Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Gabriele Lavia. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Gabriele Lavia. Afficher tous les articles

lundi 5 août 2024

Beyond the Door (Le démon aux tripes) d'Ovidio G. Assonitis et Roberto D'Ettorre Piazzoli (1974) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Avec un titre pareil et des photos d'illustration qui laissaient présager un pur plagiat de L'exorciste sorti seulement un an auparavant, il était facile de supposer que Le démon aux tripes des réalisateurs italiens Ovidio G. Assonitis et Roberto D'Ettorre Piazzoli avait de grandes chances d'être un nanar. Le premier usant ici du pseudonyme d'Oliver Hellman ayant sévit par la suite dans le domaine de l'horreur au rabais en mettant en scène Tentacules en 1977 ou en co-réalisant aux côtés de James Cameron et de Miller Drake Piranha 2 : Les Tueurs volants en 1982 signe donc avec son compatriote le genre de film d'horreur capable de combler de joie les amateurs de nanars. De part sa mise en scène, son interprétation et chez nous, son doublage. Sorti dans son pays d'origine sous le titre Chi sei? et à l'internationale sous celui de Beyond the Door, le film connaîtra deux fausses suites. La première, intitulée Beyond the Door II cachera en réalité Schock que l'illustre Mario Bava réalisera en 1977 tandis que la seconde, réalisée par Jeff Kwitny en 1989 et distribuée sous le titre Beyond the Door III sera également connue sous les titres Amok Train et Death Train. Concernant l’œuvre d'Ovidio G. Assonitis et Roberto D'Ettorre Piazzoli, celle-ci met en scène en introduction le personnage de Dimitri (l'acteur britannique Richard Johnson qui apparu notamment dans Émilie, l'enfant des ténèbres de Massimo Dallamano en 1975 ou L'enfer des Zombies de Lucio Fulci quatre ans plus tard), un homme qui pour avoir empêché le fils du Diable de venir au monde est condamné à mourir. Mais ce dernier décide de lui laisser une dernière chance en lui proposant de l'aider quant à la venue prochaine de sa progéniture que porte en elle Jessica Barrett (Juliet Mills), épouse de Robert (Grabriele Lavia) et mère de deux enfants prénommés Gail (Barbara Fiorini) et Ken (David Colin Jr.). D'étranges événements vont très rapidement se produire au sein de cette famille somme toute très classique mais qui n'attendait certainement pas la venue d'un troisième enfant. Le gynécologue de Jessica (Nino Segurini dans le rôle du docteur George Staton) découvre tout d'abord que la grossesse de sa patiente évolue de manière beaucoup trop rapide. Ensuite, la jeune femme est régulièrement prise de douleurs abdominales atroces et vomit de grandes quantités de sang. Mais le pire arrive ensuite lorsque des symptômes d'ordre ''surnaturels'' viennent littéralement pourrir l'existence des Barret. En effet, il devient clair que le bébé que porte Jessica n'est pas normal et qu'il est l’œuvre du Diable. Lequel menace d'une voix sépulcrale tous ceux qui tenteraient de l'éliminer.


C'est là qu'intervient à nouveau Dimitri que réclame avec acharnement une Jessica alitée... Malgré un synopsis intéressant qui renvoie donc autant au chef-d’œuvre de William Friedkin qu'au Rosemary's Baby de Roman Polanski, l'on peut affirmer sans sourciller que Le démon aux tripes demeure très objectivement une purge du cinéma horrifique transalpin. Un film extrêmement bavard qui ne brille malheureusement pas par la qualité de ses dialogues, souvent insipides... dans le meilleur des cas puisque l'étrange comportement de la toute jeune Gail Barrett alors âgée de dix ans seulement laisse supposer durant un long moment que la victime du Malin puisse être cette gamine insolente débitant une grossièreté toutes les deux phrases. Au point où cela devient franchement crispant, le spectateur rêvant alors d'une séquence bien Creepy lors de laquelle les réalisateurs et leur scénariste Antonio Troiso auraient mieux fait d'imaginer cette petite peste se faire opérer des cordes vocales ou amputer de la langue histoire de lui clouer le bec. Mais non, rien de tout cela. Le spectateur devra continuer de subir cette sale blondinette dont on rêverait d'arracher les cheveux jusqu'à la racine ou jeter par la fenêtre. La victime du Diable est donc la mère, Jessica, qui à cette occasion lévite, vomit une sorte de soupe verdâtre à base d'.... épinards (?) ou opère une rotation à 180 de la tête. Cette dernière séquence est d'ailleurs l'une des rares qui soit un tant soit peu réussie. Comme le sera un peu plus tard celle où l’œil droit de la mère de famille regarde dans toutes les directions indépendamment du gauche ! Pour le reste, Le démon aux tripes est vraiment très mauvais. Long, trop long, ennuyeux, le doublage en français est un sommet dans la catégorie nanars ! On imagine avec un certain amusement les doubleurs qui devant l'écran projetant le film furent contraints de gémir afin de reproduire la voix caverneuse du Diable ou celle d'une Jessica sous emprise. L'occasion de rire à gorge déployée devant des séquences qui n'ont d'effroyable que l'incapacité des deux réalisateurs à générer le moindre sentiment de peur. Bref, Le démon aux tripes est surtout une curiosité à ranger aux côtés des nombreux Mockbusters qui firent suite au succès de L'exorciste ou de La malédiction de Richard Donner...

 

jeudi 15 août 2019

Zeder de Pupi Avati (1983) - ★★★★★★★☆☆☆



Sept ans après avoir réalisé le classique de l'épouvante italienne La Casa dalle Finestre che Ridono (La Maison aux Fenêtres qui Rient) dans lequel le restaurateur de fresques Stefano enquêtait sur les origines d'une immense peinture du martyre de Saint-Sébastien, le cinéaste italien Pupi Avati se penche désormais sur un autre cas dans lequel l’Église est à nouveau impliquée. Ce long-métrage, c'est Zeder, du nom d'un scientifique qui menait des recherches sur le retour à la vie et qui aurait découvert qu'à certains endroits existaient des terrains capables de ressusciter les morts. Et même si Zeder ne porte sans doute pas en lui toute l'aura nauséeuse que dégageait La Casa dalle Finestre che Ridono, il participe cependant de la légende de ce cinéaste originaire de Bologne et fils d'une famille bourgeoise qui après avoir fait des études de sciences politiques débutera sa carrière de réalisateur avec le film d'horreur Balsamus l'uomo di Satana. Un genre qu'il n'abandonnera jamais totalement même si le cinéaste abordera des genres aussi divers que le thriller, la biographie, le drame ou la comédie.

L'intrigue se déroule en deux endroits distincts. Tout d'abord en France, à Chartres dans les années cinquante, puis à Bologne en Italie, près de trente ans plus tard. Durant la première période, on assiste à une étrange attitude de la part de la police et d'un médecin qui comptent sur la présence de Gabriella, une jeune extra-lucide, pour résoudre une série de meurtres curieux tous situés aux abords d'une maison abandonnée. Ce n'est que trente ans plus tard que l'on fait connaissance avec Stefano (aucun rapport avec le héros de La Casa dalle Finestre che Ridono), étudiant et écrivain auquel sa fiancée Alessandra offre une machine à écrire pour son anniversaire. C'est en utilisant cette dernière le soir-même que le jeune homme découvre la présence d'un texte imprimé sur le rouleau à encre de la machine à écrire. En recopiant scrupuleusement celui-ci, Stefano met à jour plusieurs phrases remarquables et confiera ses inquiétudes à leur sujet à un professeur spécialisé dans l'occultisme. Celui-ci lui révèle que l'auteur de ce texte n'est autre que Paolo Zeder, un excentrique qui fut convaincu de l'existence de terrains capables de faire revenir les morts à la vie.

Tout comme le Stefano de La Casa dalle Finestre che Ridono, celui de Zeder devient très vite obsédé par la recherche de la vérité. C'est ainsi donc qu'il croise en chemin un certain nombre d'individus particulièrement louches et liés à des expériences reprises par un certain Don Luigi Costa. Pupi Avati semble décidément avoir un compte à régler avec l’Église puisque celle-ci est une nouvelle fois au centre de l'intrigue. A nouveau, le cinéaste italien parvient à rendre une ambiance lourde, pesante et étouffante dans un contexte rural parfois si dépaysant qu'il en devient presque angoissant. Tout de même moins morbide que son aîné, cette nouvelle incartade dans le domaine du fantastique et de l'épouvante offre une approche inédite du thème du zombie avec son étrange mort-vivant, vêtu d'un costume sombre et arborant un visage blafard, sinistre et ricanant. Quant aux terres capables de ramener les morts à la vie, elles rappellent sensiblement celles des indiens Micmacs du classique de la littérature d'épouvante signé Stephen King, Pet Sematary. Mais si Zeder peut encore être considéré comme un petit classique de l'épouvante italienne de la première moitié des années quatre-vingt, le film de Pupi Avati a tout de même pris quelques rides bien marquées. Si dans l'ensemble son approche si particulière l'empêche d'être trop vieux pour ne plus intéresser que les plus anciens d'entre nous, certaines techniques en matière d'effets-spéciaux paraîtront quelque peu éculées (le corps décapité). Zeder demeure une vraie curiosité pour cinéphiles avertis...

dimanche 17 avril 2016

Profondo Rosso de Dario Argento (1975)



Lors d'une conférence, la médium et télépathe Helga Ulmann ressent la présence d'un assassin parmi l'assistance venue la rencontrer. Sa désignation condamne la parapsychologue à mourir des mains-mêmes de l'assassin le soir-même alors qu'il s'est introduit dans son appartement. Alors qu'il rentre du travail, le professeur de piano Marcus Daly aperçoit tout en haut de l'immeuble où il habite sa voisine mourir sous ses yeux. Se précipitant dans l'appartement de la victime, il la trouve inanimée, plusieurs bris de verre enfoncés dans la gorge. Lorsque la police prend la relève, Marcus a un étrange sentiment. Il est en effet persuadé que sur l'un des murs manque un tableau.
Dès lors, le professeur de piano enseignant au Conservatoire de Turin va se mettre au défi d'éclaircir cette zone d'ombre et pourquoi pas, de confondre le meurtrier. Lors de son enquête il fait la connaissance du professeur Giordani qui participait à la conférence donnée par Helga Ulmann ainsi que celle de la journaliste Gianna Brezzi qui aimerait participer aux recherches de Marcus.

Tout en essayant de se remémorer ce qu'il a vu sur le mur de la voyante, le jeune homme enquête auprès d'un certain Bardi, mais aussi d'une femme se prénommant Amanda. Malheureusement pour Marcus, et pour la jeune femme elle-même, le tueur devance le pianiste et tue celle qui pourrait faire avancer l'enquête. C'est ensuite au tour de Giordani de payer de sa vie sa curiosité. L'enquête de Marcus l'emmène jusqu'à une demeure abandonnée où un drame s'est joué il y a très longtemps et qui pourrait avoir un rapport direct avec la série de meurtres qui secouent la ville de Turin...


Après deux westerns, trois gialli formant une trilogie animalière (dans le titre), un policier et une comédie dramatique, le cinéaste Dario Argento revient en 1975 après une légère interruption (d'une année seulement) avec ce qui demeure sans doute comme son meilleur film, ou en tout cas, le meilleur l'un des tout meilleurs gialli de l'histoire. Si l'acteur David Hemmings fait partie du casting, ça n'est pas tout à fait par hasard. De l'aveu même du cinéaste, le film de Michelangelo Antonioni Blow-Up dont l'intrigue est à peu de chose près similaire à celle de Profondo Rosso, a servi de référence pour l'écriture de celui-ci. Outre les sempiternels meurtres à l'arme blanche (ici un hachoir), le film est une passionnante enquête menée conjointement avec l'actrice Daria Nicolodi que rencontre à ce moment-là Dario Argento. De ce film découlera une relation, et de cette relation naîtra la célèbre Asia Argento.



Pour que tienne l'intrigue jusqu'à la dernière minute, Dario Argento échafaude une intrigue parsemée de détails à côté desquels le héros lui-même va passer. Il y a tout d'abord cette troublante impression qui lui comprime le cerveau, persuadé qu'il est d'avoir oublié un détail fondamental se trouvant dans l'appartement de la première victime (la voyante interprétée par l'actrice Macha Méril). Puis c'est lors de son exploration de l'angoissante demeure qu'il oublie d'aller jusqu'au bout dans son exploration de la peinture recouverte de plâtre. Ensuite, c'est au tour de la pièce invisible de cette maison qui l'oblige à y revenir une seconde fois. Dario Argento n'a pas simplement décidé de faire de son enquêteur du dimanche un poissard puisqu'il n'est pas le seul à être victime de malchance, le professeur Giordani passant dans un premier temps lui aussi à côté d'un élément qui à son importance lors de sa visite dans la salle de bain de la seconde victime, Amanda.

Superbement mis en scène, Profondo Rosso est en la matière, la quintessence du genre Giallo. Chaque détail est mis en œuvre pour que le puzzle conserve toute sa cohérence, le cinéma horrifique italien de l'époque nous ayant habituellement accoutumé à de nombreuses invraisemblances non seulement d'un point de vue scénaristique mais également dans l'approche que font les cinéastes et les interprètes de leur personnage. La partition musicale est assurée par le légendaire groupe italien Goblin et par Giorgio Gaslini. Si d'un point de vue esthétique Dario Argento explosera les limites artistiques du genre dans les œuvres à venir, pour le reste, Profondo Rosso est un sans faute...

A lire également: 

http://culte7art.blogspot.fr/2013/03/quattro-mosche-di-velluto-grigio-de.html

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...