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vendredi 26 novembre 2021

Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City de Johannes Roberts (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Après une série d'adaptations relativement médiocres du jeu vidéo de survival-horror Resident Evil, il était sans doute temps que quelqu'un reprenne les rennes et fasse table rase de tout ce qui avait été fait jusque là entre 2002 et 2016 (six longs-métrages au total dont quatre réalisés par Paul W.S. Anderson) pour proposer enfin un produit fidèle à l'image que nous avons d'une licence de jeux appartenant tous à la société japonaise Capcom. D'abord intéressé à l'idée de produire ce reboot pensé dès l'année 2017, James Wan ne participera finalement pas au projet. Coopération germano-américano-britannique, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City est réalisé par Johannes Roberts qui fut notamment l'auteur en 2017 de 47 Meters Down ou de Strangers:Prey at Night. Pas des chefs-d’œuvre mais pas des films foncièrement mauvais non plus. Et puis arriva sur nos petits et grands écrans, la première bande-annonce. Et le simple fait d'y voir évoqués le commissariat de Raccoon City ainsi que le manoir Spencer ou la société pharmaceutique Umbrella Corporation avait des chances de raviver la flamme qui s'était éteinte dans les yeux des amateurs de la licence vidéoludique, copieusement massacrée durant presque quinze années. Qui se souvient en effet de cet homme tapi dans l'obscurité, penché sur un cadavre et qui en se relevant montrait son vrai visage, celui d'un mort-vivant, à l'ancienne, déambulant sans courir comme un sprinter de cent mètres ? Sur le principe, il faut savoir accepter une chose : qu'une adaptation cinématographique n'aura sans doute jamais le même impact que celui du jeu vidéo qui en est à l'origine. Si Silent Hill de Christopher Gans fut l'un des rares films à faire honneur au jeu de Konami sorti en 1999 sur la console de salon Playstation et s'il s'avérait à certains endroits réellement terrifiant, qui oserait affirmer qu'il le fut tout autant que dans son format d'origine ?


Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City ne paraît pas être en odeur de sainteté avec la majorité des critiques. Ce qu'il vaut mieux éviter de constater avant d'aller voir la chose sur grand écran si l'on ne veut pas faire machine arrière, l'espoir déchu de trouver enfin une adaptation digne de ce nom. Pourtant, et au risque d'en contredire certains, le long-métrage de Johannes Roberts n'est pas la bête immonde que l'on voudrait nous faire croire. Oh, des défauts, le film en contient un nombre important. Mais ce serait faire fi de ses quelques qualités. Quitte à me faire taper sur les doigts, à prendre une volée de bois vert ou recevoir des lettres de menace (j'exagère à peine), j'ose affirmer que Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City mérite peut-être que les fans fassent l'effort de se déplacer jusque dans les salles obscures. Même si le long-métrage ne révolutionnera pas le film de zombies/morts-vivants/infectés, l'expérience vaut en premier lieu pour son ambiance. Et quitte à me faire rosser, j'ajouterai, j'oserai même, affirmer que l'on y retrouve le charme crépusculaire d'un Frayeurs signé de Lucio Fulci. Nier que le récit se déroulant dans l'obscurité, dans une ville de Raccoon City en feu, battue par la pluie, en perdition, et à l'aube d'une invasion de zombies a du charme serait manquer d'objectivité. L'ambiance est d'ailleurs le principal intérêt du film. On s'y plonge en fermant les yeux (mais pas trop quand même) pour y redécouvrir la genèse des événements causés par Umbrella Corporation, laquelle fut à l'origine de la création du Virus T. On retrouve alors nos personnages préférés que furent Chris Redfield et Jill Valentine du premier Resident Evil ou Leon Scott Kennedy et Claire Redfield du second sorti deux ans plus tard toujours sur Playstation en 1998. Des protagonistes opposés au grand méchant de l'histoire William Birkin. Un scientifique interprété à l'écran par l'acteur Neal McDonough...


Malheureusement, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City est aussi perclus de défauts. L'entreprise est telle qu'imaginer concentrer son récit en un long-métrage d'une heure et quarante-cinq minutes environ est une hérésie. Pour un budget de quarante millions de dollars, Johannes Roberts s'est en fait contenté de survoler son sujet en alignant quelques hommages au jeu d'origine tout en faisant des membres du S.T.A.R.S, des personnages plutôt stupides et surtout, sans aucun intérêt. Chris Redfield (Robbie Amell), Jill Valentine (Hannah John Kamen) ou Albert Wesker (transfuge d'épisodes postérieur de la licence vidéoludique ici interprété par Tom Hopper) semblent avoir été dotés d'un intelligence proche de celle d'un chimpanzé. Le charisme aux fraises et la caractérisation n'ayant d'existence que sous cette seule appellation, le comble dans toute cette histoire est le sort réservé au personnage de Leon S. Kennedy dont l'acteur Avan Jogia endosse l'uniforme. Un tout jeune flic fraîchement débarqué au commissariat de Raccoon City mais surtout et malheureusement, régulièrement humilié ! Il n'y a guère que Kaya Scodelario dans le rôle de Claire Redfield pour nous convaincre que le réalisateur britannique ne s'est pas simplement et scrupuleusement contenté de rabaisser ses personnages au rang d'adolescents décérébrés. Pour revenir aux points forts,évoquons les infectés que l'on découvre, une fois n'est pas coutume, à l'orée de leur future transformation. Des créatures encore bien en vie, gémissant, le visage déformé par la douleur. Collés à la grille du commissariat, leur apparence est particulièrement convaincante avec, toujours en toile de fond, une ville de Raccoon City qui ressemble de plus en plus à une certaine idée de l'Enfer. Tout le contraire des molosses qui apparaissent parmi les premiers contaminés dans des effets-spéciaux numériques absolument dégueulasses ! Une constante d'ailleurs ici qui décrédibilise dans la forme un récit où l'urgence est telle que l'on peut se demander pourquoi tant de flash-back inutiles et une première partie se traînant (malgré, toujours, avec en toile de fond cette ambiance enivrante) obligent le réalisateur à accélérer les choses durant la seconde moitié du film en brûlant les étapes...


Johannes Roberts le prouve. Il n'est pas à la hauteur du projet. Ses personnages sont fades, stéréotypés, typique de ces films d'action bas du front et sans une once d'originalité. D'abord capable de mettre en scène une ville de Raccoon City plongeant littéralement dans le chaos et des zombies au visage parfois impressionnant, le britannique semble par contre impuissant face à le représentation de lieux aussi mythiques que le commissariat ou plus encore, le manoir Spencer. Le cadre se concentre trop souvent sur les personnages qu'il encercle et le film manque alors foncièrement de profondeur de champ et de plans larges. Pour preuve, le dit manoir se permet ici d'être beaucoup moins impressionnant que celui, remarquable bien qu'étant désormais pixelisé, du jeu sorti en 1996 sur console. Ce que l'on rêvait alors comme la visite grandeur nature d'une entité faisant partie intégrante de la licence de jeux vidéos retombe malheureusement comme un soufflet. Et que dire de l'acteur Neal McDonough qui n'est vraiment pas à sa place ici et qui une fois transformé en une créature monstrueuse par injection du Virus G, en devient ridicule. C'est là en fait tout le problème de Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City. Adapter un concept qui passait très bien à l'époque sur format cd-rom mais qui s'avère déjà moins viable sur un écran de cinéma. On passe du sujet naissant d'une invasion d'infectés à l'une des imageries qui faisait en partie la réputation du jeu vidéo avec sa créature qui ''respawnait'' à plusieurs occasions. Le constat est là : après des débuts prometteurs jouant sur les sens éveillés du spectateur, Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City se transforme en un film d'horreur indigeste et foutraque qui risque, malheureusement de connaître une suite si l'on tient compte de sa conclusion ouverte. C'est certain, cette fois là on ne m'y reprendra plus...

 

lundi 16 août 2021

Le Labyrinthe : Le Remède mortel de Wes Ball (2018) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Risque de spoils ! 

 

Tout débute par une course-poursuite façon Mad Max 2 : le défi, dans un décor moins aride, face à des membres surarmés de l'organisation WICKED. Le camion-citerne rempli de milliers de litres d'essence conduit par Max Rockatansky a laissé place à un train rempliede captifs immunes. Autant dire que le spectateur est directement plongé au cœur de l'action. Une séquence très courte d'à peine six minutes se concluant sur une invraisemblance de taille : une fois le wagon enfermant les immunes prisonniers séparé du reste du train, celui-ci stop en pleine nature, pile là où attendaient embusqués derrière des rochers, Newt et deux de ses compagnons... apparemment débarqués sur place à pieds ! Le genre d'incongruités auxquelles les spectateurs vont devoir s'habituer puisque d'autres viendront par la suite s'interposer au moment même où la vie de nos jeunes héros est mise en péril par le scénario toujours écrit par T. S. Nowlin. Un autre exemple ? Lors d'un fuite dans un tunnel plutôt mal engagée durant laquelle Thomas et ses acolytes sont poursuivis par des fondus, ils sont sauvés in extremis lors de la miraculeuse apparition d'un véhicule allié conduit par Jorge. Une séquence lors de laquelle les fondus en question, allez savoir pour quelle raison, stagnent sur place. Le Labyrinthe : Le Remède mortel, c'est également la disparition d'un personnage essentiel et le retour d'un autre. L'histoire est simple : Thomas et les autres vont prendre la route vers une cité luxuriante où est basée l'organisation WICKED et à l'intérieur de laquelle Ava Paige, la responsable des recherches scientifiques menées sur des cobayes humains afin de trouver un remède contre la Braise, retient Minhos prisonnier et torturé à des fins scientifiques (sic!)...


Doublant le budget du premier volet, égalant celui du second et demeurant le plus long des trois épisodes de la franchise avec ses cent quarante-quatre minutes, Le Labyrinthe : Le Remède mortel n'en est pas moins celui qui laisse des doutes quant à sa réalisation. Toujours aussi généreux dans ses scènes d'action, ses effets-spéciaux ou son interprétation, le bouquet final auquel on pouvait prétendre assister n'aura peut-être finalement pas lieu. Parfois, le film se la joue à la manière de Blade Runner de Ridley Scott avec sa sombre cité que des millions de lumières éclairent une fois la nuit tombée. Hautement agaçant, le personnage de Teresa est mis face à des choix trop cornéliens pour qu'elle soit en mesure de prendre les bonnes décisions. Des séquences nombreuses et ennuyeuses lors desquelles le doute apparaît dans son regard. Arrivés quasiment au bout des cent-vingt premières minutes lors d'une séquence où la jeune femme semble avoir enfin ouvert les yeux, on a envie de hurler ''tout ça pour ça'' ? Tout ça pour en arriver à une conclusion qui ne peut s'imposer que lorsque la morale se veut bonne en dernière ligne droit lorsqu'elle n'a fait qu'être corrompue par les représentants de l'ordre et des sciences durant plus de six heures ! En même temps, on entre dans une certaine logique. Celle du Bien qui triomphe toujours contre le Mal. En cela, Le Labyrinthe : Le Remède mortel confirme qu'il est un modèle que bien d'autres réalisateurs ont étudié bien avant Wes Ball...


Notons que le film demeure un excellent divertissement, perclus de séquences d'action rondement menées, mais aussi de quelques passages bouffis de bons sentiments auxquels certains spectateurs auraient sans doute aimé échapper. Bizarrement, Le Labyrinthe : Le Remède mortel agit moins comme une séquelle à la hauteur des deux premiers volets de la franchise que comme une conclusion apportant son lot de scènes redondantes parmi lesquels certaines n'atteignent même pas le degré d'intensité des séquences les plus fortes de La terre brûlée. Les fans du cycle L'épreuve auront remarqué ici la réappropriation d'un passage du livre qui fut simplement éliminée du récit du second volet. Celle où Thomas était blessé par balle. Notons également qu'en 2012 et 2016, le romancier à l'origine du cycle L'épreuve James Dashner fut l'auteur d'une double préquelle littéraire dont les deux volumes sont respectivement intitulés L'ordre de tuer et La braise. Si Wes Ball a clairement fait comprendre que leur adaptation ne faisait pas partie de ses projets à venir, il n'est pas impossible qu'un autre que lui se penche un jour dessus. Seul l’avenir nous le dira...

 

dimanche 15 août 2021

Le Labyrinthe : La Terre brûlée de Wes Ball (2015) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Maintenant que Thomas, Newt et la poignée de survivants qui ont réussi à s'échapper du labyrinthe et à survivre aux attaques des griffeurs sont désormais bien à l'abri de leur nouveau refuge, que peut-on atttendre d'un second volet, d'une suite au brillant Labyrinthe que réalisa une année plus tôt Wes ball. Toujours inspiré de la saga littéraire The Maze Runner de James Dashner, Le Labyrinthe : La Terre brûlée change complètement de décor et convie les spectateurs à un voyage dans des décors post-apocalyptiques les plus saisissants jamais vus sur un écran. Plutôt que de recycler les mêmes idées que dans l'épisode précédent, Wes Ball, qui est toujours aux commandes, apporte avec cette séquelles de nombreuses nouveautés. Absents des radars, les griffeurs sont désormais remplacés par des créatures nettement plus communes du bestiaire fantastique mais néanmoins traitées de manière beaucoup plus convaincantes que dans la majorité des cas. Le Labyrinthe : La Terre brûlée mêle sans gènes ni scrupules science-fiction post-apocalyptique, dystopie, film d'infectés, horreur et épouvante. Pour un résultat tout à fait crédible et parmi ce que l'on a pu voir de mieux. Des attaques zombiesques dignes de 28 jours plus tard et de sa séquelle. Des créatures monstrueuses et véloces tantôt réalisées à l'aide de maquillages, tantôt en images de synthèses. Des décors de désolation, des cités en ruine, un désert à perte de vue, des buildings éventrés, une longue marche sous une écrasante et le risque permanent pour nos héros en fuite d'être rattrapés par le grand méchant de ce second épisode en la personne de Janson qu'interprète l'acteur britanico-irlandais Aidan Gillen...


''je ne suis pas un monstre. Je suis un docteur qui a juré de trouver un vaccin pour l'humanité...''


Changement de décors, donc, pour Le Labyrinthe : La Terre brûlée qui ne cultive de mystère que durant une grosse vingtaine de minutes avant de s'attaquer à l'essentiel du long-métrage : prendre la fuite et pour Thomas et les autres, trouver un groupe de résistants nommé Le Bras Droit que ceux qui en ont entendu parler situent dans les montagnes visibles à l'horizon. Et tout cela en évitant les nombreux pièges comme le manque d'eau, les membres de l'organisation Wicked dont fait partie Janson ou les fondus, ces hommes et ces femmes qui ont été contaminés par la Braise, ce virus particulièrement contaminant qui se transmet d'une simple morsure. Cent-trente minutes de spectacle total, avec de jeunes interprètes et personnages attachants parmi lesquels on retrouve bien évidemment l'acteur Dylan O'Brien dans la peau du héros Thomas, Kaya Scodelario dans celle de Teresa, Thomas Brodie-Sangster dans le rôle de Newt, Ki Hong Lee dans celui de Minho ou le petit nouveau Jacob Lofland qui incarne le personnage de Aris. Un monde forcément plus ouvert que dans le premier épisode mais aussi beaucoup plus inquiétant et dangereux. On y retrouve la solidarité entre nos jeunes personnages mais aussi des individus au comportement nettement plus ambigu. Pourtant, s'il y a une catégorie de spectateurs qui pourra se montrer réticente face à l'adaptation de La terre brûlée de James Dashner par Wes Ball, se sont les fans de la première heure. Ceux du roman. Car en effet, le réalisateur et les scénaristes ont pris de très grandes libertés par rapport à l'ouvrage littéraire. En effet, à titre d'exemples, le portail de téléportation qui doit transporter nos jeunes héros jusqu'à un tunnel rempli de piège à disparu. Tout comme les pièges en question également...


Le réalisateur opte pour une évasion plus classique mais néanmoins efficace. La balle rouillée qui est censée toucher plus tard Thomas à l'épaule disparaît également et remet en question toute une partie du récit qui en découle. Des différences qui ne pourront émouvoir que les lecteurs du roman auquel réalisateur et scénaristes apportent une lecture différente, voire irrespectueuse, mais qui à l'écran n'aura aucun impacts sur ceux qui ne se sont pas encore plongé dans la lecture de La terre brûlée. On retrouve avec plaisir parmi les interprètes l'actrice Lili Taylor (The Addiction d'Abel ferrara, Pecker de John Waters) dans le rôle de la résistante Mary Cooper. Trahissant le roman original, Wes Ball accouche d'un remarquable long-métrage, mélange de plusieurs influences qui touchera grands et petits, visuellement magnifique, dotés d'effets-spéciaux grandiose et réalistes et de séquences d'action parfois anxiogènes. La promesse d'un troisième opus riche en émotions. Mais pour cela, les fans de la franchise cinématographique devront alors attendre trois ans jusqu'en 2018 pour voir leur rêve enfin concrétisé...

 

vendredi 2 août 2019

Crawl d'Alexandre Aja (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



J'attendais avec une grande impatience le dernier long-métrage du cinéaste français Alexandre Aja qui depuis quelques années tourne sur le territoire américain, signant après son très sympathique, très brutal et hexagonal Haute Tension, quelques sympathiques films d'horreur, du remake du classique de Wes Craven La Colline a des Yeux en 2006, en passant par Mirrors en 2008 et Piranha 3-D en 2010. Après avoir signé Horns en 2013 et La Neuvième Vie de Louis Drax trois ans plus tard, il revenait en 2019 avec son tout dernier projet. Un film d'horreur, pour ne pas changer, et mettant en scène la jeune Haley Keller (l'actrice Kaya Scodelario) aux prises avec des alligators. Alors que la présence de la jeune femme dans le futur long-métrage d'Alexandre Aja est annoncée dès mai 2018, le tournage débute trois mois plus tard et durera un peu plus d'un mois plus tard. Crawl est à ce jour le dernier exemple d'agression animale. Un alligator couramment utilisé dans ce genre de production puisque l'on peut notamment citer Eaten Alive de Tobe Hooper tourné en 1976, L'Incroyable Alligator réalisé par Lewis ''Cujo'' Teague en 1980, Lake Placid de Steve Miner datant de 1999 ou encore le brillant (et sans doute meilleur de sa catégorie) Rogue du cinéaste australien Greg McLean sorti en 2007.

Difficile de juger positivement et encore moins négativement le dernier long-métrage d'Alexandre Aja. Déjà, parce que le bonhomme est d'un tel capital sympathie que l'on n'a pas forcément envie de s'en prendre à son dernier film, mais aussi parce que dans le genre, Crawl n'est ni le meilleur, ni le pire... loin de là. Pourtant, ce grand amateur du cinéma de genre préférant le réalisme d'un Tobe Hooper aux teintes criardes et au jeu pas toujours convaincant des interprètes chez Dario Argento, n'ose pas vraiment passer le cap du simple huis clos dénué de scénario. Les puristes vous diront qu'un bon film d'horreur n'a pas nécessairement besoin d'une grande écriture, c'est vrai. Mais encore faut-il que son auteur puisse pallier l'absence de scénario par de véritables enjeux et surtout, crédibles et innovants. Ce qui manque malheureusement au dernier long-métrage d'Alexandre Aja.

Pourtant, tout commence sous les meilleurs augures. Dès le début, ou du moins, après quelques minutes nous ayant sommairement présenté l’héroïne de cette histoire (une excellente nageuse, ce qui tombe assez bien comme le découvriront les spectateurs), le cinéaste la plonge dans la tourmente d'une tempête, comme celles qui défraient régulièrement la chronique américaine. Les États-Unis et leurs ouragans dévastateurs. C'est dans ce contexte particulièrement bruyant, humide, venteux et visuellement crédible qu'Alexandre Aja choisi de jeter son héroïne, partie à la recherche d'un père qui ne donne plus de nouvelles depuis tout récemment (Haley part à sa recherche sur la demande de sa sœur Beth). Tout Crawl tient dans les quinze ou vingt minutes qui suivent. Après, il ne s'agira que de redites et de scènes attendues et donc, pratiquement dénuées de frissons.

Une très grande partie de l'intrigue se déroulant sous les combles de l'ancienne maison familiale (les parents de l'héroïne sont divorcés et sa mère a depuis refait sa vie avec un autre homme), Alexandre Aja nous offre une grosse poignée de minutes durant lesquelles le spectateur découvrira la cave en compagnie de Haley. Un lieu terriblement exigu et anxiogène dans lequel est tapi un alligator. Mais cela, l'héroïne ne le sait pas encore. L'intérêt de ce premier quart-d'heure se situe donc dans la découverte du cadre qui servira de pièce principale au reste de l'intrigue en dehors de quelques incartades en extérieur. Un premier quart (le film dure un peu moins de quatre-vingt dix minutes) encourageant, qui pénètre relativement bien l'esprit du spectateur mais qui laisse ensuite la place à un récit beaucoup trop linéaire. Le problème avec ce genre de sujet, c'est que tout semble avoir déjà été dit auparavant. Si Alexandre Aja parvient à créer un véritable climat d'angoisse dans un contexte fragile (le passage de l'ouragan laisse envisager le pire), son film ne tient malheureusement pas la longueur et les plus avertis finiront très certainement par s'ennuyer la première demi-heure passée. Reste que Crawl demeure l'un des meilleurs exemples du genre. Un compliment en demi-teinte si l'on tient compte du fait que la majeure partie des films consacrés à des attaques d'alligators, voire de crocodiles, sont de pur nanars... Dommage...

lundi 6 mai 2019

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Ted Bundy - Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile de Joe Berlinger (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Ted Bundy fait très certainement partie des cas de tueurs en série les plus intéressants ayant réellement existé. En tout cas, l'un des plus célèbres et celui dont le procès fut à l'origine de l'appellation Serial Killer qui est depuis usitée dans les affaires criminelles mettant en cause des meurtriers ayant commis au moins trois homicides. Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile n'est peut-être pas la première adaptation de cette sordide histoire qui compte bien plus de meurtres que le minimum requis (entre trente-sept victimes avouées et plus d'une centaine supposées), mais elle reste cependant la plus originale puisque son auteur prend le parti d'adapter la biographie d'Elizabeth Kendall The Phantom Prince: My Life with Ted Bundy, la jeune femme ayant partagé la vie du célèbre tueur en série durant plusieurs années.
L'une des particularités de Ted Bundy était son pouvoir de séduction. Bel homme, instruit et intelligent, il finit par se défendre lui-même devant un public en partie constitué de jeunes femmes séduites par le charisme de cet ancien étudiant en droit. Le cinéaste Joe Berlinger confie le rôle principal à l'acteur Zac Efron qui incarne alors un Theodore Bundy plus vrai que nature et dont le mimétisme ne s'arrête pas au véhicule du tueur (une volkswagen coccinelle beige) ou au pull en acrylique à col roulé que l'accusé portait parfois au tribunal, mais s'étend bien à l'étonnante ressemblance physique du véritable Ted Bundy et de Zac Efron.

Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile ne se contente pas d'énumérer les meurtres du célèbre tueur en série à travers des séquences choc et sanguinaires. Le réalisateur préfère d'ailleurs faire l'impasse sur ces détails sordides pour concentrer toute son intrigue sur les événements qui ont suivi le témoignage téléphonique d'Elizabeth Kendall, laquelle donna le nom de son petit ami, ce qui éveilla les soupçons de la police. Joe Berlinger met en parallèle l'arrestation de Ted Bundy, l'enquête, la réaction des médias et du public, ainsi que la lente érosion psychologique celle qui croit alors être responsable du sort accordé à celui qu'elle aime. Car bien qu'elle semble avoir reconnu son petit ami lors de la diffusion d'un portrait-robot, ce qui paraît effarant dans Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, c'est la force de persuasion avec laquelle Elizabeth Kendall continue d'être convaincue de l'innocence de celui qu'elle aime. A ce titre, on ne sait alors si son refus de maintenir des rapports même très lointains avec l'accusé (comprendre téléphonique alors que Ted Bundy est en prison) est lié au fait que de l'avoir trahi la mine ou si elle est désormais convaincue de sa culpabilité.

Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile est l'occasion d'assister à un travail d'adaptation relativement rigoureux, majoritairement constitué de scènes de fiction admirablement interprétées par Zac Efron, Lily Collins, Kaya Scodelario, Haley Joél Osment, ou encore John Malkovitch qui participe alors au projet en endossant le costume du juge Edward Cowart qui mena les débats lors du fameux procès de l'accusé et qui annonça le verdict de mort par électrocution, laissant parler sa désolation de voir Ted Bundy gâcher ainsi un brillant avenir en choisissant la voie du crime. Le film est aussi l'occasion de découvrir un Ted Bundy manipulateur, cynique, se moquant des institutions, allant jusqu'à relever de ses fonctions de défenseur, son propre avocat lors d'un procès-spectacle (les caméras y furent autorisées) frisant parfois le ridicule et le théâtral. Sans aucun doute à la hauteur de l'excellent téléfilm-fleuve de Marvin J. Chomsky The Deliberate Stranger (avec Mark Harmon dans le rôle du tueur en série), Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile dépasse par contre très largement tout ce qui pu être produit sur grand écran sur ce sujet depuis le début des années 2000.
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