Ça y est nous voici
parvenus jusqu'à l'entame de la seconde moitié de la franchise
Hellraiser.
Jusqu'à maintenant, c'est avec un certain étonnement que j'ai pu
constater que le voyage dans les abîmes de l'univers
extra-dimensionnel où coexistent entre eux les cénobites fut plus
agréable que je ne m'y attendais. Car en dehors des second et
troisième opus, arriver jusqu'au terme du cinquième intitulé
Hellraiser V : Inferno
réalisé par Scott Derrickson s'est fait pratiquement sans heurts.
Quant à cette autre réflexion que je me suis faite en lançant ce
sixième chapitre de la saga s'agissant de l'hétéroclisme, il est
vrai qu'en dehors de leurs nombreux défauts, les cinq premiers
épisodes eurent au moins l'avantage de proposer des continus qui
lors de chacun d'entre eux différaient des précédents. Une
réflexion qui malheureusement dans le cas de ce nouveau volet
n'arrive pas à point nommé puisque Hellraiser
VI : Hellseeker
vient contredire ce qui jusque là était effectivement facile à
vérifier. En effet, ce sixième opus cette fois-ci réalisé par
Rick Bota dont il s'agissait à l'époque du premier long-métrage en
tant que réalisateur est presque en tout point similaire au
précédent. Et pourtant, aucune trace de Paul Harris Boardman ou
même de Scott Derrickson à l'écriture puisque seuls Carl V. Dupré
et Tim Day eurent la lourde tâche de donner suite à la franchise.
C'est donc sur un postulat semblable à celui de Inferno
que
le personnage central de cette nouvelle aventure évolue. Trevor
Gooden (Dean Winters) remplace donc le personnage du détective
Joseph Thorne (Craig Sheffer). Exit le flic corrompu. Le ''héros''
de ce nouveau récit vient de perdre son épouse dans un grave
accident de voiture. Ayant perdu le contrôle de son véhicule qui
est tombé d'un pont pour se retrouver dans les eaux d'une rivière,
Trevor n'a pu sauver sa femme Kirsty de la noyade. Cependant, le
corps de la jeune femme n'ayant pas été retrouvé, les détectives
Lange et Givens respectivement interprétés par William S. Taylor
et Michael Rogers sont chargés d'enquêter sur sa disparition. Le
premier croit en l'innocence de Trevor. Sa complaisance envers le
mari amnésique est telle que son attitude laissera planer le doute
dès sa première apparition à l'écran. Endosse-t-il le rôle du
gentil policier tandis que Givens, lui, assume celui du méchant
flic ? Hellraiser VI : Hellseeker
marque avant toute chose le retour dans la franchise de Kirsty Cotton
qui par conséquent est devenue l'épouse de Trevor Gooden. Toujours
incarnée par Ashley Laurence qui en une quinzaine d'années a bien
changé, la jeune femme n'apparaît à l'image que lors de quelques
séquences cruciales.
Comme
celle qui l'a montre se noyant dans la rivière alors que Trevor
tente de lui venir en aide ou lorsque ce dernier, à travers un
flash-back, lui offre en cadeau l'un des exemplaires du Cube. Une
séquence dont l'importance est considérable si l'on tient compte du
fait que jusqu'à maintenant, rien ne pouvait expliquer ni justifier
la succession d'événements auxquels Trevor avait dû faire face
autrement que par l'utilisation du fameux objet (qu'il n'eut jamais
entre les mains). Dès lors, les pièces du puzzle commencent à
s'imbriquer... Certains trouveront sans doute la
comparaison quelque peu abusive mais Hellraiser VI :
Hellseeker
n'entretient-il pas quelques points communs avec l'incroyable
L'échelle deJacob qu'Adrian
Lyne réalisa douze ans auparavant, en 1992 ? Car si l'une et
l'autre des justifications qui en conclusion des deux longs-métrages
apporteront un éclairage différent sur les événements qui se sont
produits, l'un et l'autre des films partagent ce goût de la paranoïa
et des visions cauchemardesques dont le long-métrage de Rick Bota
peut objectivement se prétendre être une relecture. Certes, d'une
qualité plutôt modeste, mais compte-tenu de la réputation de la
franchise Hellraiser,
nous ne bouderons pas notre plaisir. Car contrairement à ce que
beaucoup prétendent, entre ceux qui trouvent ce sixième opus
simplement mauvais et ceux qui lui offrent le tragique statut de plus
mauvais film de la franchise, Hellraiser VI :
Hellseeker vaut
bien mieux que son épouvantable impopularité... A moins qu'à force
de regarder les films les uns derrière les autres, la franchise ait
le même pouvoir d'accoutumance que la cigarette ou le café sans
sucre dont les premières expérimentations ne sont pas toujours très
agréables... Certains affirmeront sans doute également que le film
n'a plus grand chose à voir avec la franchise. En effet, les
cénobites sont ici réduits à la part congrue tandis que le plus
célèbre d'entre eux n’apparaît que très sporadiquement. Ce qui
n'est peut-être finalement pas si mal que cela. En effet, à force
de le voir débarquer à tout bout de champ dans les précédents
opus, Pinhead
eut le malheur de perdre quelque peu de son charisme. Bref, cette
cinquième itération est de mon avis personnel une assez bonne
surprise. Très proche de la précédente. Et donc, ceux qui aimèrent
Hellraiser V : Inferno
apprécieront sans doute Hellraiser VI :
Hellseeker
tandis que ceux qui détestèrent le film de Scott Derrickson
risquent de conserver la même opinion concernant l’œuvre de Rick
Bota...
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