quoi s'attendre. Alors que nous hésitions entre le dernier long-métrage de Lucien Jean-Baptiste et À toute allure de Lucas Bernard, un problème de lecture ayant condamné ce dernier à un report, c'est donc sur On fait quoi maintenant ? que nous avons finalement jeté notre dévolu. Après avoir multiplié les rôles au cinéma et à la télévision où il incarna notamment le psychanalyste Franck Marchand dans la série Caméra café, Lucien Jean-Baptiste est passé pour la première fois derrière l'objectif en 2009 avec La première étoile. Première intervention en tant que réalisateur et première comédie pour un artiste qui au fil de cette toute nouvelle carrière ne fera qu'empiler les œuvres très légères et foncièrement dispensables. Statut auquel n'échappe donc pas On fait quoi maintenant ? qui comme les précédentes souffre d'une écriture trop légère ainsi que d'une mise en scène et une interprétation bien trop lisses pour véritablement marquer les esprits. Comme d'autres avant lui, Lucien Jean-Baptiste raccorde au ton humoristique de sa nouvelle comédie des thématiques sociales comme la reconquête du marché du travail, le retour à la vie active après des années de dépression et celui d'une ancienne star de la télévision que tout le monde ou presque a oublié depuis sa disparition des écrans radars. Le réalisateur et les trois scénaristes avec lesquels il a planché sur le script auraient pu se contenter de réunir ces trois profils en une seule et même personne mais les quatre hommes en ont décidé autrement en partageant les rôles autour de Lucien Jean-Baptiste lui-même, Isabelle Nanty ainsi que Gérard Darmon. Le premier est licencié après des années de bons et loyaux services. La seconde est cloîtrée chez elle et sous médicaments anti-dépresseurs depuis que son compagnon l'a quittée. Quant au dernier, il fut le célèbre animateur d'une émission intitulée Juste une question et qui depuis connaît des graves soucis d'argent et espère convaincre son père avec lequel il entretient des rapports difficiles d'accepter de revendre le manoir familial. Problème : parmi les trois scénaristes l'on retrouve Christophe Dutheron, lequel a lui-même écrit et mis en scène les deux volets des Vieux fourneaux ainsi que Fêlés l'année dernière.


Et comment dire.... Si ce dernier est encore tout à fait supportable, son ''diptyque'' mettant en scène Pierre Richard, Eddy Mitchell et Roland Giraud sembla donner une idée assez précise de ce que doit être une fin de vie en Ehpad ! Pas drôles, déprimants de désuétude, ennuyeux, Les vieux fourneaux 1 & 2 rejoignirent d'emblée la catastrophique carrière de réalisatrice de Michèle Laroque ! On supposera donc que sa participation au dernier long-métrage de Lucien Jean-Baptiste ne pouvait avoir comme conséquence qu'une œuvre molle et totalement désengagée au niveau de l'humour. C'est vrai, et ce, durant les deux premiers tiers qui confinent à la naïveté. Une écriture sinon indigente, du moins très scolaire. Une vision has-been de l'humour à la française durant laquelle certaines séquences enfoncent le clou à travers ce que l'on devine être la ''Dutheron's Touch''. Le meilleur exemple demeurant sans doute ce passage très gênant et totalement ringard montrant Jean-Pierre Savarin (Gérard Darmon) au temps de sa gloire, lorsqu'il animait son émission dans un décor et une esthétiques générale glauquissimes !!! Isabelle Nanty est fidèle à son jeu d'actrice et hystérise parfois le personnage de Véronique qu'elle incarne. Ça fait parfois sourire mais reste insuffisant pour que l'on s'attache véritablement à son personnage. Quant à Lucien Jean-Baptiste, il ne s'en sort pas trop mal même si là encore, il ne risque pas de remporter un premier prix de ''L'Actors Studio''. Est notamment invitée aux festivités, Zabou Breitman. Elle y interprète le rôle de Chachou, l'épouse d'Alain qu'incarne donc Lucien Jean-Baptiste. C'est sans doute elle qui s'en sort le mieux en abordant son personnage sous un angle plus sérieux que ses partenaires. Si On fait quoi maintenant ? apparaît souvent comme étant tout à fait superficiel, on finit pourtant par s'habituer aux personnages et à les trouver parfois touchants (comme lors de cette scène durant laquelle Jean-Pierre rend visite à son père alors que celui-ci est en train de mourir). Mais pour le reste, le film demeure trop léger, trop simpliste dans son écriture et son interprétation. Une comédie à découvrir lorsque l'on n'a vraiment rien d'autre à se mettre sous la dent...

 

dimanche 16 mars 2025

Jesse James Meets Frankenstein's Daughter de William Beaudine (1966) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 


Après avoir réalisé leCrossover Billy the Kid vs. Dracula en 1966, le réalisateur américain William Beaudine et le scénariste Carl K. Hittleman enchaînèrent directement avec deux autres légendes du Western et de l'épouvante la même année. Poursuivant le concept des mélanges des genres et surtout de l'intégration de deux personnages iconiques n'ayant pourtant à l'origine aucune raison valable de se rencontrer sur grand écran, Jesse James Meets Frankenstein's Daughter met donc en scène l'un des plus célèbres bandits de grand chemin de l'époque du Far West Jesse James face au mythe du monstre de Frankenstein et de son créateur Victor Frankenstein issu du roman Frankenstein; or, The Modern Prometheus qu'écrivit la romancière britannique Mary Shelley avant qu'il ne soit publié pour la toute première fois le 1er janvier 1818 en Angleterre pour ensuite 'être traduit chez nous par Jules Saladin et être publié en 1821. Alors qu'avec Billy the Kid vs. Dracula le réalisateur et son scénariste avaient su créer une certaine homogénéité entre Western et Épouvante, dans le cas de Jesse James Meets Frankenstein's Daughter le mélange est tout d'abord laborieux. Pour ne pas dire, inexistant. En effet, alors que William Beaudine nous présente tout d'abord les petits enfants du Baron Victor Frankenstein (contrairement au titre original qui laisse entendre que Maria et Rudolph Frankenstein seraient ses fille et fils directs) lors d'une énième expérience qui va échouer, la suite va éluder durant une bonne moitié du long-métrage la présence du fantastique lors de scènes tournant principalement autour de Jesse James (John Lupton), de son compagnon Hank Tracy (Cal Bolder) et de la sublime Juanita Lopez interprétée par Estelita Rodriguez qui apparaîtra notamment sept ans auparavant dans Rio Bravo de Howard Hawks et dont la carrière d'actrice prendra fin en 1966 avec Jesse James Meets Frankenstein's Daughter. Si les deux Crossover signés de William Beaudine ne sont bien entendu pas exempts de défauts, on ne pourra cependant pas reprocher au cinéaste d'avoir choisi de bien belles interprètes féminines. En effet, outre la superbe actrice cubaine qui interprète ici une jeune femme d'origine mexicaine dont le frère a été victime des expérimentations menées par Maria Frankenstein, cette dernière est interprétée quant à elle par la non moins charmante estonienne naturalisée américaine, Narda Onyx.


Une descendante qui hérita de son ancêtre plusieurs cerveaux conservés dans du formol et dont il ne reste plus qu'un seul exemplaire après que les autres aient été détruits à la suite d'une série d'expériences ratées. Il faut désormais à l'arrogante et mégalomane descendante de Victor Frankenstein trouver un nouveau corps, plus robuste que les précédents. Et c'est en la personne de Hank, l'ami de Jesse James, que la jeune femme trouvera le sujet de sa nouvelle expérience. En effet, gravement blessé à la suite d'un guet-apens mené par le traître d'un groupe de bandits se faisant appeler ''La horde Sauvage'', Juanita emmène le blessé jusque chez les Frankenstein sans savoir qu'elle vient de signer l'arrêt de mort du bandit. Tout comme dans Billy the Kid vs. Dracula, il est donc ici sujet de traîtrise, mais aussi de passion amoureuse. Un nouveau triangle qui après celui qui avait réuni Lisa, William et Dracula est désormais formé autour de Jesse, Juanita et Maria. Cette dernière, jalouse des sentiments que ressent le célèbre criminel pour la jolie mexicaine, préférera le voir condamné à mourir des propres mains d'un Hank transformé en une créature cette fois-ci surnommée Igor. Un point de vue que partage d'ailleurs étrangement Juanita mais pour d'autres raisons. Préférant voir celui qu'elle aime mourir plutôt que de le voir transformé en créature telle que l'incarne désormais Hank ! Tout comme Billy the Kid vs. Dracula, Jesse James Meets Frankenstein's Daughter est beaucoup moins ridicule que ne pouvait le laisser envisager la rencontre entre Jesse James et la créature de Frankenstein. D'ailleurs, les apparitions de cette dernière étant plutôt timides, le spectateur n'aura l'occasion de la découvrir que lors des dix ou quinze dernières minutes. Le Frankenstein du titre demeurant ainsi beaucoup plus fidèle au personnage qu'il est censé incarner puisque chacun sait que ce nom de famille est propre au savant fou qui tente tel Dieu de redonner vie à des cadavres et non pas à la créature que ses expériences engendrent. Tout comme pour son précédent Crossover, William Beaudine signe donc une œuvre hybride et plutôt divertissante où là encore l'on s'étonnera notamment d'une bande musicale frayant avec celles que l'on a pour habitude d'entendre dans les Westerns et dans les films d'épouvante...


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