Phobia est
le troisième long-métrage du scénariste et réalisateur indien
Pawan Kripalani. Le cinéaste s'est spécialisé dans l'horreur et
son dernier film mélange des thématiques propres au genre,
l'assaisonnant d'une grande rasade de thriller psychologique et de
fantastique.
L'histoire est simple :
c'est celle de Mehak, jeune artiste-peintre de talent qui après un
vernissage célébrant son ouvre rentre chez elle à bord d'un taxi
dont le chauffeur va tenter de la violer. Traumatisée, la jeune
femme développe une véritable phobie envers les espaces ouverts et
publics et le moindre contact physique avec les hommes lui est devenu
insupportable. Recluse dans l'appartement d'une jeune femme qui l'a
quitté depuis de nombreuses semaines, Mehak peut compter sur le
soutien de son très proche ami Shaan. Cependant, la jeune femme ne
parvient pas à sortir de sa torpeur. Lorsqu'elle croise son voisin
Manu, elle est terrifiée par son étrange comportement. Incapable de
sortir de l'appartement, elle fait la connaissance de sa jeune
voisine Nikki avec laquelle elle noue une relation d'amitié et lui
fait part des soupçons qu'elle entretient envers Manu.

Avec
un tel scénario, on peut supposer que le film sera riche en
événements. Et effectivement, Phobia n'est
jamais avare en terme de scènes horrifiques et de tension. Puisque
le cinéma indien n'est pas le plus productif en la matière (ou du
moins, pas le plus représenté dans les médias), il est intéressant
de découvrir cette œuvre dont les dialogues passent allégrement de
l'anglais à l'hindi. Les sources d'inspiration de Pawan Kripalani
semblent nombreuses.
On
pense notamment à deux grands classique de Roman Polanski, Répulsion
de
1965 et Le Locataire qu'il
a réalisé et interprété en 1976, mais également plus récemment
au très marquant Musarañas
de Juanfer Andrés et Esteban Roel qui voyait déjà une femme aux
prises avec ses mauvais démons. Le sujet n'étant pas tout neuf,
Phobia s'en
sort avec les honneurs. Rassemblant tout ce que l'esprit de son
auteur peut avoir d'imaginatif, on baigne dans une œuvre empruntant
également à un genre actuellement très en vogue : le film de
fantomes. Mais pas à la manière des vieux classiques du genre,
bandes-magnétiques enregistrant des voix d'outre-tombe et cercles
formés d'une voyante et de plusieurs participants.
Non,
ici le procédé est plus proche d'un Paranormal
Activity,
mais en
bien mieux. L'élève ayant largement dépassé le maître (qui, soit
dit en passant manquait de talent), on se retrouve devant une œuvre
qui malgré ses deux heures n'en n'est pas pour autant ennuyeux. Et
parce qu'il nous vient d'Inde, Phobia mérite
toute notre attention...
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