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lundi 20 octobre 2025

Tutti Defunti... Tranne i Morti de Pupi Avati (1977) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Avant de consacrer une partie de sa future carrière à la comédie (romantique ou non) et au drame, le cinéaste italien Pupi Avati a posé certains jalons du cinéma horrifique transalpin en signant l'une des œuvres les plus cultes du genre avec La Casa dalle Finestre che Ridono fort justement traduit chez nous sous le titre La maison aux fenêtres qui rient. J'en profite d'ailleurs pour évoquer une petite anecdote qui date maintenant de plus de trente ans. Ayant mes habitudes dans la minuscule boutique Movies 2000 située si mes souvenirs sont bons au 49 Rue Catherine de la Rochefoucauld dans le neuvième arrondissement de Paris, je fis une acquisition inattendue. Spécialisée dans le cinéma et véritable mine où l'on pouvait dénicher des livres, des magazines et autres cassettes vidéos au format VHS, la boutique finira malheureusement par voir ses portes définitivement se refermer en 2008. C'est là-bas que votre serviteur mis un jour la main sur La porte de l'enfer. Une cassette qui trône d'ailleurs toujours dans ma modeste vidéothèque et qui derrière ce titre cachait en réalité le fameux long-métrage du réalisateur italien... Imaginez quelle put être ma surprise en découvrant qu'en lieu et place d'un long-métrage dont je n'avais jamais entendu parler se trouvait en réalité le chef-d’œuvre de Pupi Avati... Passons maintenant au film dont il est question dans cet article. Mettre la main sur l'un des nombreux que mit en scène le calabrais n'étant pas forcément chose aisée, mieux vaut se préparer psychologiquement à atteindre l'orgasme cinéphilique à la simple idée de découvrir l'une de ses œuvres parmi les moins connues. Un euphémisme si l'on tient compte du fait que parmi sa soixantaine de réalisations, peu sont demeurées véritablement célèbres. Car en dehors de La maison aux fenêtres qui rient en 1976 ou de Zeder en 1983, seuls les vrais fans seront véritablement capables d'en citer un ou deux de plus sans jeter au préalable un regard sur Wikipedia ou le généralement très complet, IMDB !


Sur un ton sardonique, voici comment je vois parfois les choses : ''Ouais, je sais... la chance qui est la mienne... d'avoir autour de moi... des personnes dont la passion principale est l'archéologie cinéphilique...''. Ce qui, à vrai dire, me permet de me ''taper l'incruste'' sans y avoir été forcément convié d'ailleurs, lors de projections privilégiées... D'où cet article consacré à Tutti Defunti... Tranne i Morti que Pupi Avati réalisa en 1977. Soit un an après le morbide et dérangeant La maison aux fenêtres qui rient. Et si les deux longs-métrages n'entretiennent pas vraiment de relations, on sent chez leur auteur, cette même envie de laisser au spectateur une sourde impression de malaise. Ici, ça n'est pas tant l'intrigue que certains interprètes qui auraient pu marquer les esprits. Mais après avoir pu apprécier un an auparavant La maison aux fenêtres qui rient (dont le titre à lui seul est absolument remarquable), rien ne pouvait davantage traumatiser les esprits que ces mentalités viciées qui s'inscrivirent au cœur de son récit... Terminé ce que d'aucun jugèrent comme un exemple de Giallo malgré tout très particulier. Pupi Avati passe désormais à autre chose avec Tutti Defunti... Tranne i Morti. Quoique. À bien y regarder, ce qui s'apparente au Whodunit Made in Italy peut tout aussi bien s'inscrire dans cette mouvance notamment sublimée par le maître incontesté du genre, Dario Argento ! Deux courants rejoints bien évidemment par le Slasher dont les codes ne diffèrent que dans de très petites proportions. Ici, dix membres d'une même famille sont regroupés dans la luxueuse demeure du patriarche qui vient tout juste de décéder. S'ajoute à leur présence, celle de Dante (l'acteur Carlo Delle Piane), petit employé d'un éditeur chargé de vendre deux exemplaires d'un ouvrage consacré à certaines légendes entourant cette famille originaire d'Émilie-Romagne. Malheureusement, lors de son séjour, celui-ci ainsi que les membres de la famille parmi lesquels l'on notera la présence de la superbe Francesca Marciano dans le rôle d'Iliana vont être les témoins d'une série de meurtres dont ils seront eux-mêmes les victimes...


Arrive alors Martini (Gianni Cavina), détective qui débarque comme un cheveu dans la soupe et qui s'autoproclame ''chargé de l'enquête'' ! Tutti Defunti... Tranne i Morti, c'est d'abord et avant toute autre chose, une galerie de portraits comme les affectionne Pupi Avati. Bien que la présence des très séduisantes Francesca Marciano et de la française Greta Vaillant (dans le rôle de Hilde) soit particulièrement appréciable, le réalisateur insiste sur les ''difformités'' de plus ou moins grande importance. Ainsi, dans le rôle de Donald, un pervers obsédé par la masturbation suivant un traitement à base de chocs électriques, l'on retrouve l'acteur Pietro Bona, dont l’œil droit est absent. Bien qu'étant d'un physique normal, Giulio Pizzirani s'était pourtant montré plutôt incommodant lorsqu'il avait incarné le rôle d'Antonio Mazza dans La maison aux fenêtres qui rient. L'on retrouve ainsi son regard si particulier. Enfin, atteint de nanisme, Bob Tonelli interprète de son côté le rôle d'Ariano, l'un des frères de la fratrie. Pupi Avati s'amuse d'ailleurs de la petitesse du personnage pour le faire railler à plusieurs reprises par l'entremise de ses personnages. Bien que Tutti Defunti... Tranne i Morti appartienne effectivement à la catégorie du Whodunit, son auteur le fait par la voie du second degré. Et même, de la parodie la plus décomplexée. En cela, on peut regretter le choix de Pupi Avati tant son film abuse de l'humour le plus bouffon et pas forcément le plus drôle. Sans jamais relâcher la pression d'ailleurs, là où justement l'on aurait sans doute aimé qu'il fasse preuve d'un peu plus de sérieux selon les conditions dans lesquelles se retrouvent les personnages. Il n'en demeure pas moins que Tutti Defunti... Tranne i Morti bénéficie d'une très belle photographie qui renvoie directement à l'époque du tournage et de magnifiques décors dus aux séquences dirigées à Casalecchio di Reno, Émilie-Romagne ainsi qu'à Bologne. Notons enfin que le titre, d'une stupidité sans nom, délivre instantanément le nom du coupable. Une réflexion de quelques secondes permettra en effet aux plus réceptifs de comprendre le sens de cette phrase. Ajoutant à cela la preuve confirmant le fait que le concept final adopté dans le premier volet de la franchise Saw près d'un demi-siècle plus tard ne fut pas vraiment novateur...


 

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