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mercredi 23 juillet 2025

Blaxploitation : Welcome Home Brother Charles de Jamaa Fanaka (1975) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Tout comme dans n'importe quel genre cinématographique, qu'il s'agisse d'action, de fantastique,de science-fiction, d'horreur ou encore d'aventure ou de policier, il y a à boire et à manger... et même parfois à régurgiter par des voies qui n'ont rien de réellement naturelles. Film de Blaxploitation sorti en 1975, Welcome Home Brother Charles du réalisateur afro-américain Jamaa Fanaka entre dans la catégorie des tentatives ratées. Ce qui n'a pas empêché le bonhomme qui tournait là son tout premier long-métrage d'avoir persévéré durant une période s'étalant sur une quinzaine d'années et à travers une toute petite série de longs-métrages qu'il réalisa, scénarisa et produisit lui-même ! Bref, la manière théoriquement idéale de mettre en pratique le mouvement Do it yourself selon lequel il s'agit de tout faire par soit-même. Après avoir réalisé le court-métrage de vingt minutes A Day in the Life of Willie Faust, or Death on the Installment Plan en 1972 et alors qu'il étudiait encore à L'Université de Californie à Los Angeles, Jamaa Fanaka choisit d'exploiter le filon de la Blaxploitation avec ses propres moyens. Et donc, à travers un budget sans doute dérisoire d'après le résultat à l'écran. Si certains des acteurs continueront leur carrière cinématographique, d'autres n'iront pas plus loin que cette seule tentative de dramatisation parfois ésotérico-fantastico-absurde de ce cinéma propre à la culture et à la revalorisation de la communauté afro-américaine. Parmi ces derniers, Marlo Monte, Ben Bigelow et Jake Carter. Le troisième n'ayant que peu d'intérêt puisque son interprétation d'un proxénète n'ira pas au delà d'une petite poignée de minutes, les deux autres sont déjà nettement plus intéressants. Commençons donc par Ben Bigelow. Incarnant l'officier Harry Freeman, l'acteur est littéralement surexcité, caricatural et donc parfaitement grotesque dans le rôle du flic BLANC raciste, machiste et dont la femme préfère retrouver les bras d'amants de passage devant l'inaptitude de son mari à lui donner du plaisir. Et celle-ci, incarnée par Tiffany Peters, choisissant parmi ses conquêtes d'un jour de beaux étalons noirs, son mari semble avoir logiquement développé une haine viscérale vis à vis de la communauté afro-américaine. Et Marlo Monte incarne justement l'un de ses représentants en incarnant le rôle de Charles Murray. Un black pas tout ''blanc'' puisqu'il exerce le ''métier'' de dealer de dope !


Lors de son arrestation, l'officier Harry Freeman se montre particulièrement agressif et tente de l’émasculer tandis que son collègue Jim Cunningham (interprété par Stan Kamber, une sorte d'Oliver Reed version Temu) détourne de regard. Accusé de violence sur ''dépositaire de l'autorité publique'' comme l'on a désormais l'habitude de décrire nos forces de l'ordre, Charles prend cher puisque le juge, lors de son procès, le condamne à trois ans ferme ! Notons que ces trois années seront réduites à l'image, à trois minutes montre chrono. Obsédé par l'agression dont il fut victime, Charles fait le même cauchemar (dont la description ne nous sera révélée que bien plus tard). S'agissant de son passage en prison, Jamaa Fanaka ne s'embarrasse pas de décrire le milieu carcéral au beau milieu d'une foule de criminels plus endurcis les uns que les autres mais filme la séquence en noir et blanc et à travers des photogrammes sans intérêts se fixant en gros plan sur le seul visage du protagoniste ! Sorti de taule, Charles cherche à revoir sa compagne Twyla (l'actrice Jackie Ziegler) qui depuis est maquée avec N.D, un ancien ami du héros. Là encore, le réalisateur et scénariste ne se prend pas la tête et stoppe net une sous-intrigue qui aurait pu être passionnante s'agissant de l'affrontement entre deux hommes dans la quête pour l'un, de la réappropriation de son ex. (Dé)monté à la truelle par un monteur dont l'incompétence est si remarquable qu'elle en devient saisissante, Welcome Home Brother Charles est en outre doté de séquences foireuses et inutiles. Celle mettant notamment en scène l'officier Harry Freeman lors du déminage d'une valise étant parfaitement emblématique de l'absence de maîtrise du réalisateur vis à vis de son script et de sa mise en scène. Plus tard, le long-métrage bifurque du côté du ''fantastique''. En effet, doté d'un appendice démesuré, Charles tue Freeman et l'un des intervenants lors de son procès en agitant devant eux un braquemart monstrueux avec lequel il va les étrangler !!! En outre, cette victime de l'injustice et de la corruption policière qui le condamnèrent à trois ans de prison va littéralement envoûter les épouses des deux hommes en question. Reste cependant à savoir si Charles a ensorcelé l'une et l'autre à l'aide de son regard ou de sa queue ! Bref, Welcome Home Brother Charles est une belle merde dont nous ne retiendrons que cette hallucinante séquence du pénis/serpent, totalement inattendue et point d'orgue d'un film de Blaxploitation parmi les plus décevants...

 

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