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jeudi 24 juillet 2025

Blaxploitation : Point Noir (Uptight) de Jules Dassin (1968) - ★★★★★★★☆☆☆

 

 
 

Alors que mon cycle consacré à la Blaxploitation s'achève bientôt, évoquons une œuvre méconnue signée d'un artiste plutôt célèbre puisque son auteur n'est rien moins que Jules Dassin, réalisateur, scénariste, producteur et acteur d'origine américaine et surtout, pour les amateurs de variété, père de Joe Dassin. Oui, l'interprète de L'été indien, Les Champs-Élysées ou encore Le petit pain au chocolat ! Le papa n'ayant pas précédé le fiston dans une carrière de chanteur, il réalisa entre 1942 et 1980, environ vingt-cinq longs-métrages dont cet étonnant Point noir (Uptight) datant de 1968. Alors que le mythique mais néanmoins très spécial Sweet Sweetback's Baadasssss Song de Melvin Van Peebles sorti trois ans plus tard est souvent considéré comme le premier film du genre, Point noir entre malgré tout dans cette catégorie favorisant majoritairement des interprètes de sexe masculins et féminins d'origine afro-américaine. Aux États-Unis, territoire d'origine de l’œuvre, Point noir sort le 28 décembre 1968. Soit environ sept mois après le tragique décès du pasteur et élément fondamental du Mouvement américains pour les droits civiques, Martin Luther King. L'on comprend alors assez rapidement que la traduction du titre chez nous ne doit rien à l'évocation de Comédons et autres crises sévères d'Acné présentés sous le prisme du documentaire. Ici, le sérieux est de rigueur comme l'exige tout d’abord la retransmission des obsèques de Martin Luther King. Des images d'archives qui montrent l'engouement de la communauté afro-américaine qui ce jour-là se massa en nombre pour honorer l'homme et sa vision idyllique de l'Amérique ! Bien que le long-métrage de Jules Dassin n'ait vu le jour sur grand écran que bien plus tard dans l'année, le script du cinéaste, de Ruby Dee et de Julian Mayfield inspiré du roman de l'écrivain irlandais Liam O'Flaherty repose sur un récit se déroulant à seulement quatre jours d'intervalle avec l'enterrement du célèbre pasteur afro-américain. Le film s'intéresse tout d'abord au personnage de Johnny Wells qu'incarne l'acteur Max Julien. Personnalité plus ou moins influente d'un comité constitué de membres de la communauté afro-américaine, l'homme organise en compagnie de plusieurs hommes, le braquage d'un entrepôt d'armes à feu dont ils vont prélever plusieurs caisses avant que ne soit abattu le gardien des lieux...


En fuite, Johnny est désormais la cible de la police qui le recherche en ville avant de le retrouver et de lui tirer dessus. Victime de délation, Johnny meurt de ses blessures. Point noir change alors de point de vue et s'intéresse désormais au personnage de Tank. Alcoolique notoire et ancien membre du comité rejeté par ses semblables, l'homme est interprété par l'acteur Julian Mayfield. Une incarnation réellement convaincante. Voix tremblante, front perpétuellement en sueur, visage hagard, Tank a beau affirmer qu'il a cessé de boire mais tout le monde autour de lui sait qu'il ment. Sans un sou, les poches aussi vides que la tête de beaucoup d'influenceurs TikTok (paf ! Dans leur gueule !) alors que le comité ''pleure'' la mort de Johnny Wells, il est temps désormais de retrouver et de juger celui qui l'a vendu ! Dans une ville de Cleveland (située dans l'Ohio) sombre, enfumée et humide, la traque du Judas a commencé. Pourtant, ici, rien à voir notamment avec le formidable Furie du cinéaste allemand Fritz Lang. Point de frénésie ou de curée mais bien l'étude du comportement de son héros lorsque ''l'enquête'' de ses anciens camarades les poussent à se demander comment il a pu en un très court moment, réunir assez d'argent pour offrir des tournées ou des pourboires dans divers bars de la ville. Plus que le récit, et ce même si la dernière partie est nettement plus favorable à l'appréciation du long-métrage, ce sont bien les incroyables décors d'Alexandre Trauner, la photographie de Boris Kaufman ou certains cadrages qui retranscrivent l'un et l'autre la vision crépusculaire d'une ville de Cleveland sous tension après le décès de Martin Luther King. Des séquences parfois proches du noir et blanc, un tribunal et un procès qui confinent à la fin d'un monde, d'une utopie qui à la suite du décès du pasteur est désavouée par une grande majorité des représentants du comité. C'est bien surtout en cela que Point noir vaut le détour. Une œuvre, je le répète, méconnue, mais qui par ses qualités artistiques et sa thématique qui s'éloigne drastiquement des habituels récits tournant autour du proxénétisme, de la drogue ou de la corruption policière, mérite amplement que l'on s'y intéresse...
 

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