Démarrée en toute fin
du siècle dernier, la franchise Destination finale
reposait sur un concept simple et pourtant redoutable. Chacun des
cinq premiers volets démarrant peu ou prou de la même façon en
révélant un drame du point de vue de l'un des héros alors victime
d'une vision précédant la tragédie en question. À titre
d'exemple, dans le premier d'entre eux, réalisé par James Wong en
2000, le lycéen Alex Browning monte avec ses camarades de classe
dans un avion à destination de Londres lorsque celui-ci explose en
plein vol. Heureusement, pour l'adolescent et ses amis, il ne s'agit
que d'un cauchemar. Ou plutôt, d'un rêve prémonitoire. Avertissant
son entourage de la catastrophe qui risque de se produire, certains
d'entre eux décident tout comme Alex de ne pas prendre l'avion.
Témoins ensuite de la catastrophe, le groupe qui a donc survécu va
être décimé par la Mort, venue récupérer son dû ! Le
principe de la franchise repose donc sur un principe clair et précis
donnant lieu à des scènes de meurtres plutôt ingénieuses et
divertissantes prenant la forme d'un jeu de dominos. Des séquences
relativement détaillées dont chaque élément n'est pas forcément
ou directement lié. Entre 2003 et 2011, quatre autre volets verront
le jour. Réalisés à deux reprises par James Wong (de retour pour
le troisième volet) puis par David Richard Ellis (les 2 et 4) et
enfin par Steven Quale (le cinquième), la franchise est réapparue
cette année avec ce que l'on peut supposer être l'ultime chapitre
intitulé Destination finale : Bloodline.
Dans ce dernier long-métrage dont le formulé indique que la Mort
s'en prendra cette fois-ci aux membres d'une même famille, le
concept reste le même à la différence où les victime de la Mort
seront donc des individus de même sang. Ici les scénaristes Guy
Busick et Lori Evans Taylor oublient cependant l'idée que la Mort
emporte ses victimes selon un ordre établi en fonction du tour dans
lequel celles-ci auraient dû perdre la vie. Lors de la séquence
post-générique, l'on assiste à une séquence se déroulant à
l'orée des années soixante lors de laquelle une jeune femme aura
elle-même une vision qui lui permettra de survivre tout comme de
nombreuses personnes à une terrible catastrophe. Retour au présent
avec Stefani Reyes (Kaitlyn Santa Juana) qui depuis longtemps fait
régulièrement le même cauchemar.
Elle
y voit sa grand-mère et beaucoup d'autres clients d'un restaurant
panoramique mourir dans l'effondrement de l'édifice. Alors que la
jeune femme tente de comprendre le sens de ces visions, elle découvre
que sa grand-mère vit depuis des décennies barricadée dans une
demeure. Depuis plus de cinquante ans, la Mort cherche en effet à la
tuer depuis qu'elle a survécu à cette catastrophe à laquelle elle
n'aurait pas dû échapper. Mieux : sa descendance n'ayant
théoriquement aucune raison d'exister, chaque membre de la famille
Reyes lié par le sang va subir les foudres de la Mort et mourir dans
d'abominables conditions. Tout comme les autres avant eux, les
réalisateurs Zach Lipovsky et Adam B. Stein s'amusent à jouer avec
les nerfs du spectateur en incluant lors des scènes de meurtres des
éléments qui semblent participer au puzzle démoniaque fomenté par
la Mort. Certains ne servant que de décorum quand d'autres vont
effectivement servir lors de massacres parfois jubilatoires. L'ordre
dans lequel les membres de la familles sont assassinés s'inscrit
dans une certaine logique : celle qui veut que les plus anciens
membres disparaissent en premier, la Mort poursuivant son œuvre
jusqu'au dernier rejeton de la famille Reyes. Destination
finale : Bloodline offre
quelques séquences gore plutôt efficaces mais ce que l'on retiendra
surtout de ce dernier opus, c'est la présence à l'image de l'acteur
Tony Todd, acteur afro-américain légendaire qui personnifia
l'antagoniste de la série de films Candyman
initiée en 1992 par le cinéaste britannique Bernard Rose. Ici, il
incarne le personnage de William Bludworth, dernier survivant de la
catastrophe du restaurant panoramique. Un personnage qui n'a pas
réellement d'utilité mais qui permet cependant à l'acteur de
tirer sa révérence sur grand écran avant de mourir d'un cancer de
l'estomac sept mois avant la sortie du long-métrage aux États-Unis.
Une séquence forcément émouvante (Tony Todd y apparaît
terriblement amaigri) lors de laquelle Zach Lipovsky et Adam B. Stein
lui ont permis d'improviser sa dernière ligne dialogue. L'on entend
donc Tony Todd/William Bludworth déclamer cette phrase : ''La
vie est précieuse, profitez de chaque seconde, on ne sait jamais
quand elle sera la dernière. Bonne chance''...
Ludique et donc aussi drôle qu'affreusement gore, Destination
finale : Bloodline ravira
d'abord les fans...
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