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jeudi 13 mars 2025

Festival of the Living Dead de Jen et Sylvia Soska (2024) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Avec le dernier long-métrage réalisé par les sœurs Jen et Sylvia Soska, différencier les zombies des infectés est devenu quasiment impossible. En effet, sous couvert d'avoir récemment réalisé une suite très tardive du classique de George Romero, The Nigh of the Living Dead (1968), les réalisatrices et scénaristes canadiennes qui avant cela avaient notamment mis en scène les pas franchement remarquables Dead Hooker in a Truck en 2009 et American Mary en 2012 ou le pas trop mauvais remake de Rage de leur compatriote David Cronenberg en 2019 ont effectivement signé l'année dernière ce qu'elles prétendent être la séquelle de l'un des plus remarquables films de zombies de toute l'histoire du genre. Doté d'un titre pas vraiment excitant en ce sens où sa définition se réfère tout d'abord au festival qui semble avoir court chaque année depuis les événements tragique de 1968, Festival of the Living Dead rappelle dès son générique, les origines du projet. Des images d'archives du premier opus de la longue saga de George Romero entrecoupées de stock-shots et autres visuels écologico-alarmistes qui rappellent en effet les événements, là où ils avaient pris fin. Faisant ainsi l'impasse sur les différentes suites de la franchise. Exit donc, Dawn of the Dead, Day of the Dead, Land of the Dead ainsi que les deux autres opus puisque visiblement, l'humanité semble avoir pris le dessus sur les cadavres revenus à la vie. Ne subsiste apparemment plus que le festival commémorant le drame qui notamment autour des héros de The night of the Living Dead ne laissa aucun survivant ! Une question : si Jen et Sylvia Soska avaient véritablement l'intention de signer une suite, pourquoi ne pas avoir simplement situé l'action peu de temps après les événements de 1968 ? Mieux : pourquoi n'avoir pas tourné Festival of the Living Dead... en noir et blanc ? L'on aurait alors davantage cru à l'authenticité d'un projet qui au final ressemble plus à une minable production Z plutôt qu'à un réel hommage au long-métrage de George Romero.


De quoi faire douter les fans du genre qui peut-être attendent toujours qu'un miracle ait lieu. Car en dehors de l'excellent remake signé de Tom Savini en 1990 dont on attendait pourtant certainement une version beaucoup plus gore du fait qu'il soit rapidement passé Grand Maître des effets-spéciaux horrifiques dans les années soixante-dix et quatre-vingt, tous ceux qui ont tenté d'apporter leur pierre à l'édifice bâtit par George Romero s'y sont pratiquement tous cassés les dents. En effet, en dehors de celui-ci ainsi que du sympathique remake de Dawn of the Dead que réalisa Zack Snyder en 2004, tout le reste est bon à jeter aux ordures. Le pire d'entre eux demeurant sans doute la nouvelle version de Day of the Dead de Steve Miner sortie en 2008. Une purge absolue signée d'un réalisateur qui par le passé avait pourtant réalisé les second et troisième opus de la franchise Friday the 23th ou l'excellent premier volet de la série de films House, en 1986. Et ce, trois ans après qu'une certaine Ana Clavell accompagnée de James Glenn Dudelson aient commis la ''suite'' du troisième opus de la saga de George Romero sous le titre, Le Jour des morts vivants 2 : Contagium. Une faute avouée étant à moitié pardonnée, j'avoue cependant adorer ce qui demeure malgré tout là encore, une série Z. L'année 2025 semble être la promesse d'une vague de films de zombies parmi lesquels, le retour (enfin en grandes pompes?) de plusieurs mythes du genre. L'on attend encore et toujours que soit enfin confirmée la mise en scène de Night of the Living Dead Reboot de la scénariste et réalisatrice américaine Nikyatu Jusu même si aucune information récente ne relate quoi que ce soit à son sujet. Tout comme The Night of the Living Dead de Marcus Slabine avec, en vedette, l'actrice Lori Cardille qui fut l'héroïne de Day of the Dead !!! Enfin, et cela n'a rien à voir avec l’œuvre de George Romero, sachez que le reboot de Return of the Living Dead, le classique de Dan O'Bannon, sortira normalement en décembre prochain. Pour revenir à Festival of the Living Dead, les canadiennes mettent en scène un petit groupe d'amis en partance pour un festival commémorant donc la fin du drame qui eut lieu voilà plus de cinquante ans en arrière. Des personnages tous plus stupides les uns que les autres d'où surgit comme d'habitude dans ce genre de production, une héroïne un peu moins bête que ses camarades (Ashley Moore dans le rôle de Ash).


Ensuite, on a droit aux sempiternelles caricatures. Du petite ami assez lâche pour préférer mettre sur le dos de sa copine la responsabilité de l'accident de voiture qui vient de se produire alors qu'ils sont en chemin pour le festival (l'abruti en question ayant effectivement préféré boire avant de se mettre au volant!), en passant par le petit frère... asthmatique (lequel oubliera bien évidemment de prendre avec lui sa ventoline) et jusqu'aux consommateurs de drogues ! Visuellement laid (j'en profite d'ailleurs pour remercier mon opticien qui a attendu la fin du film pour m'envoyer un SMS m'indiquant que mes premières paires de lunettes étaient enfin prêtes), Festival of the Living Dead a tout du film d'horreur pour adolescents américains décérébrés ! De ceux avec lesquels l'on ne rêve absolument pas de partager une séance au cinéma tant on devine qu'ils passeraient l'intégralité de la projection à hurler et à jeter du pop-corn sur la tête et les épaules de leurs voisins ! Ne partageant évidemment avec l’œuvre de George Romero qu'une part congrue de son scénario (les jeunes finiront par se regrouper dans une maison avant d'y être assiégés), Jen et Sylvia Soska profitent surtout de l'engouement des fans pour le classique du réalisateur américain pour ainsi faire leur beurre sur la base d'un scénario d'une crétinerie sans nom. Les effets gore sont rares et l'attitude des morts-vivants totalement aléatoire. Entre le premier d'entre eux qui n'hésite pas à défoncer la vitre d'une portière à coup de tête et un groupe de décharnés qui avec prudence caresse une porte vitrée sans donner le moindre coup de poing qui permettrait de la briser, les deux réalisatrices convoquent divers types de macchabées. Et cela, j'en suis persuadé, sans avoir eu volontairement conscience de regrouper différents types de zombies en un seul long-métrage. Il semblerait qu'au contraire Jen et Sylvia Soska n'y aient pas réfléchi un seul instant et qu'elles aient choisi de laisser agir leurs figurants. C'est ainsi donc que l'on retrouve des zombies aussi lents que ceux de l'univers de George Romero aux côtés d'autres créatures qui elles, cavalent comme les infectés de n'importe quel film se prétendant appartenir au même genre que 28 Days Later de Danny Boyle et consorts. Au final, on sort de la projection convaincu d'une seule chose : que The Night of the Living Dead mérite définitivement son statut de film culte insurpassable !

 

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