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dimanche 22 juin 2025

Un monde Violent de Maxime Caperan (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avec son affiche dans le plus pur style du cinéaste britannique Ken Loach, Un monde violent entre de plain-pied dans cet exercice du cinéma qui consiste à examiner un fait de société sous l'angle le plus crédible qui soit. Et même si son auteur, le scénariste et réalisateur français Maxime Caperan, ne pousse pas le curseur du vérisme dans ses derniers retranchements, l'on est pourtant beaucoup plus proche du docu-fiction que du blockbuster américain. Quoique le terme de docu-fiction ne se prête en réalité pas vraiment à ce long-métrage, le premier de fiction pour son auteur qui jusque là n'avait tourné que trois courts-métrages ainsi que le documentaire Les enfants de la patrie en collaboration avec Eva Sehet. Dans celui-ci, les deux cinéastes se penchèrent en 2019 sur les tortures qu'infligèrent des militaires français sur le peuple kanak en 1988. On peut donc supposer que Maxime Caperan est un cinéaste engagé et qu'Un monde violent sera une nouvelle fois pour lui, l'occasion d'aborder l'une des thématiques qui lui sont chères. Écrit aux côtés de Thomas Finkielkraut, le scénario repose sur l'histoire de deux frères, Sam et Paul. Deux employés d'une entreprise de vente de matériel divers par correspondance qui n'ont pas l'intention d'y faire de vieux os et qui avec la complicité de leur collègue Suzanne s'apprêtent à braquer l'un des semi-remorques de leur entreprise qui renferme des palettes de iPhone. Après que Sam ait endormi le chauffeur à l'aide d'un gaz, Thomas prend le volant du camion et suit son frère installé à l'avant d'un véhicule utilitaire. En chemin, le chauffeur du camion se réveille. Pris de panique, Thomas le frappe à plusieurs reprises. Une fois isolés, les deux véhicules s'arrêtent et les deux frères s'emparent de la marchandise... Le lendemain, la police est sur le lieu de travail des deux hommes. Si le vol des téléphones est déjà en soit un acte grave, Sam et Thomas apprennent surtout que le chauffeur n'a pas survécu aux coups qu'il a reçu. Très rapidement interrogés par la police, les deux frères se retrouvent plus ou moins soupçonnés. En cause : la récente libération de Thomas de prison après qu'il ait purgé une peine pour coups et blessures...


Ce qui ne devait être qu'une histoire de braquage ne faisant intervenir que des biens matériels se transforme donc en un mélange de drame et de thriller policier qui malgré ce que l'on pouvait en attendre n'est au final qu'un film certes sympathique, mais pas vraiment maîtrisé de bout en bout. Dans le rôle de Suzanne l'on retrouve l'actrice Olivia Côte qui comme à son habitude est impeccable. Seul soucis : l'implication de son personnage va se révéler relativement secondaire. Tout comme celui de celle qui va incarner sa fille à l'écran, l'actrice Bonnie Duvauchelle. Née de l'union des acteurs Nicolas Duvauchelle et Ludivine Sagnier, celle-ci et celle qui joue donc le rôle de sa mère se retrouvent à l'arrière-plan de la relation qui unit les deux frangins. Deux personnages interprétés par le franco-suisse Kacey Mottet-Klein et le français Félix Maritaud. Les deux acteurs incarnent donc deux frères dont le premier a tenté d'aider le second à se réinsérer dans la société en l'imposant dans l'entreprise qui l'emploie. Si Sam s'impose théoriquement comme le plus ''prudent'' des deux garçons, Thomas s'avère quant à lui être un électron libre difficilement gérable ! Véritable descente aux enfers sans possibilité de trouver une issue heureuse, Un monde violent se focalise donc essentiellement autour de ces deux personnages tandis que l'on aurait sans doute préféré que soit étoffé l'aspect social entourant les activités des deux frères ou du couple formé par la mère et la fille Suzanne et Justine, propriétaires d'une ferme dont la mère rêve tout comme les deux frères, de changer de vie. Sans abuser de dialogues inutiles, Maxime Caperan offre à son acteur Kacey Mottet-Klein l'occasion de transmettre par la seule force de son regard toute la culpabilité dans la mort du chauffeur même si c'est bien son frère qui est le seul responsable ! Au final, Un monde violent est une jolie tentative de la part d'un réalisateur qui pour son premier vrai long-métrage de fiction nous raconte les galères de la vie à travers le prisme de deux frères pleins d'idéaux (certes plutôt mal retranscrits à l'écran) et qui en amateurs vont commettre l’irréparable. L'occasion surtout de se remémorer l'extraordinaire Série noire que réalisa Alain Corneau en 1979 et dans lequel l'incroyable Patrick Dewaere devait faire face à toute une série de situations plus désespérées les unes que les autres. Une comparaison fort rude pour Un monde violent qui en comparaison ne fait pourtant (et évidemment) pas le poids...

 

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