Les planètes de notre
système solaire seraient-elles parfaitement alignées ?
Toujours est-il que nous sommes en 2025 et que le cinquième
long-métrage consacré à la franchise Hellraiser
s'y positionne pile au beau milieu d'une filmographie qui en compte
onze (si l'on tient bien évidemment compte du remake de David
Bruckner sorti en 2022). Cela fait donc un quart de siècle que
Hellraiser V : Inferno
a vu le jour. Pas au cinéma, non, mais directement en vidéo sur
support DVD
(il faudra attendre 2006 pour que les premiers Blu-ray,
tous films confondus, apparaissent sur le marché). Et si les comptes
sont bons, il y a un quart de siècle, nous étions en 2000. Soit à
la fin du siècle dernier et à l'orée du nouveau millénaire.
Si l'Enfer est bien sur Terre (nous le retrouvons en partie sur
les réseaux sociaux, en fonction de ce qu'en font certains!), il est
également au centre de cette nouvelle page cette fois-ci écrite par
Paul Harris Boardsman et celui qui en sera le réalisateur, Scott
Derrickson. Avant d'être reconnu comme un très talentueux cinéaste,
qui signera en outre le très dérangeant Sinister
en 2012, Scott Derrickson se sera tout d'abord fait la main sur le
court-métrage Love in the Ruins
en 1995 avant de réaliser son tout premier long-métrage cinq ans
plus tard. Celui-là même dont il s'agit de parler ici. Et dès ce
premier très long jet dont la durée excède celles des quatre
premiers films de la franchise Hellraiser,
on sent l'amour du réalisateur pour le produit qu'il a entre les
mains et la passion qui l'anime pour le septième art. Confiant les
décors à Déborah Raymond et la photographie à Nathan Hope, ce
cinquième chapitre des infernales aventures de Pinhead
(encore
une fois interprété par Doug Bradley) a parfois l'étrange saveur
de vieilles bobines qui dans le cas présent auraient été souillées
par la présence de créatures maléfiques. Cette fois-ci, le héros
ne vient ni du passé ni du futur, contrairement au volet précédent,
mais bien du présent.
Le
détective Joseph Thorne qu'incarne l'acteur Craig Sheffer est le
type de PROTAgoniste qui flirte plus que de raison avec
l'ANTAgonisme. En effet, le réalisateur et son scénariste nous le
présentent sous un jour des plus sombre. Un flic corrompu, qui
n'hésite pas à se servir de son coéquipier Tony Nenonen (l'acteur
Nicholas Turturro, frère de John Turturro) afin de parvenir à ses
fins. Un type tout bonnement abjecte que le scénario de Paul Harris
Boardsman dessert en permanence. Et ce, pour une raison évidente :
servir les desseins de Pinhead
et de ses nouveaux sbires parmi lesquels l'on découvre les jumelles
Wire Twins
ou
même Torso.
Mais celui que l'on retiendra sans doute davantage encore se nomme
L'ingénieur.
Un homme (une créature?) qui semble devoir être invisible durant un
très long moment mais que le film cite à de nombreuses reprises
avant qu'il n'intervienne lui-même en communiquant directement avec
le détective Joseph Thorne. Les ressources de ce dernier en matière
d'antagonisme étant semble-t-il inépuisables, celui-ci se rend
également coupable d'adultère. L'on apprend d'ailleurs ensuite
entre autres joyeusetés lors d'une confidence faite au détective
Tony Nenonen qu'il se rendit coupable très jeune de tortures envers
l'un de ses camarades de classe. Bref, alors qu'il vient de lever une
prostituée, certes, très bien tanquée ( !!! alerte
néo-féministes activée
!!!), ayant en sa possession le Cube qu'aurait appartenu justement au
gamin dont il fit son souffre-douleur étant adolescent et qui vient
d'être retrouvé mort, Joseph Thorne s'enferme dans la salle de
bain de l'appartement de Chloé (la prostituée en question,
interprétée par l'actrice Lindsay Taylor) afin de tenter d'en
activer le mécanisme.
Chose
que le flic corrompu parvient à effectuer après seulement quelques
secondes, ouvrant ainsi une brèche permettant à Pinhead
et les nouveaux cénobites d'apparaître dans notre univers. Dès
lors s'enclenche toute une série d'événements qui au fil du récit
s'expliquent par la manière dont est traité le personnage de
Joseph Thorne. En optant pour un environnement plus classique que les
coursives de l'univers extra-dimensionnel des cénobites, Scott
Derrickson opte ici sans doute pour le choix le plus judicieux. Car
en effet, jusqu'à maintenant, on ne peut pas dire que les décors
sur lesquels travaillèrent successivement Michael Buchanan, Steve
Hardie et Ivo Cristante (quoique pour ce dernier...) sur les trois
premières séquelles de l’œuvre originale aient réussi à faire
honneur à l'univers de l'écrivain Clive Barker. Lequel, soit dit en
passant, a finalement choisi désormais de se désolidariser de la
franchise, proprement dégoutté par la vision (pécuniaire) qu'a
Hollywood de son œuvre... Il est presque regrettable que Hellraiser
V : Inferno
n'ait pas eu la chance de connaître une sortie sur grand écran car
bien qu'il ne s'agisse pas d'un grand film, le simple fait que son
auteur ait quelque peu réussi à remettre la franchise dans les
rails aurait dû pousser les producteurs et les distributeurs du
monde entier à faire un effort de ce côté là. Mais trop frileux,
ces derniers ont finalement condamné le long-métrage à directement
faire sa vie en vidéo. Pour finir, une appréciation toute
personnelle. Hellraiser V : Inferno
semble curieusement suivre le même cheminement que le chef-d’œuvre
d'Abel Ferrara Bad Lieutenant.
En effet, tout comme cette merveille de noirceur notamment incarnée
par Harvey Keitel (qui interprète le rôle-titre) et par Zoë Lund,
le héros du cinquième volet de la franchise Hellraiser
suit un véritable chemin de croix devant le mener vers la
rédemption... Qu'en pensez-vous... ?
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