Dans les domaines des
malédictions et des maisons hantées, Scared Stiff (ou
Abraxas)
de Richard Friedman reste une œuvre méconnue. Alors que le
réalisateur et scénariste américain débutera sa carrière en
réalisant Death Mask
en 1984, soit trois ans auparavant, l'intervention d'un masque dans
Scared Stiff
ne constitue pas de lien réel entre les deux longs-métrages. Ici,
nous sommes dans le plus pur style du film fantastique où
interviennent donc des éléments surnaturels. L'histoire débute en
1857, lorsque le négrier George Masterton (l'acteur David Ramsey)
est victime d'une malédiction proférée par un vieil esclave qui
lui annonce que le mauvais sort s'abattra sur lui et sa future
descendance. Le vieil homme offre en outre un talisman à Elizabeth
(Nicole Fortier), l'épouse de George, que ce dernier maltraite, afin
de la protéger... Après cette première mise en bouche plutôt
prometteuse, le récit bascule jusqu'à emporter ceux qui deviendront
les personnages principaux en 1987. Soit, cent-trente années plus
tard. Bien entendu, et depuis le temps qui s'est écoulé, George,
Elizabeth et leur fils sont morts. L'intrigue met donc désormais en
avant le psychiatre David Young, sa compagne Kate Christopher, qui
fut une ancienne patiente mais qui depuis est apparemment guérie,
ainsi que le fils de cette dernière, Jason (Josh Segal)... Le
personnage du psychiatre est incarné par Andrew Stevens. Acteur de
cinéma et de télévision, nous avons pu le découvrir chez Brian De
Palma en 1978 avec Furie,
chez J. Lee Thompson avec Le justicier de minuit
ou encore sur le petit écran dans l'épisode de la série Columbo,
Meurtre en deux temps
dans lequel il interprétait le rôle de l'assassin Wayne Jennings. À
ses côtés, l'actrice Mary Page Keller incarne quant à elle le rôle
de Kate Christopher. Sa carrière, essentiellement télévisuelle,
l'a notamment vue jouer dans Corky, un adolescent
pas comme les autres,
Providence,
JAG
ou encore dans certains épisodes de séries policières telles que
NCIS : Enquêtes spéciales,
New York Police Blues et
Esprits Criminels.
Le duo forme ici un couple très amoureux qui s'installe dans
l'ancienne demeure du négrier. Accompagnés à l'écran par un Josh
Segal qui dans le rôle de Jason interprète un enfant qu'aujourd'hui
l'on jugerait passablement d'autiste, chacun des trois membres de
cette petite famille recomposée va trouver un objet ayant un rapport
avec les événements ayant eu lieu voilà plus d'un siècle. Tandis
que le gamin trouve dans le petit jardin attenant à la demeure une
clé enfouie dans le sable, Kate découvre la moitié
du talisman qui fut confié Elizabeth. Quant à David, en fouillant
le grenier, celui-ci met la main sur un journal intime...
L'on découvre plus tard
que la clé ouvre un coffre renfermant... les cadavres d'Elizabeth et
de son fils. Musicienne et chanteuse, Kate fait une bien curieuse
rencontre, un soir, alors que David est endormi. Elle découvre qu'au
rez-de-chaussée, dans la pièce où est installé son piano, un
homme joue la partition qu'elle était justement en train de créer.
Les fans du genre remarqueront d'ailleurs la corrélation qui existe
entre cet événement et celui qui se produisit en 1980 dans le
formidable The Changeling
de Peter Medak dans lequel l'acteur George C. Scott était déjà
confronté à des événements troubles situant leur action dans une
demeure tout récemment acquise ! Mais la comparaison s'arrêtant
là, Scared Stiff
s'avère largement moins fascinant. Et bien que le film de Richard
Friedman nous offre quelques sympathiques scène de cauchemars, une
pendaison ou encore une longue séquence hallucinogène durant
laquelle Kate va être confrontée à des événements qui
rappelleront peu ou prou certains délires visuels propres à la
franchise mettant en scène un certain Freddy Krueger, le
long-métrage est souvent soporifique. Jouant ainsi sur la relation
très particulière d'un psychiatre avec son ancienne patiente, le
film rempli le cahier des charges du film de hantise en multipliant
les propositions horrifiques. Mais ces séquences étant enrobées de
passages sans intérêt et aussi nombreux que redondants, l'on passe
notre temps à attendre la prochaine vision d'horreur traduite par
les cauchemars de Kate, la menace que représente David qui sous
l'emprise du ''fantôme'' de George devient de plus en plus violent
ou par les quelques plans gores qui surgissent sans que nous ne nous
y attendions. À vrai dire, Scared Stiff
ressemble davantage à un petit téléfilm d'épouvante fort timide
bien que quelques idées surgissent ça et là. L'intervention de
pigeons lors de certaines séquences demeure après projection
toujours aussi énigmatique. Notons la présence de l'acteur
afro-américain Jackie Davis dans le rôle du détective Withcomb
sans qu'à aucun moment l'on ne sache si son attitude est liée à la
volonté du réalisateur d'imprimer un ton humoristique aux séquences
lors desquelles il apparaît ou si sa présence à l'image témoigne
de son incapacité à interpréter le rôle de manière crédible.
Bref, Scared Stiff
demeure une curiosité qui dans le genre s'avère relativement
médiocre...
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