Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Christophe Gans. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Christophe Gans. Afficher tous les articles

mardi 19 août 2025

Silent Hill de Christophe Gans (2006) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Mais par quel moyen Christophe Gans est-il parvenu à manipuler mon esprit ? Quel subterfuge a-t-il employé pour m'endormir et me faire croire voilà près de vingt ans que son Silent Hill n'était rien moins que LA référence en matière d'adaptation cinématographique d'un jeu vidéo ? Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai obtenu une réponse à ma question : le réalisateur et scénariste français peut d'ors et déjà être rassuré : Toutes les charges que j'avais fait peser sur lui sont tombées. Je sais bien que derrière cette formule se cache un esprit qui pourrait paraître singulièrement narcissique. Car à vrai dire, qui se soucie réellement de ce que peut penser un petit cinéphile inconnu ? Certainement pas Monsieur Gans qui a d'autres chats à fouetter ! La vérité est enfouie beaucoup plus profondément que dans les fondations de cette ville perpétuellement plongée sous une pluie de cendres causée à l'origine par un incendie déclenché en 1962 dans la ville fantôme de Centralia, située dans le comté de Columbia en Pennsylvannie. Un drame bien réel qui sert de base à un récit totalement fictif dont les premiers soubassements purent être découverts par les fans d'univers vidéoludiques à la toute fin du siècle dernier lorsque sortait en 1999, le jeu Silent Hill développé et édité par Konami. L'un des plus grands effrois, tenu entre les mains des possesseurs de la toute première version de la Playstation et créé par l'esprit fertile et ô combien ''tordu'' du concepteur de jeux vidéos japonais, Keiichiro Toyama. Il faut donc remonter à plus d'un quart de siècle, lorsque les amateurs de Survival se faisaient jusque là, la main sur Resident Evil.


Déboulant alors comme le principal rival du jeu édité par la société japonaise de développement et d'édition de jeux vidéos Capcom, Silent Hill aura tout d'abord marqué les esprits par son atmosphère hautement anxiogène. Un manteau de cendres recouvrant la ville du même nom, une population qui semblait avoir subitement disparu et un homme lancé à la recherche de son fils lui-même évaporé dans la nature. Combien d'entre nous se sont laissés happer par cette atmosphère brumeuse, ces créatures cauchemardesques auxquelles pas même Clive Barker et ses cénobites ne parvinrent à se hisser à la cheville ? Pinhead et sa cohorte d'adeptes du sado-masochisme peuvent aller se rhabiller ! Le Pyramid Head, les nurses, les Lying Figures et autres entités provenant du plus profond des entrailles de l'Enfer demeurent encore aujourd'hui l'une des plus remarquables représentations de la Souffrance extraites des abîmes pour surgir à la surface de notre planète. Et puis, survint cette sirène, signe du délabrement. D'une ville déjà peu en accord avec ce que l'on peu concevoir comme étant un havre de paix, voilà que Silent Hill mutait en un terrain de jeu effroyable où seul notre héros évoluait... La manette tenue entre des mains tremblantes chaque fois que se profilait au loin une étrange créature, l'on rêvait une fois l'aventure arrivée à son terme que quelqu'un ose franchir la frontière vidéoludique pour en proposer une relecture cinématographique. Ce que fit donc Christophe Gans sept ans plus tard...


Alors que le Mouvement #MeToo ne commencera à faire parler de lui qu'un an après la sortie du film Silent Hill dans les salles et bien avant que le néo-féminisme ne vienne griller les neurones d'une partie de la population mondiale, Christophe Gans offre le rôle principal à une femme. Actrice, réalisatrice et productrice d'origine australienne, Radha Mitchell incarne donc le rôle de Rose Da Silva. Cette jeune femme fort jolie, épouse de Christopher (Sean Bean) et mère de Sharon, part donc accompagnée de sa fille jusqu'à Silent Hill afin de percer le mystère qui entoure les visions qui accablent la gamine lors de ses crises de somnambulisme. Poursuivie en chemin par une policière à moto (Cybil Bennett), Rose manque de peu de renverser une enfant dès son arrivée à Silent Hill. Après un dérapage fort heureusement contrôlé, son visage frappe le volant et la jeune femme perd connaissance. À son réveil, la portière passager de son véhicule est ouverte et Sharon a disparu. Commence alors une aventure que l'on espère aussi riche que celle pleine de frissons et de sursauts que causa à son époque le jeu vidéo. Tout commence d'ailleurs assez bien. Une ambiance lourde. Un visuel opaque. Et puis, cette fameuse sirène que l'on redoutait tant d'entendre résonner sept ans plus tôt lorsque l'on allumait notre console de salon pour nous plonger une énième fois dans l'univers de Silent Hill. Une Rose imprudente qui s'enfonce alors dans les entrailles de la ville alors que dehors la lumière laisse la place à l'obscurité tandis que dans les profondeurs, les fondations mutent en l'une des visions de l'Enfer les plus crédible qui soit !


Passée cette séquence qui rappelle d'excellents souvenirs, Silent Hill pèche par un choix qui opposera une fin de non recevoir de la part des fans de la première heure. Alors que le jeu abandonnait son personnage au triste sort de devoir vivre son aventure en solo, voici que notre héroïne est accompagnée de la fliquette ! Transformant le matériau de base en une expérience évidemment moins flippante qu'à l'origine. Et puis, comment envisager le film de Christophe Gans comme une expérience aussi tendue et effroyable que celle du jeu vidéo quand le spectateur n'a plus la vie du personnage entre les mains ? Silent Hill se vivra alors avant tout comme une expérience visuelle et sensorielle unique. Un voyage en enfer, où la rencontre avec des créatures sans commune mesure avec ce que l'on a l'habitude de voir sur grand écran est parfois véritablement palpable. Mais aussi, parfois, un brin ridicule. Comme lorsque Rose croise la route des Nurses. Une petite touche de gore (à l'entrée de l'église tenue par une secte, l'une des adeptes se retrouve en effet atrocement écorchée), des décors qui mettent tout le monde d'accord, mais aussi, malheureusement, une cruelle absence de peur. Trop long (le film dépasse les deux heures) et donc victime de quelques ventres mous, Silent Hill n'est finalement pas le grand film et la grande adaptation cinématographique à laquelle on pouvait s'attendre. Le film de Christophe Gans rappelle surtout qu'à l'origine de son projet fut l'un des plus grands Survival. Un classique vidéoludique qui depuis n'a émotionnellement pas pris une ride. Bref, le film déçoit et ce, même s'il demeure l'une des rares adaptations d'un jeu vidéo à être parvenu à tenir la route face à une cohorte d'autres ''relectures'' cinématographiques totalement foireuses...

 

mardi 9 juin 2020

Ils ne verront jamais le jour : Fantômas de Christophe Gans (2012)



Doit-on se montrer attristé, déçu, abattu à l'idée que le remake de Fantomas de Christophe Gans ne voit probablement jamais le jour ? Si l'on regarde en arrière, oui, sans doute. Parce que le français fut notamment l'auteur du remarquable Silent Hill en 2006, rare exemple d'adaptation de jeu vidéo en film a être objectivement réussie (ce que l'on aura déjà beaucoup de mal à admettre de sa piteuse séquelle Silent Hill: Révélation, réalisée par Michael J. Bassett six ans plus tard). Mais d'un autre côté, imaginer ''l'humoriste'' Jamel Debbouze prendre la place de Louis de Funès dans le rôle du commissaire Juve : ''passez-moi donc le sac à vomi, j'ai la nausée...''. Le producteur Thomas Langmann, fils du grand Claude Berri, ayant racheté les droits de l’œuvre du cinéaste français André Hunebelle, sans doute féru de blockbusters américains et de super-héros, désirait faire de ce remake, une comédie proche du long-métrage de Jon Favreau, Iron Man. Autant dire qu'à sa sortie sur les écrans de cinéma, le film de Christophe Gans n'aurait probablement plus eu aucun rapport avec le personnage créé en 1910 par les écrivains français Pierre Souvestre et Marcel Allain...

Si officiellement le projet n'a pas été totalement dissout puisque simplement suspendu, prions pour que Thomas Langman, Christophe Gans ou quiconque n'ait pas l'idée saugrenue de réveiller la bête. Sans même avoir lu une seule ligne de script et sans être tout à fait au courant de la totalité du casting finalement prévu (à part l'acteur Vincent Cassel qui devait jouer le rôle-titre), il semble plus qu'évident que le principal objectif du producteur ne fut pas là de rendre hommage à l'interprétation de Louis de Funès, Jean Marais, Mylène Demongeot, au réalisateur André Hunebelle (ni à tous ceux qui l'on précédé puisque je le rappelle, il existe une grosse douzaine d'adaptations cinématographiques) ou aux deux créateurs du mythique personnage masqué, mais plutôt de faire du pognon en utilisant un nom bien connu des amateurs de cinéma afin de s'assurer des rentrées d'argent en cas de distribution dans les salles. Et d'ailleurs, qui pourrait croire un seul instant qu'un reboot ou une séquelle très tardive des aventures de Fantômas pourrait faire oublier la fabuleuse trilogie formée par Fantômas en 1964, Fantômas se Déchaîne en 1965 et Fantômas contre Scotland Yard en 1967 ?

Selon Christophe Gans qui accordait une entrevue auprès du rédacteur d'un site internet d'information qui, détail amusant, affichait à l'époque une date de sortie prévue pour le courant 2012 alors même que l'entrevue confirmait l'annulation du projet, si son Fantômas ne s'est pas concrétisé, c'est parce que lui et Thomas Langmann ne se sont pas entendus sur la direction à prendre concernant celui-ci. Alors que le producteur voulait apparemment faire du projet un immense défouloir, bourré d'effets-spéciaux façon Marvel, Christophe Gans préférait nettement imprimer à sa future œuvre, un ton beaucoup plus sérieux. Remercions les deux hommes de n'avoir pas trouvé de terrain d'entente, ce qui nous a épargné de devoir subir une œuvre qui au fond, n'aurait sans doute plus rien eu en commun avec l’œuvre de Pierre Souvestre et Marcel Allain...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...