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lundi 8 janvier 2018

Terraformars de Takashi Miike (2017) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Le très prolifique japonais Takashi Miike revenait en 2016 avec l'adaptation au cinéma du seinen manga Terafōmāzu du scénariste Yū Sasuga et du dessinateur Kenichi Tachibana. Terraformars est donc l'un des innombrables longs-métrages de ce cinéaste capable de réaliser le meilleur comme le pire. Fécond puisqu'en vingt-cinq ans de carrière environs, il a réalisé plus de cent films dont certains sont devenus cultes. On pense notamment aux très trash Ichi The Killer et Visitor Q, ou a ses sagas Dead or Alive et Crow Zero.Alors qu'un relent d'amateurisme transpire d'une bonne partie de son œuvre, le cinéaste est parfois capable d'une belle maîtrise esthétique, même lorsque celle-ci s'inscrit dans le domaine de l'horreur avec, par exemple, son esthétisant et traumatisant Audition. Concernant Terraformars, la donne demeure pourtant en total décalage avec ce dernier. Comme son nom le laisse entendre, ce film de science-fiction qui dans l'esprit rappelle forcément les mangas japonais, fait d'un point de vue visuel, l'effet d'un véritable choc traumatique. Et pas dans le bon sens du terme, car Terraformars demeure une torture permanente pour la fragile rétine des spectateurs nourris aux blockbusters.
Si l'on a l'habitude de pardonner à Takashi Miike certaines de ses errances scénaristiques, qui font heureusement le bonheur de certains spectateurs, et ce, grâce à des intrigues souvent totalement biscornues (voir les films cités plus haut), on aura beaucoup plus de mal à excuser la bouillie de pixel qu'est Terraformars.

Une indigence que ne parvient malheureusement pas à contrebalancer une intrigue, au demeurant intéressante, mais qui entre les mains de ce touche à tout de takashi Miike réserve bien plus de mauvaises surprises que de bonnes. Soyons clairs, Terraformars est un nanar. Un long-métrage de science-fiction proprement ringard. De sa conception à l'interprétation des acteurs majoritairement masculins ( seinen manga oblige), le film est un ratage complet qui n'assouvira les fantasmes que des amateurs de séries Z purs et durs à la recherche de la perle à côté de laquelle ils sont passés.

Entre l'interprétation donc, le scénario, et les effets-spéciaux, l'éventail d'atrocités est tellement large que l'on pourrait y plonger une main à l'aveuglette tout en demeurant certain de pouvoir en extraire plusieurs exemples :
Passionné de mangas, Takashii Miike nous offre quelques portraits de personnages fort absurdes mais logiques lorsque l'on connaît le goût du bonhomme en la matière. L'un des dirigeants de la mission BUG 2 n'est-il pas, à ce propos, attiré par les tenues vestimentaires féminines ? Quant aux autres interprètes, ne comptez pas sur eux pour donner un coup de fouet à des dialogues qui appesantissement l'intrigue. Chacun échange avec son congénère sur un ton et un rythme qui finissent de décourager les plus résistants. Le scénario, lui, s'il peut être envisagé en tant qu'anime ou manga, a bien du mal à faire son chemin sur grand écran. Ultra répétitif, on espère atteindre sans s'endormir les portes du vaisseau donnant sur la planète Mars sur la surface de laquelle vont s'enchaîner moult combats. Formé d'un groupe de repris de justice envoyés sur Mars afin d'éradiquer la présence de cafards envoyés cinq-cent ans auparavant afin de terraformer la planète rouge, ces hommes (et les quelques femmes très vite dézinguées) vont devoir faire face en réalité à des Blattodea qui en un demi-millénaire ont muté pour devenir d'énormes créatures humanoïdes.

Et c'est là qu'interviennent les effets-spéciaux numériques. La bouillie numérique évoquée plus haut. La planète Mars n'a jamais parue aussi laide et irréaliste. Et pourtant, la vision qu'en aura le spectateur ne sera rien en regard des créatures que combattront les membres de la mission. Leur apparence est en tout point ridicule. De gros organismes humanoïdes aux muscles sur gonflés au sommet desquels des têtes d'insectes aux yeux globuleux généreront involontairement des rires étouffés. Concernant leur animation, le travail accompli est d'une pauvreté désarmante et n'est même pas digne des modèles en trois dimensions que l'on pu découvrir à l'époque des premiers jeux vidéos en 3D. Face aux cafards mutants, des repris de justice auxquels sont injectées différentes substances permettant de modifier génétiquement leur organisme et de leur conférer les pouvoirs de différents insectes terrestres. Si Takashi Miike s'est visiblement amusé à mettre en scène un spectacle de débauche où même la couleur de l'hémoglobine n'est pas respectée, le spectateur risque de finir sur les genoux face à tant de déception. Terraformars est une véritable purge. A éviter.

dimanche 23 juillet 2017

Ghost in the Shell de Rupert Sanders (2017) - ★★★★★★★★☆☆


Je tiens tout d'abord à préciser que cet article, consacré à l'adaptation cinématographique éponyme du manga du dessinateur japonais Masamune Shirow, Ghost In The Shell, ne contiendra aucune sorte de comparaison avec l’œuvre originale. Pour la simple raison que je ne l'ai pas lu. Comme je n'ai pas vu non plus les précédentes adaptations animées du manga. C'est donc l'esprit entièrement vierge que je me suis lancé dans l'aventure Ghost In The Shell version 2017. Une œuvre qui contrairement à l'impression donnée par le remarquable environnement visuel du film, n'a pas été tourné à Tokyo, mais en Nouvelle-Zélande, et plus précisément à Wellington. Aux commandes de ce très risqué et ambitieux projet, le réalisateur anglais Rupert Sanders dont il ne s'agit ici que du second long-métrage après Blanche-Neige et le Chasseur qu'il réalisa cinq ans auparavant. Un peu à la manière des sœurs Lana et Lilly Wachowski, réalisatrice entre autres de la trilogie Matrix et de Cloud Atlas (on notera d'ailleurs l'apparence du personnage Batou campé par l'acteur danois Pilou Asbæk, proche de celle de Laurence Fishburne dans celui de Morpheus dans Matrix), Rupert Sanders signe avec Ghost In The Shell, une œuvre de science-fiction flamboyante et visionnaire. Visuellement époustouflant, le long-métrage est un véritable catalogue en matière d'effets-spéciaux numériques.
C'est bien simple, il n'y a pas un seul plan sans qu'intervienne l'illustrateur et designer graphique Ash Thorp. Un travail monumental faisant référence à un univers mêlant utopie et dystopie. D'un côté, la recherche de la perfection à travers les expérimentions faites sur l'hybridation homme-machine et dont le personnage de Major Mira Killian (l'excellente Scarlett Johansson) reflète le meilleur exemple. Le prototype parfait de ce qui semble être au final, le destin de toute l'humanité. D'un autre côté, et bien que l'univers soit dépeint de manière beaucoup plus colorée que celui, au hasard, décrit par Ridley Scott dans Blade Runner, le monde de Ghost In The Shell est étouffant. Vérolé par la cyber-criminalité et générant un malaise certain de par les dimensions extraordinaires des buildings et par l'incessant ballet des panneaux publicitaires (comment ne pas ressentir un certain mal-être devant ces gigantesques panneaux publicitaires dont certains s'extraient même des façades pour prendre la forme d'hologrammes inquiétants ?), l'univers du film peut se révéler parfois très anxiogène.

Quant au récit, il tourne autour du Major, une jeune femme victime d'un terrible accident et dont on n'a pu sauver que le cerveau. De toute urgence, celui-ci est greffé à un organisme entièrement robotisé. Dès lors, la jeune femme dont les performances anatomiques et sensorielles sont exceptionnelles est employée à des fins de combattre la cyber-criminalité. Dernièrement, une menace d'un nouveau genre vient de faire son apparition. Des individus malintentionnés ont créé un système permettant de pirater et de contrôler les esprits. Lors de l'enquête qu'elle mène auprès de Batou, son co-équipier, le Major Mira Killian fait la connaissance de Hideo Kuze, un marginal cybercriminel vivant comme un paria. L'homme est sans doute très certainement responsable de la menace qui court actuellement. Lors de son investigation, Mira découvre que son passé n'est pas celui qu'on lui a implanté et qu'elle recouvre peu à peu. Les enjeux du Major vont prendre peu à peu une voie différente de celle qu'elle avait prévue. Mira, en parallèle à l'enquête, décide de chercher les réponses aux visions qui ne cessent de prendre de plus en plus de place dans son esprit...

Contrairement à ce que l'on aurait pu supposer, Ghost In The Shell n'est pas qu'un simple spectacle visuel éblouissant. L'anglais Rupert Sanders laisse suffisamment de place à ses interprètes pour s'exprimer. Des actrices et acteurs internationaux puisque le film accueille à l'écran les américains Scarlett Johansson et Michael Pitt, les japonais Takeshi Kitano et Rila Fukushima, la roumaine Anamaria Marinca, le canadien Michael Wincott, le danois Pilou Asbæk, le singapourien Chin Han, et même l'actrice française Juliette Binoche qui pour l'occasion interprète l'important rôle du docteur Ouelet, un personnage très proche de celui tenu par Scarlett Johansson. Autre 'détail' que j'oubliais de mentionner lors du passage concernant la dystopie est le changement d'esthétique que prend tout à coup le film lorsque l'héroïne parcourt les décors sinistres rattachés à son passé.
Je ne sais absolument pas comment ont pu aborder puis digérer les fans du manga original en supposant que certains intégristes ont assez mal vécu le passage en mode 'live'. Toujours est-il qu'en position de néophyte, j'ai passé un très agréable moment de cinéma. De la science-fiction vraiment moderne. Colorée, bourrée de scènes d'anthologie. Un spectacle total qui n'empêche pas une certain intelligence de s'y être logée...

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