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samedi 9 août 2025

Potiche de François Ozon (2010) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

1997.... Cette année là, un réalisateur allait bouleverser mon opinion sur l'état du cinéma français et conforter l'idée que même dans notre beau pays, il était possible de produire l'équivalent de l’œuvre toute entière du cinéaste américain John Waters. Mon maître à penser, comme le fut en littérature un certain Charles Bukowski. Des Pink Flamingos, des Female Trouble et plus encore des Desperate Living, chez nous, semble-t-il, la chose était inconcevable. Il y eu semble-t-il quelques tentatives underground mais pourtant remarquables (le Mongolitos de Stéphane Ambiel disponible en double programme chez Haxan Films aux côtés du cultissime Hated: GG Allin and the Murder Junkies de Todd Philips) mais rien de véritablement officiel. Jusqu'en 1997, donc, et le moyen-métrage Regarde la mer de François Ozon. Signe avant coureur de ce qui allait jaillir sur les grands écrans l'année suivante sous le titre Sitcom. Une flèche pointant directement vers ces programmes médiocres mais ô combien populaires. Et pourtant, si ce dernier s'était montré d'un cynisme réjouissant, il dénotait déjà une légère baisse de régime en la matière de la part du réalisateur François Ozon. En effet, on y riait sans doute davantage que devant Regarde la mer, mais il n'avait probablement pas la capacité de déranger autant que dans cette aventure d'un peu moins d'une heure détaillant la rencontre entre une touriste anglaise prénommée Sasha et Tatiana (Marina de Van, impressionnante), une jeune marginale apparaissant comme immédiatement menaçante...


Nous sommes fin 2010 lorsque sort sur les écrans français Potiche, le treizième long-métrage du réalisateur français. Et les choses, depuis, ont bien changées. Les vedettes, depuis quelques années déjà, se sont bousculées au portillon du cinéma estampillé '' François Ozon'' ! Ne faisant pas fi de cette règle, Potiche réunit en son sein des noms aussi prestigieux que ceux de Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Fabrice Luchini ou Jérémie Rénier. Aux côtés desquels l'on découvre la présence étonnante de la chanteuse Elodie Frégé. François Ozon aura eu la bonne idée d'attendre sept ans avant de débaucher la gagnante de la troisième saison de l'émission de télé-réalité musicale, Star Academy. Histoire de faire taire avant qu'ils n'ouvrent la bouche ceux qui auraient sans doute prétendu que le cinéaste aurait par ce choix, tenté d'attirer les amateurs de ce genre de shows télévisuels ! S'il n'entretient aucun rapport avec le contexte propre aux Sitcoms des années quatre-vingt dix puisqu'il situe son intrigue deux décennies auparavant, c'est parce que Potiche multiplie les références à cette époque. Pulls à col roulé bordeaux et en acrylique. Foulards soyeux, coupe au bol (Jérémie Rénier, qui deux ans plus tard incarnera Claude François dans Cloclo de Florent-Emilio Siri ressemble déjà à s'y méprendre à l'un des plus populaires chanteurs français des années 60/70), mode vestimentaire, véhicules et fond sonore, tout ou presque renvoie à cette période de vague insouciance que beaucoup n'ont malheureusement pas eu la chance de connaître...


Vu le pedigree de François Ozon, on rêve d'un retour aux sources et pourquoi pas, de dialogues aussi incisifs que ceux des débuts de Bertrand Blier (dont les premiers films cultes, je le précise, datent tous de cette période là). Mais à moins que François Ozon n'ait décidé de montrer que rien n'a vraiment changé depuis ces cinquante dernières années, plonger ses protagonistes dans le courant des années soixante-dix n'a d'intérêt pour lui que de ne citer personne en particulier tout en évoquant la société et le monde politiques tels qu'ils demeurent de nos jours. Quant aux spectateurs, ceux-ci se réjouiront certainement davantage de l'esthétique du long-métrage que des dialogues poussifs dont on ne sait jamais vraiment si François Ozon les a choisi pour leur éventuelle corrélation avec l'époque évoquée. Essentiellement constituée de standards de la variété française (Michèle Torr, Il était une fois, Bee Gees, Jean Ferrat ou Julio Iglesias), la bande musicale à laquelle participe le compositeur Philippe Rombi est typique de cette nouvelle génération de comédies françaises assez creuses qui pullulent depuis la sortie de Potiche. Comme si François Ozon avait posé les bases d'un cinéma fade, dénué d'imagination et de sentiments vrais. Le pire étant d'y voir Fabrice Luchini souvent sous-exploité. Même Bruno Dumont saura prendre le contre-pied de son talent d'orateur en 2016 en sous-exploitant son phrasé dans l'excellent Ma loute. Le treizième long-métrage du réalisateur français donne surtout à se remémorer l'excellente émission Message à caractère informatif de Nicolas et Bruno qui détournait avec talent d'anciens films d'entreprises et qui pour le coup, s'avérait autrement plus drôle. Ennuyeux, dénué (ou presque) du cynisme qui chez François Ozon transpirait par tous les pores par le passé, Potiche est anecdotique. Pour ne pas dire, totalement dispensable...

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