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jeudi 27 mars 2025

Presence de Steven Soderbergh (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Il y a des films qui parfois ont tendance à réveiller de vieilles blessures. Celles qui eurent un effet dévastateur sur notre ego. Comme en 2007, avec Paranormal Activity d'Oren Peli. Cette escroquerie que je me refusais à aller voir sur grand écran en sachant que l'expérience allait être pénible avant de finalement me laisser convaincre par cette petite voix insistante qui dans ma tête m'ordonna de payer ma place ainsi que celle de ma compagne afin de le découvrir en salle. Ou comme dix ans plus tard, en 2017, cette fois-ci sans avoir a débourser le moindre centime, lorsque je posais mes fesses dans le canapé pour assister à la projection de A Ghost Story dont son auteur, David Lorewy, n'a sans doute toujours pas encore aujourd'hui terminé de se donner ce plaisir solitaire qu'évoque chez lui cette faconde sans intérêt ! En 2025, comme un cauchemar récurrent, voilà que Steven Soderbergh s'y met à son tour. Auréolé d'une réputation ''récupérée'' dès 1989 avec Sex, Lies, and Videotape et tout au long d'une carrière presque parfaitement accomplie, le voici qui s'attaque à l'un des grands mythes du cinéma fantastique alors même que le septième art semble en avoir déjà fait le tour depuis très longtemps. C'est pourtant avec un concept fort que le réalisateur et scénariste américain revient dans le média qui l'a rendu célèbre. Adoubé par la profession dont les éloges sont aussi nombreuses qu'incompréhensibles, Presence bénéficie d'un atout, un seul ! Celui de filmer son œuvre du point de vue de son fantôme. Un ectoplasme qui ne se manifestera jamais autrement qu'en vue subjective. En théorie, la caméra s'efface donc au profit d'une entité qui jette un regard persistant sur une famille dont les quatre membres ont connu des jours meilleurs. Entre Chris (Chris Sullivan) et Rebekah (Lucy Liu), rien ne va plus. Alors que le père de famille émet l'éventualité de se séparer de son épouse, cette dernière se désintéresse de sa fille Chloe (Callina Lang), adolescente dont la meilleure amie Nadia fut une ancienne toxicomane récemment décédée. Son frère Tyler (Eddy Maday) lui présente Ryan (West Mulholland), garçon pour lequel elle développe un certain intérêt et avec lequel elle débute une relation. Jeune homme pourtant prévenant, l'entité qui hante les lieux semble vouloir interagir avec la jeune femme en s'opposant à l'histoire qui se met en place entre les deux adolescents.


Filmé à travers divers plans-séquences, ce n'est qu'à partir de cette relation naissante entre Chloe et Ryan que Presence signifie véritablement l'existence du fantôme même si dès les premières secondes la caméra survole les différentes pièces de la nouvelle maison des Payne comme le ferait un ectoplasme invisible de tous. Comme un pressentiment, l'esprit qui demeure en ces lieux tente d'avertir des dangers qui rôdent autour du personnage de Ryan. Une perception pourtant difficile de prime abord à quantifier chez le spectateur. Seul moyen pour l'entité de se manifester : faire tomber une étagère au moment même où le couple s'apprête à avoir une relation sexuelle ou plus tard, faire cuter a sol un verre à l'attention de Chloe qui contient une drogue versée par les soins de son nouveau petit ami ! Déjà persuadée d'une présence invisible dans leur domicile, l'adolescente finit par se convaincre qu'il s'agit peut-être du fantôme de Nadia... L'on a droit à la sempiternelle intervention d'une médium incarnée à l'image par Natalie Woodlams-Torres et qui d'emblée ressent une présence. Le long-métrage de Steven Soderbergh partage avec son public de longues séquences de quotidiens. Celui de Chloe, évidemment, mais aussi ceux de ses parents ou de son frère Tyler qui s'agace très vite du comportement de sa sœur vis à vis de ses croyances. Échappant au principe des systèmes de caméras témoignant des exactions d'une entité invisible et faisant de son fantôme une ''créature'' bienveillante, Presence n'est absolument pas le film d'épouvante qu'il semblait prétendre être à l'origine. Nul frisson parcourant l'échine du spectateur. Aucun Jump Scare et pas la moindre vision horrifique ne viendra perturber les habitudes des amateurs d’œuvres à caractère surnaturel. Rien qu'une succession de séquences aux dialogues parfois insipides ne servant qu'à remplir le cahier des charges réglementaire de tout long-métrage devant tenir sur la longueur. Le film demeure malgré tout un cran au dessus des deux exemples cités ci-dessus même si en dehors du concept en vue subjective, le reste ne suffit pas à faire de Presence une œuvre remarquable. Et c'est là bien tout le problème. À n'avoir rien d'autre à proposer que le regard posé d'un fantôme sur un drame à venir et, il est vrai, à travers de jolis mouvements de caméra, Steven Soderbergh aurait sans doute mieux fait d'étoffer ses dialogues au lieu de ne nous servir qu'une succession de discours fades et stéréotypés...

 

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