Avec le dernier
long-métrage réalisé par les sœurs Jen et Sylvia Soska,
différencier les zombies des infectés est devenu quasiment
impossible. En effet, sous couvert d'avoir récemment réalisé une
suite très tardive du classique de George Romero, The Nigh of
the Living Dead
(1968), les réalisatrices et scénaristes canadiennes qui avant cela
avaient notamment mis en scène les pas franchement remarquables Dead
Hooker in a Truck
en 2009 et American Mary
en 2012 ou le pas trop mauvais remake de Rage
de leur compatriote David Cronenberg en 2019 ont effectivement signé
l'année dernière ce qu'elles prétendent être la séquelle de l'un
des plus remarquables films de zombies de toute l'histoire du genre.
Doté d'un titre pas vraiment excitant en ce sens où sa définition
se réfère tout d'abord au festival qui semble avoir court chaque
année depuis les événements tragique de 1968, Festival
of the Living Dead
rappelle dès son générique, les origines du projet. Des images
d'archives du premier opus de la longue saga de George Romero
entrecoupées de stock-shots et autres visuels écologico-alarmistes
qui rappellent en effet les événements, là où ils avaient pris
fin. Faisant ainsi l'impasse sur les différentes suites de la
franchise. Exit donc, Dawn of the Dead,
Day of the Dead,
Land of the Dead
ainsi que les deux autres opus puisque visiblement, l'humanité
semble avoir pris le dessus sur les cadavres revenus à la vie. Ne
subsiste apparemment plus que le festival commémorant le drame qui
notamment autour des héros de The night of the
Living Dead
ne laissa aucun survivant ! Une question : si Jen et Sylvia
Soska avaient véritablement l'intention de signer une suite,
pourquoi ne pas avoir simplement situé l'action peu de temps après
les événements de 1968 ? Mieux : pourquoi n'avoir pas
tourné Festival of the Living Dead...
en noir et blanc ? L'on aurait alors davantage cru à
l'authenticité d'un projet qui au final ressemble plus à une
minable production Z plutôt qu'à un réel hommage au long-métrage
de George Romero.
De
quoi faire douter les fans du genre qui peut-être attendent toujours
qu'un miracle ait lieu. Car en dehors de l'excellent remake signé de
Tom Savini en 1990 dont on attendait pourtant certainement une
version beaucoup plus gore du fait qu'il soit rapidement passé Grand
Maître des effets-spéciaux horrifiques dans les années
soixante-dix et quatre-vingt, tous ceux qui ont tenté d'apporter
leur pierre à l'édifice bâtit par George Romero s'y sont
pratiquement tous cassés les dents. En effet, en dehors de celui-ci
ainsi que du sympathique remake de Dawn of the
Dead
que réalisa Zack Snyder en 2004, tout le reste est bon à jeter aux
ordures. Le pire d'entre eux demeurant sans doute la nouvelle version
de Day of the Dead
de Steve Miner sortie en 2008. Une purge absolue signée d'un
réalisateur qui par le passé avait pourtant réalisé les second et
troisième opus de la franchise Friday the 23th
ou l'excellent premier volet de la série de films House,
en 1986. Et ce, trois ans après qu'une certaine Ana Clavell
accompagnée de James Glenn Dudelson aient commis la ''suite'' du
troisième opus de la saga de George Romero sous le titre, Le
Jour des morts vivants 2 : Contagium.
Une faute avouée étant à moitié pardonnée, j'avoue cependant
adorer ce qui demeure malgré tout là encore, une série Z. L'année
2025 semble être la promesse d'une vague de films de zombies parmi
lesquels, le retour (enfin en grandes pompes?) de plusieurs mythes du
genre. L'on attend encore et toujours que soit enfin confirmée la
mise en scène de Night of the Living Dead Reboot
de la scénariste et réalisatrice américaine Nikyatu Jusu même si
aucune information récente ne relate quoi que ce soit à son sujet.
Tout comme The Night of the Living Dead
de Marcus Slabine avec, en vedette, l'actrice Lori Cardille qui fut
l'héroïne de Day of the Dead !!!
Enfin, et cela n'a rien à voir avec l’œuvre de George Romero,
sachez que le reboot de Return of the Living
Dead,
le classique de Dan O'Bannon, sortira normalement en décembre
prochain. Pour revenir à Festival of the Living
Dead,
les canadiennes mettent en scène un petit groupe d'amis en partance
pour un festival commémorant donc la fin du drame qui eut lieu voilà
plus de cinquante ans en arrière. Des personnages tous plus stupides
les uns que les autres d'où surgit comme d'habitude dans ce genre de
production, une héroïne un peu moins bête que ses camarades
(Ashley Moore dans le rôle de Ash).
Ensuite,
on a droit aux sempiternelles caricatures. Du petite
ami assez lâche pour préférer mettre sur le dos de sa copine la
responsabilité de l'accident de voiture qui vient de se produire
alors qu'ils sont en chemin pour le festival (l'abruti en question
ayant effectivement préféré boire avant de se mettre au volant!),
en passant par le petit frère... asthmatique (lequel oubliera bien
évidemment de prendre avec lui sa ventoline) et jusqu'aux
consommateurs de drogues ! Visuellement laid (j'en profite
d'ailleurs pour remercier mon opticien qui a attendu la fin du film
pour m'envoyer un SMS m'indiquant que mes premières paires de
lunettes étaient enfin prêtes), Festival of the Living Dead
a tout du film d'horreur pour adolescents américains décérébrés !
De ceux avec lesquels l'on ne rêve absolument pas de partager une
séance au cinéma tant on devine qu'ils passeraient l'intégralité
de la projection à hurler et à jeter du pop-corn sur la tête et
les épaules de leurs voisins ! Ne partageant évidemment avec
l’œuvre de George Romero qu'une part congrue de son scénario (les
jeunes finiront par se regrouper dans une maison avant d'y être
assiégés), Jen et Sylvia Soska profitent surtout de l'engouement
des fans pour le classique du réalisateur américain pour ainsi
faire leur beurre sur la base d'un scénario d'une crétinerie sans
nom. Les effets gore sont rares et l'attitude des morts-vivants
totalement aléatoire. Entre le premier d'entre eux qui n'hésite pas
à défoncer la vitre d'une portière à coup de tête et un groupe
de décharnés qui avec prudence caresse une porte vitrée sans
donner le moindre coup de poing qui permettrait de la briser, les
deux réalisatrices convoquent divers types de macchabées. Et cela,
j'en suis persuadé, sans avoir eu volontairement conscience de
regrouper différents types de zombies en un seul long-métrage. Il
semblerait qu'au contraire Jen et Sylvia Soska n'y aient pas
réfléchi un seul instant et qu'elles aient choisi de laisser agir
leurs figurants. C'est ainsi donc que l'on retrouve des zombies aussi
lents que ceux de l'univers de George Romero aux côtés d'autres
créatures qui elles, cavalent comme les infectés de n'importe quel
film se prétendant appartenir au même genre que 28
Days Later
de Danny Boyle et consorts. Au final, on sort de la projection
convaincu d'une seule chose : que The Night
of the Living Dead
mérite définitivement son statut de film culte insurpassable !
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