À moins d'un revirement qui serait probablement lié à l'appel du
billet vert, Conjuring : l’heure du jugement restera
donc très officiellement le quatrième et dernier long-métrage à
mettre en scène le couple de chasseurs de fantômes américains Ed
et Lorraine Warren. Chacun ayant d'ailleurs leur spécialité puisque
lui s'était toujours prétendu être lui-même un démonologue
tandis que son épouse affirmait être médium. Leurs ''aventures
paranormales'' débutent lorsqu'ils fondent en 1952 la New
England Society for Psychic Research et
lorsqu'ils créent le Warren's
Occult Museum où
seront au fil des années entassés tous les objets maléfiques avec
lesquels ils seront entrés en contact... Outre divers ouvrages
qu'ils ont seuls ou en commun consacré aux phénomènes paranormaux,
si de nos jours Ed et Lorraine Warren sont si célèbres de part le
monde, c'est tout d'abord grâce au producteur Tony DeRosa-Grund qui
se rend un jour dans les locaux de la New
Line Cinema
pour leur proposer de collaborer sur un projet d'adaptation
cinématographie inspiré du couple de chasseurs de fantômes et
d'esprits maléfiques. En 2012, le réalisateur James Wan met en
scène ce qui deviendra Conjuring : Les Dossiers
Warren.
Le succès du film sera à l'origine de trois autres longs-métrages
et de plusieurs spin-off ! Concernant la saga Conjuring,
le second volet intitulé Le Cas Enfield sera
toujours réalisé par James Wan en 2016. Quant au troisième, Sous
l'emprise du Diable,
il le sera par le réalisateur Michael Chaves cinq ans plus tard.
Tandis que les différents volets des séries de films Annabelle
et La nonne
ainsi que l’œuvre indépendante La
malédiction de la dame blanche (à
nouveau réalisé par Michael Chaves) verront alternativement le jour
entre 2014 et 2023, cette année est donc sorti sur les écrans du
monde entier Conjuring : l’heure du jugement.
Alors que la franchise a déjà traité de la plus célèbre maison
hantée connue sous le nom d'Amityville, les quatrièmes aventures
d'Ed et Lorraine toujours incarnés par Patrick Wilson et Vera
Farmiga se penche désormais sur un cas qui prétendument les poussa
à définitivement mettre un terme à leur carrière. Et l'on
comprendra beaucoup plus tard pourquoi le couple prit cette
décision...
Mais
avant que ne survienne l'horreur la plus frontale et explicite, le
spectateur va d'abord devoir accepter une approche du récit beaucoup
plus sensible qu'à son habitude. S'agissant d'un film mettant
lui-même un terme apparemment définitif à la saga, il fallait bien
que les trois scénaristes chargés de l''écriture du script David
Leslie Johnson-McGoldrick, Ian B. Goldberg et Richard Naing se
penchent en grande partie sur les principaux protagonistes des
différents récits qui depuis maintenant plus de dix ans apportent
leur comptant de frissons aux amateurs de cinéma d'épouvante,
d'horreur et de fantastique. Dépassant allégrement les deux heures,
Conjuring : l’heure du jugement
est contrairement à ce que peuvent prétendre certains critiques une
expérience qui vaut son pesant d'or (ou de cacahuètes si vous êtes
plutôt un adepte de l'arachide). Concentrant le combat final en une
durée peu excessive lors d'un visuel passablement brouillon axant
ses différentes séquences sur le combat des Warren face à un
miroir hanté d'où surgissent ponctuellement trois esprits
belliqueux, l'intérêt est en fait ailleurs. Alors que Michael
Chaves revient de nouveau diriger les acteurs, le film s'intéresse
principalement aux Warren ainsi qu'à leur fille Judy (Mia
Tomlinson), laquelle semble posséder les mêmes capacités de
clairvoyance que sa mère. Le scénario se penche non pas sur la
genèse des fondateurs de la New
England Society for Psychic Research mais
revient sur la naissance de leur fille dans des conditions très
particulières. Le récit évoluant rapidement pour projeter les
personnages dans un présent se situant au beau milieu des années
quatre-vingt. Alors que nous est également présenté le petit ami
de Judy (Ben Hardy dans le rôle de Tony Spera), les différents
passages mettant en scène le quatuor sont entrecoupées de séquences
qui elles mettent en présence une ou plusieurs entités démoniaques
au sein d'une famille constituée de huit membres...
Projetant
ainsi le film, tout comme les précédents, dans le contexte réaliste
du fait-divers. En effet, Conjuring : l’heure
du jugement
se penche sur le cas de la famille Smurl dont les membres subirent
réellement et durant des années, d'étranges phénomènes jusqu'à
ce que ces derniers s'aggravent au point que Janet Smurl (la mère de
famille ici incarnée par Rebecca Calder) ne contacte les Warren afin
de bénéficier de leur aide... Bien que d'aucun pourra juger
d’expéditif et finalement assez peu original le combat final,
Conjuring : l’heure du jugement
est une brillante réussite qui vient clore de la plus belle manière
une saga forte en émotion... Une émotion qui transperce également
dans ce quatrième opus. Mais l'on ne songe pas ici seulement à ces
quelques jump scare qui peuvent nous faire sursauter ou à ces
séquences macabres qui peuvent donner le frisson mais bien à celle
qui vous enserre parfois le cœur. Comme lorsque sont évoqués les
problèmes cardiaques d'Ed Warren, ou lorsque Tony demande timidement
au couple l'autorisation de demander sa main à Judy. Sans compter
toutes ces preuves d'amour entre Ed et Lorraine... Un couple qui au
regard d'une annonce qui prétend en théorie que nous n'aurons plus
l'occasion de voir sur grand écran va sans doute laisser un grand
vide. Au risque de me faire des ennemis, j'irais presque jusqu'à
affirmer que Conjuring : l’heure du jugement
est peut-être finalement le meilleur des quatre films. Car non
seulement la mise en scène est superbe (les mouvements de caméras
et autres travelling), l'intrigue juste ce qu'il faut de flippante et
d'émouvante, les effets-spéciaux et les environnements très
réussis, le sound design efficace et l'interprétation impeccable...
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