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lundi 18 octobre 2021

Delirium de Lamberto Bava (1987) - ★★★★☆☆☆☆☆☆




Séances de photos, de diapositives, portraits accrochés aux murs, pluie découvrant les généreuses formes de son héroïne... tout ou presque est prétexte à montrer des corps de femmes nues. Delirium de Lamberto Bava est un giallo érotique qui vit le jour sur les écrans en 1987. Un an après le second volet du diptyque Démons, seule œuvre avec son premier long-métrage Macabro en 1980 qui mérite vraiment que l'on s'arrête un temps sur sa carrière de réalisateur. Car si Lamberto Bava est connu pour être le fils de l'illustre Mario Bava, il ne sera jamais parvenu à faire de l'ombre à ce grand cinéaste italien dont le rejeton aurait mieux fait de se tourner vers une autre carrière que celle qu'il a choisi de mener pour le malheur des amateurs de cinéma d'horreur. Delirium vient à point nommé confirmer tout le mal que l'on pouvait ressentir pour l'auteur de La casa con la scala nel buio qu'il réalisa quatre ans auparavant. Deux œuvres qui l'une comme l'autre bénéficient de surcroît de doublages en français désastreux. On sent bien que les doubleurs de Serena Grandi, Daria Nicolodi, George Eastman, Sabrina Salerno ou Vanni Corbellini ne sont pas totalement voués à leur métier. Un métier qu'ils semblent d'ailleurs prendre avec légèreté tant le doublage de leur personnage respectif demeure ce que l'on peut encore trouver de nos jours comme parmi les pires. Il devient donc quasiment impossible d'accorder le moindre crédit à tel ou tel personnage tant chacun d'entre eux semble caricatural. Les doubleurs semblent avoir été choisis lors d'un congrès consacré aux sourds et au malentendants car alors comment expliquer que les uns et les autres ne puissent s'empêcher de s'exprimer d'une voix beaucoup trop haut perchée ?


Serena Grandi débuta sa carrière en 1980 dans Anthropophagous de Joe D'Amato avant d'être employée cinq ans plus tard pour ses formes généreuses par Tinto Brass dans Miranda. Mère d'Asia Argento et compagne de son père Dario, Daria Nicolodi tourna à plusieurs reprises auprès de ce dernier (et notamment dans son chef-d’œuvre Profondo Rosso en 1975) mais également pour Mario Bava (Schock en 1977), Luigi Cozzi (Paganini Horror en 1989) ou encore Michele Soavi deux ans plus tard (La Setta). Bon, on va pas se le cacher mais Delirium fait surtout sourire. Surtout en raison de ses nombreuses incohérences qui ne servent en réalité qu'à exploiter les formes de ses interprètes féminines. Car alors, comment expliquer que l'héroïne du récit sorte dehors en nuisette alors qu'il pleut à verse quand il lui suffisait de revêtir un manteau ou de se munir d'un parapluie ? Ou plus tard, lorsque l'une des victimes d'un tueur s'en prenant à des mannequins jette au sol la serviette qui cachait sa nudité lors de l'attaque d'un essaim d'abeilles plutôt que de s'en servir comme protection ? Reposant sur un scénario classique et sur une piteuse mise en scène, Lamberto Bava semble tout d'abord miser sur ses superbes interprètes pour faire passer la pilule auprès des spectateurs. Le film n'est qu'un prétexte à contenter l'éventuelle lubricité et le voyeurisme du public lors de séquences franchement ridicules. Comme celle qui montre notamment un paraplégique se levant de son fauteuil roulant pour agresser de nuit l'héroïne sur fond de violons synthétiques du pire effet.


Une bande-son souvent médiocre pourtant signée du compositeur britannique Simon Boswell qui fut tout de même l'auteur des partitions de quelques excellents longs-métrages parmi lesquels on trouve notamment Santa Sangre d'Alejandro Jodorowsky, Petits meurtres entre amis de Danny Boyle ou Perdita Durango d'Alex de la Iglesia. Même si l'on oubliera très vite ce Delirium de piètre intérêt, on pourra cependant se laisser séduire sur le coup par l'originalité de certains meurtres : fourche plantée dans le ventre de la première victime, essaim d'abeille piquant à mort la seconde... le bodycount s'avère franchement léger mais quelques visions morbides viennent pimenter l'ensemble. Comme lorsque le tueur photographie ses victimes dans des postures relativement dérangeantes ou lorsqu'est offerte l'opportunité de découvrir la vision qu'il possède de celles qu'il s'apprête à tuer. Mais à part ces quelques détails demeurant en outre insignifiants face au naufrage que représentent la mise en scène de Lamberto Bava, l'interprétation que le doublage en français n'arrange en rien et l'ambiance sonore qui repose beaucoup sur une partition musicale souvent épouvantable, Delirium confirme tout le mal que l'on peut penser du réalisateur italien. Un minuscule giallo peu représentatif de ce genre fort heureusement sublimé en son temps par le grand Dario Argento...

lundi 17 mai 2021

Tenebrae de Dario Argento (1982) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

La résolution de l'intrigue de ce huitième long-métrage réalisé par le cinéaste italien Dario Argento pourrait se résumer en ces quelques mots : inutile de chercher midi à quatorze heures. Une fois comprise cette formule, tout est dit. Dario Argento revient en 1982 à des amours qu'il n'a jamais vraiment perdues de vue autrement qu'en 1973, année de sortie de son unique comédie historique Le Cinque Giornate. Une ''pause'' à laquelle allait succéder deux ans plus tard, LE plus illustre des gialli et LE plus grand film de son auteur, Profondo Rosso. Chef-d’œuvre absolu du genre, insurpassable, magnifié par la partition musicale du groupe de rock progressif italien Goblin. Puis ce furent Suspira en 1977 et Inferno en 1980. Mais entre le meilleur de tous les longs-métrages signés de Dario Argento et Tenebrae, le contraste est aussi saisissant qu'un bain de soleil de plusieurs heures auquel succéderait un plongeon dans une eau d'à peine dix degrés. Un choc ! Une mort non par hydrocution, mais par ''audiocution'' ou ''visuellocution''. Des termes inventés qui ne semblent vouloir pas dire grand chose mais qui reflètent relativement bien la part de déchéance dans laquelle allait commencer à se laisser glisser l'auteur d'une excellente trilogie animale en début de carrière. Ou comment l'auteur d'une œuvre picturale intense comme pu l'être Inferno ou d'un récit au scénario aussi remarquable que celui de Profondo Rosso n'allait plus être capable en cette année 1982 que de nous servir un script dont l'indigence n'aurait de comparable que sa plate mise en scène...


Si Dario Argento continue de manier lui-même les armes blanches qui dans le cas présent prennent la forme de couteaux, de rasoirs à main ou bien même de haches, ce que son œuvre perpétue toujours avec autant de désagrément pour le public et aussi peu de panache pour ceux qui en sont responsables, c'est l'utilisation d'une post-synchronisation toujours aussi désastreuse...Pour les anglophobes ou les ''italophobes'', la chose peut paraître vaine à comprendre mais pour celles et ceux qui désirent découvrir le film dans le confort de sa langue natale, la lourdeur du travail effectué en post-synchronisation gâche le plaisir de la découverte en version originale... Quant à l'identification de l'assassin de ce récit qui situe son action à Rome alors même qu'il y sévit en se servant de l'ouvrage de l'auteur de romans policiers Peter Neal qu'interprète l'acteur américain Anthony Franciosa, Dario Argento semble faire son auto-critique. Ou comment rendre attractive une conclusion pourtant encore plus flemmarde d'un point de vue créativité que celle du Chat à neuf queues. Ici, le serpent se mord la queue. Tiens ! Un joli titre qui aurait pu faire de Tenebrae le sympathique quatrième volet de la trilogie originelle consacrée aux animaux. Si l'on est encore très loin de l’œuvre putrescente d'un Lamberto Bava, Tenebrae est triste pratiquement à tous points de vue. Visuellement, le film est très en deçà de ses deux précédents longs-métrages. Terminées les couleurs criardes ou les pastels. Finis les décors baroques.


Ici, le réalisateur italien nous convie dans des environnements impersonnels relativement fades. À dire vrai, l'intérêt est à chercher ailleurs, et surtout pas dans l'intrigue qui finalement n'est qu'une resucée de moindre intensité de ce que nous recycle film après film Dario Argento. Non, l'intérêt majeur provient d'un détail qui ne joue absolument pas sur la perception que l'on peut avoir sur le récit mais plutôt sur le jeu de séduction d'un ou plusieurs interprètes. On pourrait évoquer John Saxon ou les quelques jolies plantes qui écument un certain nombres de plans. Mais c'est bien la présence unique de l'actrice et compagne du réalisateur, Daria Nicolodi. Peut-être pas la beauté comme l'entendraient beaucoup, mais un charme dévastateur certain. Et puis, quitte à verser dans l'hémoglobine, surtout à une époque où le Slasher mime d'une certaine manière le Giallo (Vendredi 13 de Sean S. Cunningham est passé par là deux ans plus tôt), pourquoi ne pas dépasser les limites que Dario Argento semble s'être imposées jusque là en proposant quelques séquences particulièrement sanglantes perpétrées à grands coups de hache ? Dans l’œuvre de ce grand cinéaste de l'épouvante à l'italienne, Tenebrae n'est peut-être pas le pire de ses films, mais il est loin d'atteindre les sommets de ses premières amours dans le domaine du Giallo...

 

jeudi 21 avril 2016

Opera de Dario Argento (1987)



Alors que la cantatrice qui devait interpréter Lady McBeth dans l'adaptation de l'opéra de Verdi s'est faite renverser après avoir refusé le rôle, C'est la jeune Betty qui la remplace lors de la représentation. Son interprétation est un triomphe. Le public est conquis. Malheureusement, pour elle, parmi ses fans s'en trouve un totalement dérangé qui va semer la mort autour de la jeune cantatrice. Pourtant au contact avec cet homme qui va se révéler être un assassin, la jeune femme est mise à contribution d'une manière fort étrange puisque à chaque fois qu'une personne est tuée, Betty est présente, attachée, les yeux forcés à rester ouverts afin de ne rien manquer du spectacle.
La police enquête sans parvenir à mettre la main sur le tueur, d'autant plus qu'il porte une cagoule empêchant le seul témoin, Betty, de l'identifier.

Après le Nabucco de Verdi qui servait de toile sonore à Inferno, le cinéaste italien Dario Argento emploie cette fois-ci Mcbeth, du même compositeur, pour Opera. La pièce étant auréolée d'une réputation qui lui colle à la peau puisque depuis le dix-septième siècle plusieurs malheurs eurent lieu durant diverses représentations, Dario Argento n'a pas mis longtemps avant de faire le lien entre ceux-ci et ceux qui intervinrent durant le tournage en cette année 1987. Cinq ans plus tôt, le cinéaste tourne Ténèbres qui figure parmi ses œuvres les plus sombres et sanguinolentes, puis en 1985 Phenomena dans lequel il faisait déjà intervenir des animaux. L'actrice britannique Vanessa Redgrave qui devait à l'origine interpréter le rôle de la cantatrice se désiste. Daria Nocolodi qui fut longtemps la compagne et l'égérie de Dario Argento filme avec lui son dernier long-métrage et interprète un rôle qu'elle finit par dénigrer. Un rôle qui apparemment ne la satisfait pas. Le film comptera même un mort parmi les acteurs.

La particularité de Opera, c'est le jeu permanent que semble partager le tueur et sa victime qui ici, lui sert de témoin lors de rituels sanglants. D'un point de vue esthétique, et même si le film n'est pas aussi atrocement laid que les œuvres d'un autre italien, un certain Lamberto Bava (fils du grand Mario), Opera n'a pas le visuel de ses prédécesseurs. Et même si le cinéaste a un coup de génie lorsqu'il décide de tourner l'un des meurtres au ralenti (sans doute l'un des deux ou trois plus fous de toute sa carrière), l'ensemble se révèle décevant. A propos de meurtres d'ailleurs, quelle idée d'avoir imposé cette musique rock insupportable lorsqu'ils interviennent dans le script, rompant ainsi totalement avec la poésie du McBeth de Verdi. Avec Opera, Dario Argento glisse lentement mais inéluctablement vers la pente descendante. Il ne retrouvera jamais plus son éclat de génie, cette esthétique et cette manière si particulière de diriger ses interprètes qui partagèrent le public entre pros et anti Argento.

Si Opera n'a sans doute à aucun moment été victime d'une quelconque malédiction liée à l'emploi de la pièce maudite de Verdi, Dario Argento a quant à lui été victime de celle qui touche une grande majorité des quelques grands cinéastes italiens ayant oeuvré dans le fantastique et l'horreur. Prenons exemple sur Lucio Fulci, maître es gore qui produisit de pures séries Z à la fin de sa carrière. Opera est donc à ranger au rayon des films transitoires. Entre le meilleur déjà accompli, et le pire à venir...



A lire également... 

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mardi 19 avril 2016

Inferno de Dario Argento (1980)



Rose Elliot est installée dans un immeuble de New-York qu'elle découvre à travers un ouvrage avoir été construit pour l'une des trois mères des Enfers, la Mater Tenebrarum. Écrit par un alchimiste et architecte du nom d'Emilio Varreli, Le Tre Madre précise que deux autres demeures ont été bâties pour les deux sœurs de la Mater Varreli, la Mater Suspiriorum à Fribourg et la Mater Lacrimarium à Rome. Inquiète de devoir partager la demeure en compagnie de l'une des trois sœurs maléfiques, Rose écrit à son frère Mark qui vit à Rome et dans laquelle elle lui demande de bien vouloir la rejoindre chez elle.

Étudiant la musique auprès de son amie Sara, Mark emporte avec lui la lettre que lui a envoyée sa sœur dans l'amphithéâtre, mais l'oublie à la fin des cours. Heureusement pour lui la lettre tombe entre les mains de Sara qui la retrouve à ses côtés. La jeune femme est préoccupée depuis qu'elle a osé lire le contenu de la lettre. Alors qu'elle a l'intention de la remettre à son destinataire, Sara est tuée par un mystérieux inconnu qui déchire le mot et éparpille les morceaux à proximité de son cadavre. Mark se décide finalement à prendre le train pour New-York afin d'y retrouver sa sœur Rose...

Initiée trois ans plus tôt avec l'un de ses grands classiques, Suspiria, la trilogie des Trois Mères de l'Enfer de Dario Argento se poursuit donc en 1980 avec le second volet, Inferno. Bien qu'il lui soit inférieur, ce second volet vaut tout de même détour, ce qui ne sera certainement pas le cas du dernier, intitulé La Troisième Mère, et souvent considéré comme l'un des pires films de son auteur. Tout comme dans Suspiria, l'intrigue d'Inferno se joue dans un milieu urbain continuellement plongé dans des halos lumineux faisant une grande place aux couleurs primaires rouge, bleue et jaune. Si l'oeuvre demeure bien dans le genre Giallo, Dario Argento y imprime cette fois-ci un climat fantastique représenté par cette légende qui voudrait qu'un alchimiste ait fait construire trois demeures pour trois sœur diaboliques.

S'ensuit donc une série d'événements portés par la grâce d'une esthétique parfois extraordinaire (la scène du puits vers le début du film) et de jeux de lumières caractéristique de l’œuvre du cinéaste italien. Reprenant certaines idées du premier chapitre (la pluie, le design général ainsi que l'incendie concluant le film), la partition musicale d'Inferno n'a par contre pas été cette fois-ci composée par l'illustre groupe italien Goblin mais par Keith Emerson (claviériste des célèbres groupes Emerson, lake & Palmer et Nice), le reste étant assuré par l'apport de l'opéra de Verdi, Nabucco, qui sublime certains passages d'un œuvre qui demeure cependant inégale.

Inferno ne compte pas de héros à proprement parler, chaque personnage finissant irrémédiablement par tomber entre les griffes de l'assassin (Dario Argento continue d'ailleurs ici de tenir l'arme blanche afin de sublimer chaque acte meurtrier). Plusieurs meurtres sont mis en scène de manière à ce que l'assassin soit précédé par des hordes d'animaux comme en veulent pour preuve la scène des chats ou celle des rats. On retrouve également l'actrice (et compagne du cinéaste à l'époque) Daria Nicolodi dans le rôle d'Elise Stallone Van Adler, surjouant comme à son habitude. D'ailleurs, à ce propos, on remarquera l'étrange manière qu'a Dario Argento de mettre en scène ses personnages. Toujours un peu théâtral, parfois agaçant, l'immobilisme permanent des interprètes lors des moments de tension donne à l'ensemble l'aspect d'une pièce de théâtre parfois un peu ridicule. Ce qu'il manque à Inferno, c'est un peu de finition.
Alors que d'un point de vue technique et esthétique, le film est irréprochable, on sent qu'il y a eu un peu de laisser-aller d'un point de vue scénaristique. Quelques éléments restent flous, et même si l'on est face à une œuvre fantastique et donc par définition surnaturelle, on aurait aimé que certaines scènes aient plus de sens, ou du moins qu'elles soient abordées avec davantage de conscience professionnelle. Toujours est-il qu'Inferno reste une honnête production signée par l'un des maîtres italiens du genre...

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dimanche 17 avril 2016

Profondo Rosso de Dario Argento (1975)



Lors d'une conférence, la médium et télépathe Helga Ulmann ressent la présence d'un assassin parmi l'assistance venue la rencontrer. Sa désignation condamne la parapsychologue à mourir des mains-mêmes de l'assassin le soir-même alors qu'il s'est introduit dans son appartement. Alors qu'il rentre du travail, le professeur de piano Marcus Daly aperçoit tout en haut de l'immeuble où il habite sa voisine mourir sous ses yeux. Se précipitant dans l'appartement de la victime, il la trouve inanimée, plusieurs bris de verre enfoncés dans la gorge. Lorsque la police prend la relève, Marcus a un étrange sentiment. Il est en effet persuadé que sur l'un des murs manque un tableau.
Dès lors, le professeur de piano enseignant au Conservatoire de Turin va se mettre au défi d'éclaircir cette zone d'ombre et pourquoi pas, de confondre le meurtrier. Lors de son enquête il fait la connaissance du professeur Giordani qui participait à la conférence donnée par Helga Ulmann ainsi que celle de la journaliste Gianna Brezzi qui aimerait participer aux recherches de Marcus.

Tout en essayant de se remémorer ce qu'il a vu sur le mur de la voyante, le jeune homme enquête auprès d'un certain Bardi, mais aussi d'une femme se prénommant Amanda. Malheureusement pour Marcus, et pour la jeune femme elle-même, le tueur devance le pianiste et tue celle qui pourrait faire avancer l'enquête. C'est ensuite au tour de Giordani de payer de sa vie sa curiosité. L'enquête de Marcus l'emmène jusqu'à une demeure abandonnée où un drame s'est joué il y a très longtemps et qui pourrait avoir un rapport direct avec la série de meurtres qui secouent la ville de Turin...


Après deux westerns, trois gialli formant une trilogie animalière (dans le titre), un policier et une comédie dramatique, le cinéaste Dario Argento revient en 1975 après une légère interruption (d'une année seulement) avec ce qui demeure sans doute comme son meilleur film, ou en tout cas, le meilleur l'un des tout meilleurs gialli de l'histoire. Si l'acteur David Hemmings fait partie du casting, ça n'est pas tout à fait par hasard. De l'aveu même du cinéaste, le film de Michelangelo Antonioni Blow-Up dont l'intrigue est à peu de chose près similaire à celle de Profondo Rosso, a servi de référence pour l'écriture de celui-ci. Outre les sempiternels meurtres à l'arme blanche (ici un hachoir), le film est une passionnante enquête menée conjointement avec l'actrice Daria Nicolodi que rencontre à ce moment-là Dario Argento. De ce film découlera une relation, et de cette relation naîtra la célèbre Asia Argento.



Pour que tienne l'intrigue jusqu'à la dernière minute, Dario Argento échafaude une intrigue parsemée de détails à côté desquels le héros lui-même va passer. Il y a tout d'abord cette troublante impression qui lui comprime le cerveau, persuadé qu'il est d'avoir oublié un détail fondamental se trouvant dans l'appartement de la première victime (la voyante interprétée par l'actrice Macha Méril). Puis c'est lors de son exploration de l'angoissante demeure qu'il oublie d'aller jusqu'au bout dans son exploration de la peinture recouverte de plâtre. Ensuite, c'est au tour de la pièce invisible de cette maison qui l'oblige à y revenir une seconde fois. Dario Argento n'a pas simplement décidé de faire de son enquêteur du dimanche un poissard puisqu'il n'est pas le seul à être victime de malchance, le professeur Giordani passant dans un premier temps lui aussi à côté d'un élément qui à son importance lors de sa visite dans la salle de bain de la seconde victime, Amanda.

Superbement mis en scène, Profondo Rosso est en la matière, la quintessence du genre Giallo. Chaque détail est mis en œuvre pour que le puzzle conserve toute sa cohérence, le cinéma horrifique italien de l'époque nous ayant habituellement accoutumé à de nombreuses invraisemblances non seulement d'un point de vue scénaristique mais également dans l'approche que font les cinéastes et les interprètes de leur personnage. La partition musicale est assurée par le légendaire groupe italien Goblin et par Giorgio Gaslini. Si d'un point de vue esthétique Dario Argento explosera les limites artistiques du genre dans les œuvres à venir, pour le reste, Profondo Rosso est un sans faute...

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