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dimanche 19 octobre 2025

La Meurtrière diabolique (Strait-Jacket) de William Castle (1964) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

La folie au cinéma est une thématique récurrente sur laquelle se sont penchés d'innombrables cinéastes à travers le temps. De grands réalisateurs s'y sont également intéressés. Au titre des plus grandes œuvres, l'on citera Soudain l'été dernier de Joseph L. Mankiewicz en 1959, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? de Robert Aldrich en 1962, Shock Corridor de Samuel Fuller en 1963 ou encore Vol au dessus d'un nid de coucou de Miloš Forman en 1975. Bon nombre de cinéastes spécialisés dans le cinéma d'épouvante se sont également emparés du sujet. Difficile de les énumérer tous mais parmi eux, l'autrichien Gerald Kargl la traita en 1983 avec son remarquable et éprouvant Schizophrenia. Un long-métrage si déstabilisant que son auteur se retrouva financièrement démuni et contraint de travailler dans la publicité afin de rembourser ses dettes ! Dans certains pays où le film sera interdit ou écopera d'un classement X au même titre que le cinéma pornographique, il faudra patienter de longues années avant que le public puisse enfin le découvrir... Mais revenons en arrière, jusqu'en 1964, année où fut projeté sur les écrans La Meurtrière diabolique (Strait-Jacket) du réalisateur américain William Castle, œuvre marquée d'une interdiction aux moins de treize ans et d'un avertissement pour violence, gore et contenu dérangeant. Aussi puissant qu'est le titre dans sa traduction française que dans sa version originale (laquelle signifie Camisole de force), le film est d'abord l’œuvre d'un réalisateur puis d'un scénariste qui tous deux se sont chacun dans leur catégorie, spécialisés dans le cinéma et le roman d'épouvante. Du premier l'on retiendra l'usage de gadgets à l'attention des spectateurs lors de la projection de plusieurs de ses longs-métrages en salle. Au titre desquels, La nuit de tous les mystères et Le désosseur de cadavres en 1959 et 13 Fantômes l'année suivante.


Quant au second, le célèbre écrivain américain Robert Bloch, il est surtout devenu mondialement célèbre pour avoir été à l'origine en 1959, l'auteur du roman Psychose que le cinéaste Alfred Hitchcock adapta sous le même titre l'année suivante... Huit ans avant qu'il ne retourne à des ''aspirations'' d'ordre psychiatrique en écrivant le scénario du film à sketchs de Roy Ward Baker Les Mystères d'Asylum, Robert Bloch se pencha sur l'écriture de ce qui à l'écran deviendra La meurtrière diabolique. William Castle, qui ne renie alors pas le genre qui le rendit célèbre se montre pourtant beaucoup plus sobre dans sa description de l'horreur et de l'épouvante. Et pourtant, si le film a écopé d'un PG-13 sur le territoire américain, ça n'est pas pour rien. En effet, bien que l'on soit là face à un drame domestique au sein d'une famille au terrible passé, William Castle assène quelques plans horrifiques plutôt rares pour l'époque. L'on évoquera moins leur aspect gore du fait que pas une seule goutte de sang ne soit déversé à l'image que la répétitivité des séquences exposant des décapitations perpétrées à la hache. Tout commence il y a vingt ans, lorsque de retour chez elle, Lucy Harbin découvre que son mari est au lit avec son ancienne petite amie. Ne supportant pas cette trahison, l'épouse abusée s'empare d'une hache et tue le couple adultérin. Et ce, devant les yeux de sa petite fille Carol ! Enfermée dans un hôpital psychiatrique durant les vingt années qui suivent, Lucy est finalement rendue à sa liberté et est accueillie par son frère Bill (Leif Erickson), sa belle-sœur Emily (Rochelle Hudson) et par Carol qui depuis les deux dernières décennies a été élevée par son oncle et sa tante. La gamine a depuis bien changée et est devenue une très jolie jeune femme fiancée à Michael Fields (John Anthony Hayes) dont les parents forment un couple de riches propriétaires... Le retour de Lucy s'avère délicat. N'ayant eu de contact avec autrui qu'à travers les patients de l'asile et les différents spécialistes qui se sont chargés de sa santé, celle qui est devenue une vieille dame craint de rencontrer Michael et ses parents.


Et alors que les médecins ont jugé qu'elle pouvait retourner vivre avec les siens, le comportement de plus en plus alarmant de Lucy inquiète sa fille ainsi que son frère et sa belle-sœur... Dans un superbe noir et blanc, William Castle filme donc les retrouvailles d'une mère et de sa fille dans un contexte trouble. Alors que Carol est incarnée par la charmante Diane Baker que l'on a pu notamment découvrir dans Voyage au centre de la Terre de Henry Levin, Pas de printemps pour Marnie d'Alfred Hitchcock ou dans l'épisode La montre témoin de la série policière Columbo, Le film de William Castle est véritablement porté par la présence et l'incarnation de Joan Crawford, immense actrice aux plus de cent rôles et qui dans le cas de La Meurtrière diabolique déploie son talent d'interprète en exploitant toutes les possibilités offertes par un personnage à l'humeur changeante. L'actrice est ainsi tour à tour inquiétante, touchante, ambiguë, lorsque sa personnalité change et passe de la tranquille et timide mère de Carol en une furie qui s'exprime en hurlant. Au drame et au film d'épouvante l'on ajoutera en outre le concept de thriller à un long-métrage qui n'aura pas livré tous ses secrets lors de sa première heure mais confondra au contraire le public face à ses certitudes. Notons enfin la présence de l'acteur George Kennedy qui des décennies avant d'être apparu à plusieurs reprises dans la franchise Airport ou parmi les interprètes de Mort sur le Nil de John Guillermin ou de Tremblement de terre de Mark Robson incarne ici l'homme à tout faire de la famille Harbin, Leo Krause. Un personnage diamétralement opposé à ceux qu'on lui connaît généralement, avec son look de cul-terreux sale et un brin immoral...


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