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vendredi 20 juin 2025

Le dernier souffle de Costa-Gavras (2025) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Alors que deux propositions de loi sur la fin de vie et sur les soins palliatifs ont été examinées par l'Assemblée nationale en séance publique du 12 au 27 mai, le 12 février dernier est sorti en salle le long-métrage de Costa-Gavras, Le dernier souffle. Un cinéaste engagé qui à l'âge de quatre-vingt douze ans trouve encore la force d'aborder un sujet délicat, dans un contexte mortifère mais aussi et surtout humaniste. Ne nous trompons pas. La présence à l'image de l'acteur et humoriste Kad Merad ne doit pas nous faire oublier que le film s'éloigne drastiquement du caractère habituel des œuvres que l'ancien complice d'Olivier Baroux incarne. Ici, l'occasion de rire et de sourire se fait rare bien qu'un certain sens de l'humour permette parfois de désamorcer le climat de fatalisme qui touche à peu près tous ceux que les spectateurs auront l'occasion de croiser à l'écran. Kad Merad incarne le rôle du chef d'un service de soins palliatifs. Très proche de ses patients, le docteur Augustin Masset fait la connaissance de l'écrivain et philosophe Fabrice Toussaint qui après avoir subit une IRM croise la route de cet homme qui voue son existence à accompagner des patients en fin de vie. Le dernier souffle tourne donc principalement autour de ces deux personnages. Œuvre dans laquelle le sort des patients entre en résonance avec les inquiétudes de l'écrivain qui lui-même porte en lui les ''germe endormis'' d'une maladie qui pourrait hypothétiquement se ''réveiller'' et, dans le pire, le voir finir ses jours lui-même dans un service de soins palliatifs. Très loin encore de ce supposé postulat, le film est surtout construit autour de différents témoignages de patients livrés à travers la parole du spécialiste. Costa-Gavras prend le périlleux pari d'offrir à Kad Merad la difficile mission d'incarner un personnage formidablement proche de ses patients. Acteur généralement peu en accord avec ce que l'on peut attendre de lui lorsqu'il s'agit de transmettre de l'émotion à l'écran, il trouve cependant ici l'un de ses meilleurs rôles. Posé, sobre et impliqué, Kad Merad a surtout face à lui un Denis Podalydès toujours aussi exemplaire.


Le duo fonctionne à merveille et égaye d'une certaine façon un sujet qui a priori ne prête absolument pas à sourire. Adapté par le réalisateur lui-même, le script repose à l'origine sur l'ouvrage éponyme qu'ont écrit en commun l'écrivain, philosophe et haut fonctionnaire Régis Debray et le docteur Claude Grange, praticien hospitalier spécialisé en douleurs chroniques et soins palliatifs. Plutôt que de suivre en temps réel le quotidien du service du Docteur Augustin Masset, Costa-Gavras les met en scène lui et Fabrice Toussaint dans une succession ''d'anecdotes'', de témoignages relatant certains des cas les plus difficiles et touchants qu'ait eu à traiter le spécialiste. L'occasion de suivre comme si nous y étions, le quotidien de ces hommes et de ces femmes qui vouent leur existence à celles et ceux qui bientôt vont partir. Constitué de séquences qui peuvent être envisagées sous la forme d'histoires indépendantes les unes des autres tout en étant proches par la thématique qui les lie, Le dernier souffle s'avère parfois très pesant en ce sens où la Mort rôde véritablement autour de certains plans. Difficile en effet d'oublier la séquence entre Augustin Masset et Sidonie qu'incarne la formidable Charlotte Rampling. Cette manière subtile qu'a le cinéaste de la faire disparaître de l'image. Ou plus tard, ce point d'orgue lors duquel Costa-Gavras filme en plongée l'un de ses patients quelques heures avant sa mort, entouré des siens, modifiant sensiblement l'intensité lumineuse et rendant ainsi la séquence on ne peut plus bouleversante... Bref, l'on n'indiquera sans doute pas Le dernier souffle aux personnes en période de ''sinistrose'' au vu de son sujet et pourtant, le film vaut bien quelques sacrifices. Comme celui de mettre de côté sa peur de la mort ou de partir dans l'indignité physique ou morale... Notons la présence à l'écran de l'actrice Marilyne Canto qui incarne Florence, l'épouse de l'écrivain et philosophe. Si elle débuta sa carrière au cinéma en 1978 avec L'hôtel de la plage de Michel Lang, les plus anciens téléphages se souviennent sans doute d'elle pour sa présence dans la série Joëlle Mazart (la suite de Pause-café), série où l'héroïne était incarnée par Véronique Jannot et dans laquelle Marilyne Canto incarnait le rôle d'une véritable peste prénommée Béatrice...


 

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