Pour reprendre plus ou
moins l'expression employée par l'un des journalistes du magazine
Téléramaa avec lequel je ne
suis que très sporadiquement en accord, le nouveau long-métrage du
réalisateur, scénariste et producteur allemand Philip Koch ne casse
pas des briques! Ou trois pattes à un canard pour ceux qui
promeuvent davantage les animaux de la ferme que le monde
vidéoludique (Tetris)
ou celui du bâtiment (Maçons, Charpentiers, Couvreurs, etc...).
Ouais, bon, je ne suis pas humoriste ! Mais par contre, je
possède un niveau d'exigence qui au fil des années ne cesse
d'augmenter à mesure que les longs-métrages s'ajoutent à la très
longue liste de ceux que j'ai pu découvrir depuis près d'un
demi-siècle. Et forcément, l'un des critères fondamentaux est tout
comme en musique, l'originalité. Cette toute petite chose qui peut
permettre à une œuvre de se différencier de la concurrence. De
cette masse très importante dont les exemples se confondent les uns
avec les autres et s'empêchent ainsi de marquer à tout jamais les
cinéphiles et cinéphages. Si l'espoir que Brick
puisse avoir suffisamment de potentiel pour entrer dans la catégorie
des longs-métrages qui innovent fut rapidement remis en question,
c'est peut-être encore davantage son traitement qui déçoit !
Une fois le récit achevé, on ne peut que se résoudre à penser
qu'au mieux l'on a assisté à une œuvre qui ne pouvait être
envisagée que pour voir le jour sur l'une des plates-formes de
streaming payantes. Et c'est bien le cas puisque Brick
a débarqué sur Netflix
voilà
trois jours. Mélange de thriller et de science-fiction, le
long-métrage de Philip Koch fait plus ou moins partie de ces films
que l'on a très longtemps catégorisé comme étant des huis-clos
avant que ne déboule sur le pas de nos portes la pandémie de
Covid-19.
Cette saloperie qui non seulement fit près de sept millions de morts
et poussa de futurs réalisateurs, producteurs et distributeurs à
inventer un nouveau genre : le film de confinement. Sorte de
mélange alarmiste entre intrigue située en appartement et dystopie
basée sur une épidémie imaginaire mais parfois proche de celle
qu'a connu l'humanité dernièrement. Ici, Philip Koch fait
''mieux''. Il conçoit une œuvre dont l'un des personnages (l'acteur
autrichien Murathan Muslu dans le rôle de Yuri) suppose qu'un virus
mortel pourrait tuer quiconque défierait un étrange protocole
visant à garder chez eux les habitants de la ville.
L'intrigue
tourne tout d'abord autour d'Olivia (Ruby O. Fee) et de Tim (Matthias
Schweighöfer). Un couple qui a connu une perte immense en la
personne de leur bébé. Mais alors que la jeune femme est quelque
peu parvenue à sortir la tête de l'eau, Tim plonge corps et âme
dans son travail afin ''d'oublier'' la mort de son enfant. Un jour,
Olivia annonce à Tim qu'elle part pour Paris. Seule. Une rupture
sentimentale sèche qui n'aboutira pourtant pas. Et pour cause.
Lorsque la jeune femme ouvre la porte d'entrée bagages à la main,
elle et Tim découvrent qu'un mur de briques s'est formé entre leur
appartement et le couloir extérieur. Un mur électromagnétique qui
en réalité semble recouvrir la totalité de leur appartement.
D'abord désemparés, ils décident de pratiquer un trou dans le mur
donnant sur l'appartement de leurs voisins, Ana (Salber Lee Williams)
et Marvin (Frederick Lau). Un couple de drogués auxquels vont
bientôt se joindre un vieil homme malade et sa petite-fille qui
vivent à l'étage du dessous. En effet, alors qu'il est impossible
de quitter les appartements, le sextet choisi de pratiquer des trous
dans le sol de chaque logement situé sous ses pieds jusqu'à
atteindre un tunnel située au sous-sol. En chemin, les six
personnages croiseront la route de Yuri ainsi que le... cadavre de
son ami Anton... D'emblée, Brick
pue le téléfilm allemand. Et si vous ne voyez pas ce que cela
signifie, c'est peut-être parce que vous n'en avez pas assez
bouffé ! Ce détail dont l'importance est réellement
considérable s'agissant du confort du spectateur lors de la
projection est accentué par une mise en scène, des décors et une
interprétation qui à défaut d'être mauvais n'en est pas moins
quelque peu académique et donc, rédhibitoire. Ensuite, le récit.
Bien que l'idée d'enfermer les protagonistes derrière un mur de
briques très étrange ne soit pas une mauvaise idée, le déroulement
des événements est on ne peut plus classique. Et c'est bien ça le
soucis. On a l'impression d'avoir déjà vu mille fois ce genre de
production. Rendant ainsi les effets de surprise totalement caduques.
Et même si Philip Koch tente d'apporter un peu de matière à
travers la caractérisation de ses personnages, là encore, c'est du
déjà vu. Bref, Brick
est
lisse, sans réelle inspiration, redondant... Une œuvre que l'on
conseillera une nouvelle fois à celles et ceux qui ne sont pas
coutumiers de ce genre de films. Les autres, eux, s'ennuieront et
chercheront rapidement une échappatoire afin d'éviter de se
coltiner le film jusqu'à son terme...
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