Encore et encore on nous
ressort la même recette, sans une once d'imagination, sans la
moindre originalité. Si en découvrant hier les deux premiers
épisodes de la série Alien : Earth
je m'étais fait la réflexion que j'avais sans doute vu assez
d’œuvre portées sur le sujet pour que ceux-ci n'apportent
finalement pas grand chose de plus à ma fascination pour le
xénomorphe et pour cet univers horrifico-fantastique, cela n'était
rien en regard du spectacle offert par le troisième et dernier
long-métrage du réalisateur thaïlandais Kulp Kaljareuk, Ziam.
Un titre qui tire son origine dans le nom historique de la Thaïlande
et auquel le réalisateur a remplacé la majuscule par un Z pour
faire comprendre à ceux qui ne l'auraient pas encore compris qu'il
s'agit d'un film de zombies ! Enfin... des zombies qui ont plutôt
l'air d'infectés à dire vrai. Car ici, ils ne sortent pas de leur
tombe, ne marchent pas avec lenteur mais se relèvent quelques
secondes après avoir été mordus et tués par des hommes et des
femmes atteints par un virus particulièrement virulent qui
transforme la population en créatures assoiffées de sang et de
violence. Ouais, rien de vraiment original si ce n'est que Kulp
Kaljareuk a voulu mixer l'horreur de cette situation située dans un
univers dystopique et post-apocalyptique a des combats de Muay-Thaï.
Une discipline sportive propre à la Thaïlande qui fut notamment
exploitée au cinéma dans quelques longs-métrages dont le très
apprécié des amateurs de Jean-Claude Van Damme, Kickboxer
de Mark DiSalle et David Worth en 1989... Ici, le récit tourne
essentiellement autour de deux personnages. Singh, qu'incarne
l'acteur Prin Suparat, est un ancien combattant spécialisé dans le
Muay-Thaï que l'on découvre tout d'abord lors d'une mission qui
tourne au massacre. À cette occasion, le spectateur découvrira des
combats au corps à corps très décevants. Un montage ultra-cut et
des choix de plans qui rendent le tout relativement brouillon. Cette
spécificité du film rendant ainsi les combats totalement caduques.
Ensuite, les observateurs, ou du moins ceux qui connaissent bien
Banlieue 13
de Pierre Morel se souviennent probablement de la mémorable séquence
lors de laquelle le personnage de Leito ''saucissonnait''
littéralement le géant ''Yéti''.
Le
réalisateur thaïlandais reproduit peu ou prou la scène dans son
film même si en comparaison, celle-ci semble bien moins
convaincante. Alors qu'une épidémie semble s'étendre dans la
région, Singh prend la décision de partir à la recherche de sa
petite amie. Rin (l'actrice Nuttanicha Dungwattanawanich) travaille
comme médecin dans un hôpital et va être elle-même confrontée à
une vague d'infectés au sein même de l'établissement. Intervient
alors un personnage secondaire en la personne de Buddy (Wanvayla
Boonnithipaisit), un enfant dont la mère perdra la vie et que notre
couple de héros prendra en charge. Le gamin, comme tout le reste à
vrai dire, est tout à fait caricatural. Prototype même du
personnage enfantin qui évolue dans on ne sait combien de films
d'horreur, on s'amuserait presque de le voir affublé de crises
d'asthme si ce n'était pas en réalité tout à fait pathétique. Le
réalisateur ainsi que Vathanyu Ingkawiwat et Nut Nualpang s'y sont
donc mis à trois pour nous pondre un scénario dénué de toute
originalité et dont la puérilité déclenche moins ce côté
touchant que pourrait arborer le récit qu'un ennui profond à force
de découvrir une succession de séquences déjà vues mille fois
auparavant. Le scénario enferme ses personnages dans l’hôpital
durant la quasi totalité du récit tandis que nos personnages
assistent à des vagues d'infectés dont les assauts sont répétitifs.
Bref, rien d'original ! Notons que Kulp Kaljareuk a fait le
choix de ne pas faire intervenir le moindre effet-spécial numérique
et que toutes les scènes d'horreur ont été conçues à l'aide de
maquillages. Ce qui, à première vue, n’apparaît malheureusement
pas à l'image comme une évidence. Pourtant bourré d'énergie,
filant à cent à l'heure, mélangeant horreur et combats au corps à
corps, Ziam
n'est pas franchement terrible. Trop de films portant sur le sujet
sont sortis depuis ces deux dernières décennies et renouveler le
genre en la matière est devenu désormais quasiment mission
impossible...
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